Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

constructions rurales (suite)

Au moment des repas, on fait circuler un verrat, dans le couloir d’alimentation, qui repère les truies en chaleur. Celles-ci seront ensuite conduites au verrat dans la case, pour la saillie. Les truies saillies sont ramenées dans une section où elles restent pendant une période de trois semaines, au terme de laquelle elles sont soit envoyées dans la section des truies gestantes confirmées, soit renvoyées au verrat si la saillie a été inféconde. Les verrats sont logés dans le même type de bâtiment, mais avec des surfaces plus importantes.

Locaux des truies gestantes. Au niveau des truies gestantes confirmées et, dans le doute, des non confirmées, les préoccupations principales sont les suivantes : rationnement alimentaire individuel suivant la période de gestation et le poids de l’animal ; suppression des batailles, qui provoquent des mortalités intra-utérines importantes. Ces deux contraintes peuvent être satisfaites entièrement pour la première et largement, quoique incomplètement, pour la seconde dans les types de logements décrits dans la figure 7.

Les stalles d’alimentation sont équipées de portes arrière, manœuvrables du couloir d’alimentation, qui permettent d’enfermer les truies au moment des repas et d’éviter ainsi la cause primordiale des batailles. Les batailles sont complètement évitées dans le type de logement de la figure 8. Les truies vivent en permanence dans des stalles, où elles sont soit enfermées à l’aide d’un portillon arrière, soit attachées avec un harnais ou à l’aide d’un collier. Les batailles sont ainsi rendues impossibles et on constate une diminution de la mortalité intra-utérine ainsi qu’un abaissement sensible de la consommation alimentaire.

Les avantages à l’actif de ces systèmes sont les suivants : abaissement de l’indice de consommation ; abaissement de la mortalité ; animaux plus calmes ; facilité de surveillance ; soins individuels plus commodes ; difficulté de transmission des maladies par les déjections.

En contrepartie, les animaux ne pouvant se déplacer, il est nécessaire que les bâtiments soient fermés ; cela implique une ventilation correctement étudiée et un chauffage d’appoint pour les périodes froides et humides. On remarque que, avec des truies à l’attache, la détection des chaleurs et même les saillies peuvent être effectuées sans déplacement des truies, ce qui améliore la productivité du travail et abaisse les investissements, le local de saillie étant supprimé.

Logement pour parturition. C’est la section dans l’élevage où s’effectuent les naissances et où l’ensemble des contraintes à satisfaire sont les plus importantes. En effet doivent être assurées : des conditions d’ambiance assez strictes avec des températures différentes pour la truie et les porcelets et des vitesses d’air inférieures à 0,10 m en hiver ; la suppression des écrasements des porcelets à l’aide de dispositifs appropriés ; l’alimentation distincte des truies et porcelets en cours de sevrage ; une surveillance facile des portées.

Le plan de la figure 9 représente une case de parturition qui satisfait pour une large part aux conditions requises.

L’écrasement des porcelets est évité par les tubes de contention entre lesquels la truie est maintenue et qui l’empêchent de se coucher brutalement sur sa portée ou d’aller manger les granulés des porcelets. La différence d’ambiance entre la truie et les porcelets est obtenue grâce à l’adjonction de lampes à rayonnement infrarouge qui donnent un surcroît de chaleur aux porcelets, le chauffage général étant le plus souvent effectué par des gaines à air chaud. Le chauffage par le sol des aires à porcelets peut également être envisagé avec succès lorsque la litière n’est pas utilisée. Les porcelets qui naissent dans ce type de bâtiments sont sevrés à un âge qui varie actuellement entre 4 et 7 semaines. Ils passent ensuite dans des porcheries d’engraissement alors que la truie retourne dans la section des verrats pour être saillie de nouveau et recommencer son cycle de production.

Sevrage précoce. Suivant que le sevrage est plus ou moins précoce, l’efficacité de l’élevage pourra varier sensiblement. C’est ainsi que, toutes choses égales par ailleurs, on peut produire 14 p. 100 de plus de porcelets en pratiquant le sevrage à 4 semaines au lieu de 7 semaines, avec des charges diverses (de main-d’œuvre, financières, etc.) qui ne sont pas proportionnelles. À la limite, en sevrant très jeune, à une semaine par exemple, il serait possible d’accroître encore l’efficacité de l’élevage en augmentant le nombre de mises bas des truies. Actuellement, la technique se met au point et semble être une voie d’avenir. Les porcelets sont sevrés à 5 jours et mis en « batterie », c’est-à-dire dans des cages superposées, logées dans des bâtiments conditionnés. Une fois sevrés, les porcelets sont engraissés en utilisant les méthodes traditionnelles. Les truies, séparées de leurs porcelets 5 jours après la mise bas, peuvent être saillies dès leur retour en chaleur. Il faut dire que quelques problèmes restent encore à résoudre en ce qui concerne le retour rapide des chaleurs des truies et le taux de fécondité des truies à la première saillie qui suit la mise bas.

Porcherie d’engraissement. À la sortie des locaux de parturition-sevrage, les porcelets, qui pèsent alors autour de 15 kg, vont être engraissés dans des locaux appropriés. On cherche à ce stade à obtenir des animaux le maximum de poids vif, dans un minimum de temps et avec le moins d’aliment possible.

Le plan de la figure 10 indique la solution technique qui s’est imposée lorsque l’alimentation est distribuée par voie sèche, alors que le plan de la figure 11 est mieux adapté s’il s’agit d’une distribution par voie humide.

Quel que soit le type de bâtiment choisi, les animaux sont logés par lot comprenant une dizaine de têtes, chaque bâtiment abritant rarement plus de 100 animaux. On doit cependant noter qu’en Europe orientale on trouve des bâtiments abritant 400 porcs logés par lots de 100. L’alimentation est toujours rationnée, du moins pendant les trois derniers mois, afin d’éviter que les animaux emmagasinent trop de gras.