Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

constructions rurales (suite)

• Le couchage. Les dispositifs pour le couchage des animaux se diversifient, l’idée maîtresse de tous les systèmes étant d’économiser surface et litière. C’est ainsi qu’en stabulation libre les surfaces paillées ont été réduites de moitié en une quinzaine d’années. La stabulation libre consiste à loger les animaux, sans les attacher, sous un hangar. Les logettes, stalles de couchage laissées à la libre disposition des animaux, ne nécessitent l’utilisation que de très peu de litière et permettent de conserver les animaux propres et calmes. De même, l’utilisation des caillebotis sur des circulations permet de forts gains dans la productivité du travail (fig. 4).

• La traite. En production laitière, la traite mécanique a permis d’améliorer spectaculairement la productivité du travail, et la salle de traite a favorisé l’amélioration des conditions de travail. Grâce à la mécanisation de la traite et à son organisation, un homme peut actuellement traire de 6 à 8 fois plus d’animaux à l’heure que s’il pratiquait la traite manuelle.

La recherche de la productivité du travail explique pour une large part la diversité des types de salles de traite que l’on trouve dans tous les pays. Chaque type de salle de traite, tant par sa conception que par le niveau des investissements qu’elle nécessite, est adapté à des effectifs différents.

Les manèges de traite, salles de traite rotatives, sont d’un développement récent mais paraissent bien adaptés aux grands troupeaux. Ils requièrent de la part des vachers un effort moins soutenu que dans les autres salles de traite et sont d’une grande souplesse d’utilisation. Les petits modèles de 5 à 8 postes impliquent la présence d’un seul vacher, alors que les modèles à 16 et 18 postes ne peuvent fonctionner qu’avec 2 hommes. La dépose automatique des gobelets trayeurs, dont la mise au point est en cours, pourrait bien donner un essor intéressant à ce type d’équipement. En effet, la suppression d’un homme dans les grands modèles des manèges de traite rendra possible sans grande difficulté une productivité de 100 vaches à l’heure et par homme, doublant les meilleures performances actuelles. C’est le type de salle de traite qui paraît actuellement le mieux adapté aux grandes étables industrielles.

• Le lisier. L’augmentation de la taille des élevages et leur concentration sur des surfaces restreintes multiplient et aggravent les problèmes posés par l’évacuation des déjections. La pratique de l’épandage du fumier ou du lisier (mélange des parties solides et liquides sans paille) peut devenir difficile sinon impossible, soit que les surfaces destinées à recevoir les déchets soient insuffisantes, soit que les épandages provoquent des nuisances de diverses natures (pollution des eaux souterraines ou superficielles, dégagement d’odeurs nauséabondes incompatibles avec la présence des hommes). Il n’existe pas actuellement de solutions techniques et économiques satisfaisantes pour régler ces difficultés.

Cependant, les voies de recherches sont nombreuses, et l’on peut citer en particulier la déshydratation, associée ou non à l’incinération, et la biodégradation, qui permettent soit d’éliminer à pure perte les déchets, soit de les traiter afin de pouvoir les commercialiser sous forme d’engrais. Ce sont des formules techniques, tout au moins pour la première, qui peuvent dans des cas particuliers apporter une solution mais qui n’ont pas de valeur générale, leur coût conduisant à des charges financières insupportables. L’absence de solutions acceptables pour le traitement des déchets constituerait à terme un frein réel au développement des unités industrielles de production animale si des solutions techniques supportables du point de vue économique n’étaient pas mises au point.

Les unités nouvelles qui se constituent ont tendance à collecter les déjections animales sous forme de lisier. C’est une conséquence de la tendance générale qui consiste à ne pas utiliser de litière essentiellement pour des raisons de productivité du travail. Le produit est alors épandu dans les champs à l’aide de tonnes d’épandage qui pulvérisent le lisier. C’est un procédé commode et efficace, dont la contrepartie est de faciliter la propagation des odeurs nauséabondes sur de longues distances.

Ces odeurs peuvent être senties, si les conditions à leur propagation sont favorables, à plusieurs kilomètres. On assiste alors à un phénomène assez peu répandu lorsque l’épandage du fumier était pratiqué ; c’est celui des nuisances provoquées par les odeurs du lisier. Ces nuisances sont d’autant plus vivement ressenties qu’elles s’inscrivent dans une époque où la défense de la nature prend une importance croissante et où les mesures destinées à lutter contre la pollution s’intensifient. Les moyens pour remédier à ces inconvénients sont peu nombreux et consistent essentiellement à séparer au niveau des bâtiments les liquides des solides, que l’on laisse égoutter sur des plates-formes appropriées et que l’on peut ensuite épandre sans provoquer trop de nuisances.


La gestion

La gestion rationnelle des grandes unités nécessite la collecte et surtout l’exploitation d’un nombre de données considérable.

Dans un troupeau de 600 vaches laitières, par exemple, la production laitière quotidienne est un bon indicateur de la santé de chaque animal. Ainsi, pour suivre la santé de chaque animal, il serait nécessaire d’enregistrer 1 200 productions quotidiennes de lait. De même, l’ajustement de la ration alimentaire à la production de chaque animal représente entre 600 et 1 200 opérations quotidiennes.

L’alimentation devant être qualitativement et quantitativement adaptée à la production laitière, il est nécessaire d’en connaître à chaque instant la composition, et des analyses fréquentes s’imposent.

La gestion économique requiert également de nombreuses informations. L’exploitation du nombre considérable de données ne peut plus se faire que par des procédés mécanographiques ou en ayant recours à l’informatique, de façon à donner au chef d’entreprise des réponses rapides lui permettant de prendre ses différentes décisions.