Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

comptabilité (suite)

Les procédés comptables

Les procédés comptables ont aussi considérablement évolué ; d’abord, par l’utilisation des décalques ; ensuite, par la reproduction mécanographique ; finalement, par l’introduction des ordinateurs.

Le plan comptable

Au début du siècle, en vue d’améliorer et de rendre les comptes plus clairs, certaines compagnies américaines (assurances et chemins de fer) essayèrent de normaliser les documents comptables. On assista au même phénomène en Angleterre, sous l’impulsion des Chartered Accountants. En France, la première commission du plan comptable est constituée en 1941 ; en 1946 est créée la commission de normalisation comptable. Le plan général, approuvé en 1947, est révisé en 1957.

Le plan comptable vise essentiellement à une présentation rationnelle de la comptabilité. Il donne une définition des comptes ainsi qu’une classification de ceux-ci.

Les comptes principaux sont regroupés sous trois grandes rubriques : les comptes de situation ; les comptes de gestion ; les comptes de résultats.

Les comptes de situation

Ils comprennent cinq classes : les comptes de capitaux permanents ; les comptes de valeurs immobilisées ; les comptes de stock ; les comptes de tiers ; les comptes financiers.

Les comptes de gestion

Ils sont constitués par deux classes : les comptes de charges par nature ; les comptes de produits par nature.

Les comptes de résultats

Les comptes de résultats apparaissent en une seule classe.

L’ensemble de la comptabilité analytique d’exploitation est traité dans la classe 9.

A. B.

 J. Fourastié, la Comptabilité (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1946 ; 13e éd., 1973). / G. Depallens, Gestion financière de l’entreprise (Sirey, 1959 ; 4e éd., 1970). / P. Lauzel et A. Cibert, Des ratios au tableau de bord (Éd. de l’entreprise moderne, 1959 ; 2e éd., 1962). / P. Lassègue, Gestion de l’entreprise et comptabilité (Dalloz, 1960 ; 5e éd., 1970) ; Comptabilité de l’entreprise (Sirey, 1961 ; nouv. éd., 1970). / A. Ghez, Introduction au contrôle budgétaire (Dunod, 1961) ; la Comptabilité, langage du management (Cercle du livre économique, 1969). / P. Maingaud, Comptabilité de gestion (Sirey, 1963-64 ; 3 vol.). / P. Lauzel, Comptabilité analytique et contrôle de gestion (Sirey, 1964 ; nouv. éd., 1970). / R. Mazars et P. Rudelli, Principes et pratiques de la gestion financière (Delmas, 1968 ; 2e éd., 1970). / L. Rigaud, Comptabilité générale (A. Colin, coll. « U », 1971). / M. Grappin, Comptabilité et gestion (Sirey, 1972). / M. Couëtoux, la Comptabilité générale de l’entreprise (P. U. F., 1974). / G. Motais de Narbonne, Qu’est-ce que la comptabilité de gestion ? (Dunod, 1975).

comptabilité nationale

Présentation, suivant un cadre comptable rigoureux, de l’ensemble des informations chiffrées relatives à l’activité économique de la nation, fournissant une description des phénomènes fondamentaux de la production, de la distribution, de la répartition et de l’accumulation des richesses.


La comptabilité nationale sert :
— à suivre l’évolution économique du pays, la formation des revenus et leur distribution, les modifications dans la structure des branches ;
— par l’établissement de comptes prévisionnels, à établir les plans de développement économique ;
— à comparer les économies des différents pays ;
— à assurer la cohérence des statistiques économiques.

Les grands ancêtres de la comptabilité nationale semblent être les économistes anglais William Petty (1623-1687) et Gregory King (1648-1712), créateurs de « l’arithmétique politique ». Ces deux auteurs ont donné simultanément des estimations du revenu national et d’autres agrégats économiques. En France, le premier essai est dû à Vauban dans son Projet d’une dîme royale (1707). Mais il ne s’agissait encore que de calculs de données économiques globales et non de tableaux faisant apparaître les échanges de marchandises et de revenus. C’est avec François Quesnay (1694-1774) qu’apparaît le premier modèle de comptabilité nationale. En 1758, il publie un Tableau économique proche, dans ses idées générales et ses objectifs, des tableaux actuels : c’est la première tentative connue de représentation comptable d’une économie nationale. Mais Quesnay, s’il fait un travail conceptuel et théorique considérable, ne cherche pas à donner une image statistique exacte de l’économie française. D’autres s’y sont essayés par la suite, en particulier Lavoisier (1743-1794), auteur d’un ouvrage dans lequel figure notamment un compte complet de l’agriculture (De la richesse territoriale du royaume de France, 1791).

De nos jours, le besoin croissant de comparaisons internationales conduit l’Organisation des Nations unies à tenter d’harmoniser les méthodes et les concepts des comptes : elle aboutit en 1953 au S. C. N. (Système de comptabilité nationale des Nations unies), révisé en 1968. Les pays membres fournissent annuellement à l’O. N. U. leurs comptes dans les cadres ainsi définis. Dans la Communauté économique européenne existe depuis 1969 un Système européen de comptabilité économique (S. E. C.), version du S. C. N. adaptée à l’Europe occidentale et que les pays membres de la Communauté économique européenne se sont engagés à adopter. Enfin, dans les pays socialistes, l’harmonisation des méthodes a abouti au système C. P. M. (Comptabilité produit matière), assez différent des tableaux occidentaux.


Les secteurs

Les comptes nationaux visent à décrire le système économique. Pour décrire l’économie, il est nécessaire de classer les différents partenaires en plusieurs groupes. Ces groupes, dits « secteurs », sont au nombre de six dans la comptabilité nationale française.


Premier secteur : les sociétés

Il s’agit de toutes les unités dont la fonction économique principale est de produire des biens et des services (à l’exclusion des services financiers) s’échangeant habituellement sur un marché.

On trouve ainsi dans ce secteur les sociétés, quelle que soit leur forme juridique, certains organismes sans but lucratif, mais dont l’activité s’apparente à celle des sociétés dans la mesure où elle se traduit par la vente des services, et enfin les entreprises publiques, y compris, par exemple, les P. T. T., qui, bien que partie intégrante de l’Administration du point de vue juridique, se comportent effectivement comme une entreprise puisqu’ils fournissent un service destiné à la vente au public.