Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

communisme (suite)

(Sassari 1922). Fils d’un député libéral, il s’inscrit au P.C.I. en 1943 pour résister au fascisme. Après avoir été emprisonné pendant quatre mois à Sassari comme secrétaire des Jeunesses communistes, il vient à Rome à la fin de 1944, entre au secrétariat national des Jeunesses communistes et est élu membre du Comité central du P.C.I. en 1945, puis à la direction du parti comme suppléant. Secrétaire général des Jeunesses communistes de 1949 à 1956, président de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique en 1950, directeur de l’école des cadres du parti en 1957, responsable de la section centrale d’organisation, puis du bureau et du secrétariat de 1962 à 1966, secrétaire régional du Latium, E. Berlinguer est élu député de Rome en 1968. En 1964, il attaque le parti communiste chinois au Congrès du parti communiste français, puis dirige la mission italienne partie pour Moscou demander des explications sur la chute de Khrouchtchev. En mars 1972, il devient secrétaire général du parti.


Antonio Gramsci.

V. l’article.


Pietro Ingrao

(Lenola, prov. de Latina, 1915). Lui aussi vient au parti en 1937 par la voie de l’antifascisme. Très jeune, il se fait remarquer par un sens poussé de la réflexion théorique marxiste-léniniste. Après avoir milité dans la Résistance, il devient en 1947 le directeur de l’Unita, quotidien du parti, et l’ami de Togliatti. À partir de 1957, date à laquelle il abandonne la direction de l’Unita, ses rapports se distendent avec le secrétaire, général et deviennent tout à fait mauvais avec Amendola. Ingrao plaide alors en faveur de la nécessité de trouver de nouvelles voies pour la révolution italienne à travers un « modèle de développement » à long terme. En même temps, devenu très hostile au stalinisme, il réclame la démocratisation du parti et l’indépendance à l’égard de Moscou. Pourtant, il ne crée ni fraction ni tendance organisée et reste, après le XIe Congrès (1966), membre de la direction et président du groupe parlementaire.


Luigi Longo

(Fubine Monferrato 1900). Luigi Longo reste l’un des derniers témoins des origines du parti communiste italien. Il a connu Lénine et participé en 1921 au congrès de Livourne, où le P.C.I. et le parti socialiste se séparèrent. De 1921 à 1925, il a même suivi Amedeo Bordiga, l’un des premiers dissidents communistes antibolcheviques.

Né dans une famille de petits paysans, élève de l’Institut polytechnique de Turin, puis officier de bersaglieri pendant la guerre, il entre (1920) dans la vie militante en devenant secrétaire de la Section universitaire des étudiants socialistes. Il rencontre alors Gramsci, Togliatti, U. E. Terracini et participe aux occupations d’usines.

En 1922, L. Longo se rend en U. R. S. S. pour la première fois comme délégué des Jeunesses communistes au IVe Congrès de l’Internationale. Comme beaucoup de militants communistes européens de cette période, il connaît la prison ; arrêté en 1923 à Milan, libéré en mars 1924, il se rallie à Togliatti au congrès de Lyon en 1926 et devient responsable du parti clandestin entre 1930 et 1934. Travaillant au Comité exécutif de l’Internationale, il est commissaire politique, puis inspecteur général des brigades internationales.

Interné en France au camp de Vernet en 1939, Longo est livré à l’Italie fasciste, qui le maintiendra interné jusqu’en juillet 1943. Le parti communiste le délègue alors au comité de libération de la haute Italie. Longo joue un rôle de grande importance dans la résistance italienne comme commandant adjoint des partisans. Il est de ceux qui souhaitent continuer le combat à la Libération pour s’emparer du pouvoir et instaurer le socialisme en Italie. Pourtant, il s’incline devant les vues de Togliatti, qui, revenu d’Union soviétique, préconise au contraire la participation au gouvernement royal et à la démocratie libérale. Il devient alors secrétaire général adjoint du parti.

À la mort de Togliatti, il prend sa succession et poursuit sa politique sur les points essentiels.


Palmiro Togliatti

(Gênes 1893 - Yalta 1964). Fils d’un petit fonctionnaire, il poursuit non sans difficultés pécuniaires ses études de droit à Turin, où il rencontre Gramsci*. Il entre au parti socialiste en 1914. En 1915, il est envoyé aux armées. Avec Gramsci, il fonde en mai 1919 l’Ordine nuovo, organe des conseils d’usines, et dirige la grève de Turin en 1920. Au cours de l’été 1921, on lui confie avec Gramsci la direction du Comunista, premier quotidien du P.C.I. En 1922, il entre au Comité central. Après les massacres de décembre 1922, il doit se cacher. Membre de la direction du P.C.I. en 1923, arrêté en septembre, relâché en décembre, il se rend à Moscou pour assister au IVe Congrès de l’Internationale (1924). De nouveau arrêté en avril 1925, il est emprisonné à Rome, puis amnistié en juillet de la même année. À sa sortie de prison, Togliatti rédige avec Gramsci les nouvelles thèses du parti, qui marquent la défaite définitive du sectarisme de Bordiga. C’est lui qui rapporte sur la question syndicale au congrès de Lyon en janvier 1926. Il est alors appelé à Moscou avec les fonctions de secrétaire du Comité exécutif de l’Internationale, sous le nom d’Ercole Ercoli.

De janvier 1927 à 1934, Togliatti participe de nouveau à la direction du P.C.I., mais en exil en Suisse et en France. Rappelé à Moscou pour préparer avec Georgi Dimitrov le VIIe Congrès de l’Internationale (1935) sur la lutte antifasciste, il est envoyé en Espagne (1937) comme commissaire politique aux brigades internationales et comme conseiller du parti communiste espagnol. En 1939, il est en France. Arrêté en août, il est libéré et repart pour Moscou en 1940, d’où il envoie des directives pour son parti.

À son retour en Italie en mars 1944, il trouve le P.C.I. désorienté. Togliatti reprend la situation en main pour grouper toutes les forces contre le fascisme et participe aux premiers gouvernements d’union nationale, d’abord comme ministre sans portefeuille, puis comme vice-président du Conseil (déc. 1944-juin 1945) et comme ministre de la Justice (1945-1946). En juillet 1944, il est nommé secrétaire général du P.C.I. ; en 1946, au Ve Congrès du parti, il apparaît comme le dirigeant incontesté du P.C.I. Le 14 juillet 1948, il échappe de justesse à un attentat, auquel répond une grève générale.