Alaska (suite)
L’Alaska renferme du gaz naturel, surtout dans la péninsule de Kenai, dont la production est destinée aux centrales de Tōkyō. L’existence du pétrole sur la côte de l’océan Arctique est connue depuis une vingtaine d’années (la marine américaine y possède une réserve stratégique), mais ce n’est qu’en 1969 que l’on a découvert un riche gisement de pétrole dans la baie Prudhoe, sur cette même côte (déjà 10 Mt en 1973). La seule vente aux enchères des concessions a rapporté 900 millions de dollars à l’État d’Alaska (125 fois le prix d’achat de l’ancienne colonie russe).
L’exploitation forestière alimente diverses scieries et fabriques de pâte (Sitka, Ketchikan) ; d’autres usines utilisatrices de bois sont en construction ou en projet. Les forêts nationales, d’où vient la majeure partie du bois, sont soumises à la rotation des coupes et à des mesures de conservation à la fois végétale et animale (gibier, saumon).
L’histoire des tentatives de colonisation agricole est une série d’échecs suivie de demi-succès. Quelques cultures (légumes) et l’élevage laitier sont pratiqués près d’Anchorage (vallée de Matanuska) et de Fairbanks : les sols sont bons, la longueur des jours d’été compense le déficit des températures, mais les gelées tardives ou précoces réduisent la saison de végétation. On tente près d’Anchorage la culture sous serre avec irrigation à l’eau tiède ; les prix de vente sont inférieurs à ceux des denrées importées.
Les richesses hydro-électriques de l’Alaska sont à peine exploitées, sauf dans la Queue-de-Poêle. On projette de construire une centrale géante en aval de Rampart, sur le Yukon.
L’Alaska est relié aux États-Unis proprement dits par terre (grand-route de l’Alaska, d’Edmonton à Fairbanks), par mer (d’Anchorage et des ports de la Queue-de-Poêle à Seattle et San Francisco) et par avion. À l’intérieur de l’État, outre la ligne ferroviaire de Seward à Fairbanks, deux routes principales joignent la péninsule de Kenai et Anchorage à Fairbanks et Valdez à la route de l’Alaska.
C’est avec les autres États de l’Union que l’Alaska entretient les relations économiques les plus étroites (exportation de conserves, bois, pâte, minerais et maintenant pétrole ; revenus du tourisme). Depuis une dizaine d’années, le Japon s’intéresse de plus en plus aux richesses de l’Alaska (charbon, bois, concentrés de cuivre, pétrole, gaz naturel, saumon).
P. B.
E. Bruet, l’Alaska (Payot, 1945). / E. H. Gruening, The State of Alaska (New York, 1954 ; nouv. éd., 1968). / M. Poniatowski, Histoire de la Russie d’Amérique et de l’Alaska (Horizons de France, 1958). / J.-C. Berrier, Alaska, splendeur sauvage (Nathan, 1970).