Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

cœur (suite)

• Conduction musculaire. L’E. C. G. d’un Vertébré se compose typiquement de cinq ondes, appelées P. Q. R. S. T., qui s’inscrivent soit au-dessus (ondes positives P. R. T.), soit au-dessous (ondes négatives Q. S.) de la ligne isoélectrique correspondant à l’absence d’activité électrique (diastole). L’onde P. correspond à la conduction dans les oreillettes (100-120 ms chez l’Homme). L’intervalle P. Q. (140-160 ms) représente la jonction auriculo-ventriculaire. Le complexe Q. R. S. (onde rapide) correspond à la conduction dans les ventricules (80 ms). L’onde T. représente la repolarisation de la surface ventriculaire.

• Conduction nerveuse. L’E. C. G. d’un Arthropode se présente sous la forme d’oscillations plus ou moins nombreuses de très courtes durées (quelques dixièmes à quelques millisecondes), suggérant une origine tétanique.


La contraction cardiaque

L’activité mécanique cardiaque des gros Mammifères peut être enregistrée par de nombreux moyens, dont les plus simples sont les anciens systèmes mécano-électriques ou mécano-électroniques à inertie très faible, qui transforment les phénomènes mécaniques en signaux électriques enregistrables.

• Cycle, ou révolution, cardiaque. Il se compose d’une phase de contraction du cœur, ou systole, suivie d’une phase de relâchement, ou diastole. La systole commence au niveau des oreillettes. Cette systole auriculaire, brève (1/10 de seconde chez l’Homme) et de faible pression (2,5 mm de mercure), remplit les ventricules. La systole ventriculaire débute dès que les oreillettes se relâchent. Elle crée une pression croissante sans déplacement sanguin (période de mise en tension) jusqu’à ce que la pression ventriculaire dépasse la pression diastolique aortique et provoque ainsi l’ouverture des valvules sigmoïdes (ventricule gauche : 15-20 cm de mercure ; ventricule droit : 3-5 cm de mercure). Puis la pression reste constante : c’est la période d’évacuation du sang dans l’aorte et l’artère pulmonaire. La systole ventriculaire dure en moyenne 3/10 de seconde, soit les deux cinquièmes de la révolution cardiaque. La diastole générale (4/10 de seconde) entraîne la fermeture des valvules sigmoïdes et le remplissage des oreillettes.

• Fréquence des cycles cardiaques. En général, dans un groupe zoologique donné, la fréquence des battements cardiaques est d’autant plus élevée que l’animal est plus petit.

Cette fréquence est très sensible aux variations de température. Chez les animaux à température variable (Invertébrés, Vertébrés inférieurs), une élévation de 10 °C au-dessus de la normale multiplie le nombre des battements à la minute par 2 ou 3.


Régulation de l’activité cardiaque

Les variations de l’activité cardiaque sont un des éléments importants de l’adaptation d’un organisme aux modifications de sa propre activité. Il est bien connu que les battements cardiaques s’accélèrent quand les besoins énergétiques périphériques s’accroissent (activité musculaire) et qu’ils ralentissent quand ceux-ci diminuent (repos musculaire). Cette régulation cardiaque réflexe se fait par voie nerveuse. Le cœur est innervé par deux groupes de nerfs cardiaques : les uns inhibiteurs (nerfs pneumogastriques des Vertébrés), les autres accélérateurs (nerfs sympathiques des Vertébrés). L’action de ces nerfs cardiaques est associée à la libération par leurs extrémités de médiateurs chimiques : la substance inhibitrice est l’acétylcholine ; la substance accélératrice est la noradrénaline (Vertébrés) ou la sérotonine (quelques Mollusques). Quelques Invertébrés (divers Insectes et Crustacés) et quelques Vertébrés primitifs (Myxines) paraissent dépourvus d’innervation cardiaque.

A. B.


Le cœur humain


Anatomie

Situé dans le thorax, entre les deux poumons, c’est un muscle creux qui recueille le sang des veines et le propulse dans les artères.


Configuration externe du cœur

Le cœur ressemble à une pyramide. La surface externe est parcourue de sillons correspondant à sa division en quatre cavités : le sillon auriculo-ventriculaire sépare les oreillettes des ventricules ; le sillon interventriculaire, les deux ventricules ; le sillon interauriculaire, les deux oreillettes.


Configuration intérieure du cœur

Le cœur est divisé en quatre cavités : deux oreillettes et deux ventricules. Chaque oreillette communique avec le ventricule correspondant par l’orifice auriculo-ventriculaire. Ainsi sont délimités un cœur droit et un cœur gauche.

• Les ventricules. Ils sont en forme de pyramide triangulaire dont la base est occupée par deux orifices : l’orifice auriculo-ventriculaire, qui fait communiquer l’oreillette avec le ventricule ; l’orifice artériel, qui fait communiquer le ventricule avec l’aorte à gauche et l’artère pulmonaire à droite.

Les parois présentent des saillies musculaires, dont les plus importantes sont les piliers du cœur. De forme conique, ces saillies adhèrent par leur base à la paroi ventriculaire ; de leur sommet naissent les cordages tendineux, qui vont s’insérer sur les valves auriculo-ventriculaires.

Le ventricule gauche est le plus important, aussi bien anatomiquement que physiologiquement. Il est d’aspect conique, et sa base comporte deux orifices : l’orifice aortique, circulaire (65 mm de circonférence), obturé par trois valvules sigmoïdes ; l’orifice auriculo-ventriculaire gauche (orifice mitral), circulaire lui aussi (110 mm de circonférence), fermé par la valvule mitrale, qui comporte deux valves. Les cordages tendineux viennent de deux gros piliers : le pilier antérieur et le pilier postérieur. Ils se dirigent vers la face périphérique des deux valves.

Le ventricule droit est en forme de pyramide triangulaire. La base de la pyramide est occupée par l’orifice auriculo-ventriculaire droit et l’orifice de l’artère pulmonaire.

L’orifice pulmonaire, circulaire, mesurant de 65 à 70 mm, est obturé lui aussi par trois valvules sigmoïdes. L’orifice auriculo-ventriculaire droit est presque circulaire. Sa circonférence mesure 110 mm en moyenne. Il est fermé par la valvule tricuspide, qui est composée de trois valves triangulaires.

• Les oreillettes. Plus petites que les ventricules, elles sont de forme cubique et séparées par la cloison interventriculaire. Leurs parois sont minces et lisses. Dans l’oreillette droite s’abouchent les veines caves supérieure et inférieure. Dans l’oreillette gauche s’abouchent les quatre veines pulmonaires.