Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

aberrations (suite)

La surface d’onde incidente Σ2, qui est la surface d’onde image Σ′1, présente par rapport à L2 une déformation Δ1. D’après le théorème de Gouy, la surface d’onde émergente Σ′2 est déformée de Δ1. L’aberration du système S1 S2 sera Δ = Δ1 + Δ2. Pour étudier les aberrations d’un système composite, il suffit de connaître les aberrations des systèmes partiels et de faire la somme des écarts normaux.


Aberrations accidentelles


Aberrations d’excentrement

Les systèmes optiques sont le plus souvent constitués par une association de systèmes de révolution ayant même axe. Au cours de la réalisation mécanique, il arrive que les différents éléments soient excentrés les uns par rapport aux autres. De nouveaux défauts entachent les images : ce sont les aberrations d’excentrement. Du point de vue de leur aspect, ces aberrations ne diffèrent pas des aberrations classiques, mais leur origine est différente.


Défauts de matière

La valeur de l’indice de réfraction d’un bloc de verre optique peut présenter des variations locales ou étendues. Une lame à faces parallèles présente une variation d’indice dn localisée sous la forme d’un parallélépipède d’épaisseur de (fig. 31). Une onde plane traverse cette lame. La surface d’onde émergente est déformée d’une quantité Δ = de dn.

La surface d’onde image issue d’un instrument est affectée par les déformations dues aux défauts d’homogénéité des matériaux qui composent l’instrument, et la qualité de l’image en souffre.


Défauts de surfaçage

Les défauts de surfaçage interviennent de la même manière. Imaginons une surface plane creusée d’un trou d’épaisseur de. L’onde émergente est déformée d’une quantité Δ = (n – 1) de (fig. 32). La qualité de l’image est affectée.

Les aberrations que nous venons de décrire peuvent entacher simultanément l’image formée par un instrument. Un écart normal global Δ caractérise la surface d’onde émergente.

Les critères de qualité d’un instrument peuvent être liés à la valeur de l’écart normal Δ. Lord Rayleigh recommandait que, pour un instrument visuel, Δ reste inférieur à quart de la longueur d’onde de la lumière. Les astronomes sont souvent plus exigents ( par exemple). La tolérance à adopter dépend du but à atteindre et, pour une grande part, des propriétés du détecteur utilisé avec l’instrument.

M. C.

 A. Maréchal, Imagerie géométrique ; aberrations (Édit. de la Revue d’optique, 1932).

Abidjan

Capitale de la Côte-d’Ivoire, sur la lagune Ébrié, à proximité du golfe de Guinée. Avec 560 000 habitants en 1971, Abidjan dispute à Dakar le rang de première ville de l’Afrique occidentale d’expression française.


Sur une côte dépourvue d’abri, ourlée de cordons littoraux sableux battus par la barre, Abidjan fut retenue au début du xxe s. comme point de départ du chemin de fer de pénétration (Abidjan-Niger) mis en construction dès 1904.

La puissante Compagnie française de l’Afrique occidentale, tard venue sur cette partie du littoral et trouvant la place prise par des concurrents dans les « escales » traditionnelles de la côte, s’y établit. Le « patronage de la question portuaire par une puissante société commerciale » (G. Rougerie) allait déterminer le destin de la future ville.

La proximité d’un cañon sous-marin (le « trou sans fond ») avait fait projeter le percement du cordon littoral en cet endroit et l’établissement d’un port en eau profonde dans la lagune Ébrié. Mais l’entreprise tentée avant 1914 échoua. Grand-Bassam, au débouché de la lagune, où un wharf permettait le chargement des navires, demeura le principal port d’accès de la Côte-d’Ivoire. L’administration s’était transportée dès 1900 à Bingerville, cité artificielle créée sur le plateau au nord de la lagune, entre Grand-Bassam et Abidjan. Cependant, le chemin de fer avait atteint Bouaké (1912), puis Bobo-Dioulasso, en Haute-Volta (1934), avant de joindre Ouagadougou, chef-lieu de ce territoire (1954). Pour éviter les transbordements coûteux et fuir Grand-Bassam infesté par la fièvre jaune, un nouveau wharf fut établi en 1932 à Port-Bouët, sur le cordon littoral, à 11 km au sud d’Abidjan, et une voie ferrée construite pour les relier, traversant la lagune sur un pont flottant. Abidjan fut érigée en 1934 en capitale administrative de la colonie de la Côte-d’Ivoire, en même temps qu’elle en devenait le principal centre commercial. Elle comptait alors 17 000 habitants.

Dès lors, l’expansion se poursuit à un rythme rapide, suivant les progrès de la mise en valeur économique de l’arrière-pays. Mais ces progrès demeurent freinés par la médiocre capacité du wharf. C’est seulement en 1950 que le projet conçu au début du siècle se réalise. Le percement du canal de Vridi, traversant le cordon littoral, fait d’Abidjan un port maritime, et l’expansion urbaine s’accélère (50 000 hab. en 1948, 200 000 en 1960, 400 000 en 1966).

Aujourd’hui, le site primitif d’Abidjan (le « plateau ») entre les baies de Cocody (à l’est) et du Banco (à l’ouest) ne constitue plus que le noyau central de la ville (centre administratif, commercial et financier). Les trois villages des Ébriés (autochtones de cette partie de la région des lagunes) qui l’occupaient et qui avaient été transférés en 1902 sur les rives opposées à leur emplacement primitif ont subsisté, englobés dans l’agglomération moderne, de même qu’au nord du plateau le village ébrié d’Adjamé. Avant la Seconde Guerre mondiale, à la cité européenne et administrative du « plateau » s’étaient ajoutées les banlieues africaines d’Adjamé (Adjamé-Étrangers) au nord et de Treichville au sud, sur l’île de Petit-Bassam.

Le remplacement du vieux pont flottant, qui datait de 1929, par un pont moderne à grande capacité (pont Houphouët-Boigny, 1958), doublé par un deuxième pont plus à l’est (1967), facilite les relations entre les deux parties de l’agglomération, où la population se répartit désormais à peu près également au nord et au sud de la lagune. La création du port sur l’île de Petit-Bassam et sur le cordon littoral (port pétrolier) et l’établissement, à proximité du port, d’une zone industrielle ont contribué à favoriser l’expansion urbaine dans la partie sud en dépit de conditions naturelles peu favorables (terrains bas et marécageux).

Dans cet ensemble complexe, on peut distinguer, en dehors des zones portuaire et industrielle, trois types majeurs de quartiers.