Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

air comprimé (suite)

Utilisations particulières

L’air comprimé est encore utilisé dans de multiples cas, notamment dans les fondations sous l’eau soit par fonçage de caissons, soit par cloche à plongeur ; pour la ventilation et la climatisation des grands immeubles et des hôtels ; pour le renouvellement de l’air dans les cales, les soutes et les chaufferies des navires ; dans l’aération des tunnels, des souterrains et des galeries de mines ; pour le tirage forcé des cheminées de grande hauteur ; pour la réfrigération industrielle ; sur les chantiers de travaux publics pour le déroctage, dans les brise-béton, les vibrateurs et pervibrateurs ; dans l’étude du carénage et des formes aérodynamiques des coques d’avion, les essais de résistance aux fortes pressions dynamiques et aux chocs thermiques, etc.

M. D.

Aisne. 02

Départ. de la Région Picardie ; 7 378 km2 ; 533 862 hab. Ch.-l. Laon*. S.-préf. Château-Thierry (13 856 hab.), Saint-Quentin*, Soissons*, Vervins (3 259 hab.).


Groupant des parties de l’Île-de-France (arrond. de Laon et de Soissons), de la Picardie (arrond. de Saint-Quentin et de Vervins) et de la Champagne (arrond. de Château-Thierry), le département s’étire du nord au sud sur 140 km, alors que sa largeur maximale n’est que de 85 km. Le relief y est faible mais varié. Du nord au sud se succèdent : le plateau primaire ardennais, séparé des plateaux calcaro-marneux de la Thiérache par l’amorce de la dépression subardennaise ; les plaines crayeuses de la Picardie, du Laonnois et de la Champagne ; les buttes et plateaux de calcaire grossier du Soissonnais, du Valois et de la Brie. Le climat à dominante océanique (la hauteur moyenne des précipitations est de 700 mm et la température moyenne annuelle de 10 °C) se teinte de continentalité au sud et à l’est (l’amplitude augmente et les précipitations estivales dominent).

L’agriculture emploie environ le cinquième de la population active. Pratiquée souvent dans le cadre de la grande exploitation (les exploitations de 100 ha au moins couvrent près de la moitié de la surface agricole utile [S. A. U.]. surtout dans le centre du département), elle est très mécanisée et grande consommatrice d’engrais. Les cultures dominent, céréales en tête. Le blé occupe le quart de la S. A. U., cultivé principalement dans les plaines picarde et laonnoise et dans le Soissonnais. Les forts rendements (40 q à l’ha) font de l’Aisne un des grands producteurs français. L’orge tient encore une place importante, la progression du maïs compense le recul de l’avoine. Parmi les cultures industrielles domine celle de la betterave sucrière, implantée dans les mêmes régions que le blé et pour laquelle l’Aisne vient encore aux premiers rangs de la production nationale. L’élevage se développe. La Thiérache et la Brie, surtout laitières, sont en herbe depuis longtemps, mais l’élevage bovin pour le lait et la viande a progressé dans les plaines et plateaux du centre, notamment avec l’essor des cultures fourragères.

L’industrie occupe environ les deux cinquièmes de la population active. Les industries agricoles tiennent une place importante. L’industrie sucrière est concentrée en grosses usines près des lieux de production. L’industrie laitière est localisée principalement en Thiérache. Cette région transforme aussi les fruits et légumes.

Mais la métallurgie domine. Née de la présence de fer et de bois dans les Ardennes, elle s’est transformée. La métallurgie lourde ne subsiste qu’à Beautor. La métallurgie de transformation s’est implantée à Guise (appareils de chauffage), à Hirson et Soissons (appareils de chauffage, constructions mécaniques et électriques) et surtout dans la région de Saint-Quentin*, de Chauny à Bohain, où voisinent grosses firmes et petits établissements. Héritière du travail de la laine et du lin, l’industrie textile s’est orientée vers le coton et les fibres chimiques. Elle est concentrée dans le nord, de Bohain à Tergnier : Saint-Quentin effectue toutes les opérations, de la filature à la confection, Tergnier et Fresnoy-le-Grand sont des centres de la bonneterie, Bohain travaille la laine, la broderie se disperse dans le nord-ouest. Le département est le berceau de Saint-Gobain, qui a fait récemment de la ville voisine de Chauny un centre chimique. Enfin, Soissons travaille le verre et le caoutchouc.

Le secteur tertiaire est pauvre en services supérieurs. La situation et la configuration du département l’exposent aux influences centrifuges de Lille, Reims, Amiens et surtout Paris. Il n’y a pas de pôle départemental ; le rayonnement de la préfecture (Laon) est limité, comme celui de Soissons ; même la ville la plus importante, Saint-Quentin, n’étend pas très loin son influence.

Les voies de communication, surtout méridiennes, sont variées. La navigation sur l’Oise, active en aval de Fargniers, se prolonge vers le nord par le canal de Saint-Quentin. L’étroitesse du gabarit de l’Aisne canalisée et du canal de l’Aisne à l’Oise limite les liaisons avec l’Est. Les deux principales voies ferrées méridiennes (Paris-Saint-Quentin-Aulnoye-Maubeuge et Paris-Laon-Hirson) sont recoupées d’ouest en est par la ligne Amiens-Tergnier-Laon. Laon, Saint-Quentin et Soissons sont des nœuds routiers. La construction de l’autoroute Calais-Bâle, par Saint-Quentin et Laon, doit renforcer le rôle de passage du département, négligé par l’autoroute Paris-Lille.

Malgré la richesse de l’agriculture, le développement de l’industrie et du commerce, la population du département ne s’accroît que lentement. Même les villes connaissent un essor limité. Leur importance est insuffisante pour attirer les ruraux qui désertent les campagnes. Longtemps le plus peuplé des départements picards, l’Aisne a été d’abord dépassée par l’Oise et aujourd’hui par la Somme.

J.-P. M.

➙ Picardie / Saint-Quentin.

 A. Fiette, le Département de l’Aisne (Bordas, 1960).