Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

cirque (suite)

Les cirques parisiens disparus

Parmi les autres cirques parisiens, il y eut l’Empire-Music-Hall Cirque, devenu le Cinérama-Abel-Gance, dont la scène pouvait accueillir une piste réglementaire et que les frères Amar animèrent, le Cirque amphithéâtre du Jardin d’acclimatation, le cirque de Luna Park, les cirques du Grand Palais (Cirque des cirques en 1937, cirque Albert-Rancy, puis cirque Houcke en 1943 et 1944), le cirque des Arènes de Lutèce (cirque Albert-Rancy en août 1944) et de célèbres cirques d’amateurs, Meunier et surtout Molier.


Cirques occasionnels

À l’ancien vélodrome d’Hiver, puis à son remplaçant le nouveau Palais des sports de la Porte de Versailles, des spectacles internationaux d’une durée limitée viennent vivifier l’art de la piste (cirque Barnum, cirque de Moscou). Pendant les fêtes de fin d’année sont aussi données des représentations de cirque dans un hall du parc des expositions de la Porte de Versailles.


Les cirques de province

En province, de nombreuses villes eurent des établissements fixes construits et conçus pour accueillir des spectacles de cirque.

« Le cirque d’Amiens est une œuvre d’art que votre administration municipale a voulu doter de tous les perfectionnements de l’industrie moderne. C’est le plus beau, sans conteste ; c’est aussi le plus complet pour son aménagement et son outillage qui ait été édifié en France et à l’étranger. » Ainsi s’exprimait Jules Verne, conseiller municipal de la ville d’Amiens en 1889, lors de l’inauguration de ce cirque (œuvre d’Emile Riquier). C’est le plus vaste cirque fixe de France : il peut abriter 3 346 spectateurs. Sur le même emplacement avait existé un cirque en bois (1874) où se produisait l’écuyer Théodore Rancy.

La ville de Rouen a le privilège de posséder le plus ancien cirque fixe français, « le manège d’équitation de la rue Duguay-Trouin », qu’anima Antonio Franconi lors de son séjour en Normandie. Ce vieux cirque, tel qu’il demeure avec sa coupole en poutrelles, date de 1798. Après Franconi, ce fut Baucher qui l’occupa et y installa une école d’équitation. Il est maintenant devenu une remise.

Un autre cirque rouennais fut construit par l’écuyer J.-B. Lalanne rue La Fayette. Il fut inauguré le 27 juillet 1834, mais cette vieille salle disparut dans un incendie le 28 juin 1887.

L’actuel cirque de Rouen date de 1894.

Il y eut d’autres cirques en province :
— à Angers, à partir de 1867, un cirque de 2 000 places ;
— à Bordeaux, quai de la Gare, de 1890 à 1910, une construction de bois de 1 800 places qui avait la particularité de posséder une piste nautique, le Cirque métropolitain, et un hippodrome dirigé par Nava ; en 1951, la Société des spectacles de Paris y fit édifier un nouveau cirque ;
— à Boulogne-sur-Mer, deux grands cirques de 2 400 places ;
— à Châlons-sur-Marne, un cirque édifié en 1898, mais qui servit plus souvent de cinéma et de music-hall que de cirque ;
— à Chalon-sur-Saône, un cirque construit par Plège (1905-1911) ;
— à Dijon, le cirque Tivoli ;
— à Douai, un très vaste cirque-ménagerie ouvert en 1902, puis reconstruit en 1920, et surtout animé par des spectacles présentés par M. et Mme Pourtier ;
— à Elbeuf, un cirque municipal édifié en 1892 et qui portait l’enseigne théâtre-cirque Omnia ; il devint cinéma en 1942 ;
— au Havre, un cirque de planches de 3 000 places inauguré en 1887 par Théodore Rancy sous l’enseigne Cirque royal et où s’arrêtèrent, jusqu’en 1932 — année où il fut détruit par un incendie —, les grandes troupes françaises et étrangères ;
— à Lille, un hippodrome construit en 1900, déplacé en 1932 et reconstruit dans le cadre de la Foire commerciale, et qui peut accueillir plus de 5 000 spectateurs ; depuis 1956, le journal la Voix du Nord et l’imprésario Jean-Pierre Panir ont créé un cirque des Jeunes, qui se produit chaque année lors du salon du Confort ménager et de l’Enfance ;
— à Limoges, le Cirque municipal, qui peut être, selon les besoins, théâtre, cinéma, cirque ou music-hall ;
— à Lyon, à partir de 1882, un beau cirque de 2 400 places, le cirque Rancy ;
— à Marseille, un vaste cirque de bois pouvant contenir plus de 3 000 spectateurs, au début du siècle, puis, à partir de 1926, un grand music-hall-cirque à la manière de l’Empire de Paris, le Capitole ;
— à Nantes, un théâtre-cirque de 3 200 places ouvert en 1867 ;
— à Orléans, plusieurs cirques successifs ;
— à Pau, un petit cirque devenu cinéma-music-hall ;
— au Pecq, en 1838, un gymnase équestre dirigé par Laurent et Henri Franconi, avec Pellier et Baucher ;
— à Reims, un cirque municipal de 1 800 places construit en 1865 ;
— à Rennes, en 1837, un Théâtre de cirque où vinrent les Franconi ;
— à Roubaix, un hippodrome édifié le 15 août 1882, de 1 873 places, avec une piste et une scène ; en marge des représentations de cirque, se jouait l’opérette ; il fut fermé en 1957 ;
— à Saint-Quentin, de 1904 à 1912, un établissement qui pouvait se transformer soit en théâtre, soit en cirque ;
— à Toulouse, en 1822, un cirque qui devint, en 1845, théâtre de variétés ;
— à Tourcoing, un hippodrome jusqu’en 1937 ;
— à Tours, un cirque de pierre sur les bords de la Loire jusqu’en 1936 ;
— à Troyes, à partir de 1902, un petit établissement de 1 200 places, transformé par la suite en cinéma ;
— à Valenciennes, un cirque de bois remplacé en 1924 par un cirque en pierre. (Les spectacles, comme ceux de l’hippodrome de Roubaix, étaient généralement présentés sous l’enseigne Grand Cirque franco-belge, et le directeur de ces deux établissements était Lucien Dubois.)


Les cirques voyageurs

Mais, si la province n’a plus que deux vrais cirques fixes, à Amiens et à Rouen, elle reste heureusement visitée par une multitude de cirques voyageurs.

Depuis sa renaissance, grâce à Astley et Franconi, le cirque se présente en effet sous quatre aspects : 1o en plein air, plus ou moins cerné de gradins ; 2o sous la forme d’une construction de bois parfois démontable ; 3o dans une bâtisse en pierre ; 4o couvert de bâches soutenues par des mâts formant ce que l’on appelle le chapiteau.