Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

circulation (suite)

• Le contrôle de la construction, de l’équipement et de l’éclairage des véhicules. Il permet de s’assurer du respect d’un certain nombre de règles de sécurité. Ainsi, on ne doit pas rouler avec des pneus trop usagés (moins de 3 mm de relief) ; toutes les voitures qui sortent d’usine sont obligatoirement munies de ceintures de sécurité et d’un rétroviseur supplémentaire à l’extérieur et à gauche du conducteur. Mais c’est surtout l’éclairage des véhicules qui est minutieusement réglementé. Voici, par exemple, les dispositifs d’éclairage d’une voiture particulière française : 1o deux feux de position (« lanternes » ou « veilleuses ») non éblouissants et visibles par temps clair à 150 m ; 2o deux feux de route, ou « phares », et deux feux de croisement, ou « codes », les uns et les autres éclairant efficacement la route sur une distance respective de 100 et de 30 m ; l’allumage des feux de croisement (qui ne doivent pas éblouir) doit commander automatiquement l’extinction des feux de route et d’éventuels phares antibrouillard, ou phares à iode ; 3o deux feux rouges arrière, non éblouissants, visibles par temps clair à une distance de 150 m ; 4o un ou deux signaux de freinage ; 5o deux dispositifs réfléchissant une lumière rouge (catadioptres), visibles par temps clair à une distance de 100 m quand ils sont éclairés par les feux de route d’un autre véhicule ; 6o deux feux de stationnement (dont l’usage n’est plus obligatoire à Paris) ; 7o indicateurs de direction, visibles de jour et de nuit.

• La pénalisation. L’inobservance des règles de conduite énumérées par le Code et signalées sur la route est pénalisée. La peine encourue varie de la petite amende à la peine de prison, en passant par de plus lourdes amendes ou le retrait du permis de conduire, selon l’importance de l’infraction commise.

• Les « opérations » préventives. Elles concernent l’état des véhicules (vérification gratuite des feux) ; le comportement des conducteurs (campagne contre l’alcoolisme, pour la précision de la vue, ou exhortations à la simple prudence).

L’application de ces pénalisations, l’organisation de ces opérations et la régulation de la circulation sont assurées par trois « services ».
1o La gendarmerie, pour les routes en rase campagne et dans les petites agglomérations (la préfecture de police pour Paris), a la charge de faire respecter et appliquer les textes en matière de police de la circulation routière.
2o Les Compagnies républicaines de sécurité (C. R. S.), qui relèvent directement du ministère de l’Intérieur, constituent des forces de réserve destinées à renforcer la police urbaine et municipale et à assurer des missions propres, comme la surveillance des voies de communication. Les anciennes brigades routières motocyclistes de la Sécurité nationale y sont intégrées sous la dénomination de pelotons motocyclistes de C. R. S. et forment un corps spécialisé de police routière permanente.
3o La Prévention routière est à l’origine de la plupart des opérations évoquées ci-dessus ; elle fait paraître un journal trimestriel et suscite — quand elle ne les dirige pas elle-même — un grand nombre d’études sur la circulation routière.

L’assurance automobile

« Les Soviétiques, qui n’ont d’assurance automobile que pour les risques à l’étranger, estiment quelque peu monstrueux l’achat du droit de tuer. » (A. Sauvy.) La conception française est différente puisque, depuis 1959, l’assurance de tout véhicule à moteur couvrant la responsabilité civile du conducteur pour les dommages qu’il est susceptible d’occasionner aux tiers est obligatoire (assurance de responsabilité civile aux tiers).

Assurances et mutuelles ont diversifié les moyens de s’assurer au-delà de ce qui est obligatoire (assurance contre l’incendie et le vol, assurance famille et passagers, assurance tous risques...).

Certaines compagnies d’assurance pratiquent le système de la franchise : l’utilité et la rentabilité de toute assurance augmentant avec l’importance du sinistre, il est avantageux de prévoir une somme (150, 200 F) non assurée. Les assurances pratiquent également le bonus-malus, politique de la carotte et du bâton, qui paraît inciter à plus d’attention et répond en tout cas à un souci de justice.

M.-A. L.


Les techniques scientifiques

Très vite, on a tenté de rationaliser les méthodes employées, de s’appuyer sur des chiffres précis et de rechercher la plus grande efficacité.

À l’origine sont les statistiques. Les plus simples s’appliquent au nombre de véhicules en circulation sur une route donnée, relevé à l’aide d’appareils de comptage continu ; ces appareils, munis de compteurs pneumatiques totalisateurs ou enregistreurs, ne signalent que le nombre d’essieux passant devant eux. Le chiffre donné peut être précisé de plusieurs façons. Les comptages manuels des agents des Ponts et Chaussées, ou comptages de classification, répartissent les véhicules en diverses catégories : bicyclettes sans moteur, avec moteur auxiliaire ; vélomoteurs, motocyclettes, scooters ; autos particulières ; camionnettes ; camions ; camions avec remorque ; transports exceptionnels ; transports en commun ; tracteurs agricoles ; matériel divers ; véhicules à traction animale. Les études portant sur les volumes de courants de circulation à une intersection donnée sont appelées comptages directionnels. L’origine et la destination des véhicules peuvent être également sujets d’enquêtes.

Toutes ces observations donnent en termes précis les variations de la circulation d’un endroit à un autre, d’une heure à l’autre, d’un jour à l’autre, d’une saison à une autre et permettent de dégager les lois qui s’y appliquent en vue d’aménager l’infrastructure ou de modifier la réglementation. Elles aboutissent à la notion, commune de nos jours, de densité du trafic.

D’autres études essaient de mesurer la capacité de circulation. On a ainsi attribué une valeur à chaque véhicule, valeur qui peut varier selon les conditions, l’unité de référence étant la voiture particulière (U. V. P.).