Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

circulation (suite)

Les capillaires et la circulation capillaire

Les capillaires sont des vaisseaux de très petit calibre (8 μ de diamètre en moyenne) disposés en réseaux au sein des organes qu’ils irriguent.

• La topographie du système capillaire. Elle est extrêmement complexe en raison de la densité des réseaux capillaires (plus de 7 000 m2 de surface totale chez l’Homme) et de leur instabilité. Les capillaires sanguins subissent en effet de continuels remaniements à la suite de néo-formations par bourgeonnements en certains points, de régressions en d’autres points. Tous les tissus sont irrigués par des capillaires, à l’exception des épithéliums (épiderme de la peau en particulier), des dérivés épithéliaux (poils, ongles, plumes, griffes, sabots, cristallin) et du cartilage.

• La structure des capillaires. Elle est réduite à un simple endothélium, fait d’une couche unique de cellules très aplaties (1 μ d’épaisseur) sans aucune enveloppe musculo-élastique.

• La circulation capillaire. Elle constitue la partie véritablement fonctionnelle de l’appareil circulatoire. C’est en effet au niveau des capillaires que s’effectuent, à travers leur paroi, les échanges nutritifs et respiratoires avec la lymphe interstitielle et, par son intermédiaire, avec les tissus. Elle est essentiellement due à la différence de pression qui existe entre les deux extrémités du réseau capillaire : 30 mm de mercure du côté artériel, 15 à 20 mm du côté veineux. Très lente (de l’ordre de 0,5 à 0,8 mm/s), elle permet un temps de contact sang-lymphe très favorable aux échanges.

• Le contrôle de la circulation capillaire. La circulation capillaire est susceptible de variations très importantes. Dans le muscle au repos par exemple, un capillaire sur dix ou vingt est fonctionnel, alors que tous le deviennent quand le muscle entre en activité. Le débit du sang dans les capillaires dépend de leur calibre et de la quantité de sang qu’ils reçoivent. Cette dernière dépend directement d’un petit sphincter précapillaire que chaque capillaire possède en amont à son origine artérielle et qui fonctionne sous l’influence du système nerveux autonome selon les conditions physiologiques. Les variations de calibre des capillaires expliquent la rougeur ou la pâleur de la peau.


Les veines et la circulation veineuse

Les veines sont les vaisseaux arrivant au cœur et y ramenant le sang venu des organes.

• La topographie du système veineux. Comme celle du système artériel, elle varie beaucoup selon les groupes zoologiques. Chez l’Homme, deux groupes de grosses veines débouchent dans les oreillettes. Les quatre veines pulmonaires amènent à l’oreillette gauche le sang oxygéné au niveau des poumons (petite circulation). Les deux veines caves amènent à l’oreillette droite le sang carbonaté venant des organes (grande circulation). La veine cave supérieure contient le sang venant des bras (veines sous-clavières) et de la tête (veines jugulaires). La veine cave inférieure ramène le sang des membres inférieurs (veines iliaques), des reins (veines rénales), du foie et de l’intestin (veines porte et sus-hépatiques).

• La structure des veines. Elle est comparable à celle des artères, sauf au niveau de la tunique moyenne, plus mince et pauvre en lames élastiques et fibres musculaires lisses.


Les facteurs de la circulation veineuse

Ce qui reste de la pression sanguine à la sortie des capillaires (1,5 cm de mercure) n’est pas suffisant pour permettre le retour au cœur du sang veineux.

D’autres forces, vasculaires ou extravasculaires, interviennent : la contraction des muscles des membres, surtout des membres inférieurs, et l’action des valvules des veines périphériques, empêchant la circulation à contre-courant ; les mouvements respiratoires, spécialement la pression exercée par le diaphragme sur les viscères abdominaux au cours de l’inspiration ; l’aspiration cardiaque, quand le ventricule droit, après sa systole, entre en communication avec l’oreillette par ouverture de la valvule tri-cuspide.

• La pression veineuse. Le système veineux est caractérisé par sa grande contenance (3 à 3,5 litres de sang, soit 75 à 80 p. 100 du sang circulant) et sa faible pression (13 mm de mercure à la sortie des capillaires du pied, 8 mm dans la veine fémorale, nulle et périodiquement négative au débouché de la veine cave supérieure dans l’oreillette droite).


Les vaisseaux lymphatiques et la circulation lymphatique

Les vaisseaux lymphatiques drainent la lymphe interstitielle et la déversent dans l’appareil circulatoire sanguin.

• La topographie du système lymphatique. Comme celle des systèmes artériel et veineux, elle varie chez les Vertébrés. Chez l’Homme, deux troncs lymphatiques collecteurs se jettent dans les veines sous-clavières. La grande veine lymphatique (1 cm) draine le quart supérieur droit du corps et se jette dans la veine sous-clavière droite. Le canal thoracique draine tout le reste du corps et se jette dans la veine sous-clavière gauche. Dilaté en citerne de Pecquet, il reçoit en particulier tout le réseau des chylifères qui proviennent de la muqueuse intestinale.

• La structure des vaisseaux lymphatiques. Elle est particulièrement simple au niveau des capillaires. Terminés en culs-de-sac, ils sont formés, comme les capillaires sanguins, d’un simple endothélium, mais leur diamètre est cinq à dix fois supérieur. Les veines lymphatiques rappellent les veines sanguines, mais leur diamètre est toujours plus faible (2 mm), et leurs parois, plus minces. Sur leur trajet, les vaisseaux lymphatiques traversent des ganglions globuleux de 1 à 10 mm de diamètre, localisés notamment à la base du cou, à l’aisselle et à l’aine. Ces ganglions lymphatiques* déversent dans la lymphe des globules blancs (lymphocytes), qui prolifèrent dans leurs mailles.

• La circulation lymphatique. Elle est irrégulière et essentiellement conditionnée par les facteurs extracardiaques précédemment mentionnés à propos de la circulation veineuse : contractions musculaires, mouvements respiratoires.

A. B. et J. T.