Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

cinéma (suite)

filage ou filé. « Filé », à la prise de vues : effet de traînée laissée sur les images par balayage rapide lors d’un mouvement latéral de caméra ; figure d’enchaînement utilisée parfois en « raccord » pour passer d’un endroit à un autre. — « Filage », à la projection : effet de traînée frangée, surtout visible à partir des points lumineux et contrastés (lampes, abat-jour, fenêtres ou contre-jours, sous-titres), s’observant soit au-dessus, soit en dessous et due à une position déréglée de l’obturateur (trop d’avance ou trop de retard sur le temps d’occultation).

filmologie, science qui étudie l’esthétique du cinéma, plus particulièrement son influence psychosociologique.

filtres, intermédiaires altérateurs, modificateurs, ou modérateurs.

flash, plan très bref.

flash-back, séquence en général assez courte, insérant un événement du passé dans une séquence « au temps présent ». (On dit aussi retour en arrière.)

flou, image manquant de netteté, soit sur le film (occasionnée donc par la prise de vues ou un défaut de développement ou de tirage en laboratoire), soit à la projection par un défaut de l’objectif de l’appareil ou un manque de mise au point de la projection de l’écran (par réglage de l’objectif).

flou artistique, effet réalisé volontairement à la prise de vues pour avoir une image un peu imprécise, ou auréolée, ou moirée, ou avec des traînées partant des points lumineux. On l’obtient avec des filtres, des trames et des écrans de diverses espèces, ainsi qu’avec des lentilles spéciales additionnelles.

fonds, parties lointaines d’un décor ou de l’espace d’une prise de vues ; dans la technique du dessin animé, feuille de Celluloïd (ou de Rhodoïd, dit « cel ») où sont dessinées et peintes les parties sur lesquelles viendront ensuite se superposer les « cels » portant les personnages principaux à animer.

fondu, effet d’apparition ou de disparition progressive d’une image (fondu au noir, pour une disparition), réalisé soit par estompage, ou flou progressif, soit par vignetage mobile ou par volet animé. Le fondu est obtenu soit à la prise de vues, par action sur le diaphragme de l’objectif ou sur un obturateur à fermeture variable, soit en laboratoire (effet chimique), ou encore à la Truca.

fondu-enchaîné, combinaison de deux fondus dont les effets s’exercent en sens contraire.

gag, trouvaille comique.

gagman, inventeur de gags (métier spécialisé surtout aux États-Unis).

genres, catégories et familles particulières auxquelles se rattachent beaucoup de films. Les plus courants sont les films abstraits, d’action ou d’aventures, d’anticipation, d’animation, d’avant-garde, burlesques, comiques, les comédies musicales (ou musicals), les films chirurgicaux, de courts métrages, de dessins animés, d’enseignement ou d’instruction (didactiques ou pédagogiques), documentaires (ou sur documents), d’épouvanté, exotiques, expressionnistes, fantastiques, d’essais expérimentaux, d’art (ou sur l’art), d’information, de marionnettes, policiers (de gangsters ou de série noire), psychologiques, publicitaires, de propagande, de reportage, de S. F. (ou science-fiction), scientifiques, sociaux, surréalistes, à suspense, touristiques, les westerns, etc.

girafe, perche articulée mobile, d’assez longue portée, au bout de laquelle se trouve un microphone. L’ensemble ne doit pas être vu dans le champ de prises de vues.

gonflage, agrandissement (par transfert optique en laboratoire) d’un film (ainsi on gonfle un film 16 mm en 35 mm). En principe, il y a au résultat final une déperdition plus ou moins sensible de la qualité de l’image et du son.

grain, particule formant l’émulsion (sels d’argent). Plus le grain est gros, plus la sensibilité à la lumière est grande, mais plus le pouvoir séparateur diminue.

grue, plate-forme mobile (souvent constituée d’un camion spécial) et orientable, surmontée d’un grand bras extensible au bout duquel sont fixés la caméra et des sièges pour le cameraman et le réalisateur. Elle permet des mouvements de grande amplitude, dans tous les sens. La dolly est une grue de petite taille.

hélivision, prise de vues faite à partir d’un hélicoptère. Le filmage offre moins de risques de vibrations et une meilleure stabilité qu’en avion ; il permet une vitesse ralentie et même des « sur-place ». Ce procédé fut, semble-t-il, employé pour la première fois pour la séquence d’ouverture du film de Curzio Malaparte Christ interdit (1950).

Hypergonar, objectif spécial comprimant l’image par anamorphose, inventé par un Français, le professeur Henri Jacques Chrétien (1879-1956). Le brevet fut acheté par la société américaine Twentieth Century Fox et commercialisé en 1953 sous le nom de Cinémascope.

image par image, technique de prises de vues où chaque image est impressionnée séparément à la prise de vues. Elle permet de réaliser des truquages et surtout à peu près tous les films d’animation ainsi que des films scientifiques sur les organismes à évolution très lente (astres, plantes, etc.).

ingénieur du son, technicien responsable de l’enregistrement sonore d’un film.

insert, plan intercalé dans la continuité d’un film et précisant un détail.

intertitre, texte paraissant à l’écran dans le corps même du film. Il fut surtout utilisé au temps du muet pour remplacer les dialogues.

introducing, dans les films anglais (et surtout américains), terme indiquant qu’un acteur plus ou moins important paraît pour la première fois à l’écran.

inversible, se dit d’une pellicule qui, par transformation en laboratoire de développement, passe de l’état de négatif à l’état de positif (même film servant à la prise de vues et pour le stade final de la projection). Elle n’existe qu’en formats réduits (et ne permet de tirer que des copies positives de qualité inférieure à celles qui sont obtenues en partant d’une matrice négative).

iris (fermeture à l’), cercle blanc se fermant progressivement jusqu’au centre de l’image. L’effet est obtenu avec un diaphragme en bout extérieur de l’objectif.

Kinopanorama, équivalence soviétique du Cinérama.

latensification, traitement permettant au développement de renforcer l’intensité et la luminosité d’images sombres ou sous-exposées.

lavande, copie positive à grains très fins, de couleur bleu clair et servant de matrice pour le tirage des internégatifs. On emploie plus souvent maintenant des « marrons ».

loi d’aide, dispositions officielles gouvernementales instaurées pour favoriser, aider et soutenir une production nationale (par systèmes d’avances, prêts, subventions, primes et facilités diverses). Différentes lois d’aide existent dans beaucoup de pays producteurs.

long-shot, terme anglais signifiant « plan éloigné ».

macrocinématographie, cinématographie de très petits objets, réalisée avec des objectifs dont le tirage est augmenté par l’emploi de bagues de rallonge.

magasin, partie d’une caméra recevant le film soit en galette, soit en bobine ; chargeur contenant la pellicule et adaptable instantanément à la caméra.

magnétique (son), enregistrement sonore inscrit sur une bande (ou piste) faite d’une couche à base de ferrocyanure. L’enregistrement direct à la prise de vues se fait maintenant en son magnétique.

maquette, décor de taille réduite ou objet miniaturisé.

maquette raccordée, combinaison en trompe l’œil (truquage optique) entre une maquette et un décor réel (ou une amorce — ou partie — de décor). Les procédés Schüfftan et Pictographe utilisent ce principe de base.

marron, copie positive à grains très fins, de couleur bistre et servant de matrice pour le tirage des duplicata (ou internégatifs, eux-mêmes servant au tirage des contretypes). Les marrons ont en général remplacé les lavandes.

matte-shot, terme américain désignant un procédé de truquage réalisé en deux temps par cache et contre-cache.

mélangeur, table de mixage, comportant jusqu’à douze lecteurs sonores et permettant de reporter plusieurs pistes sonores sur une seule bande.

metteur en scène, réalisateur d’un film.

microcinématographie, cinématographie des vues données par un microscope.

mixage, mélange et réenregistrement sur un film de plusieurs pistes sonores différentes.

montage, assemblage des divers plans d’un film en une ordonnance déterminée, mais parfois modifiable. Cette opération effectuée par un ou des monteurs (ou monteuses), souvent sous la direction d’un chef monteur (et, éventuellement, sur les indications et sous le contrôle du réalisateur du film).

mouvements d’appareil ou de caméra, déplacements qui peuvent être de tous genres et de toutes espèces, séparés ou liés à la suite les uns des autres. Dans le mouvement, demande faite à un ou à des acteurs de faire une action, un geste, etc., en l’intégrant dans le mouvement d’une action plus générale.

moviola, appareil américain servant au montage des films (image et son).

nègres, en argot de métier, panneaux de contre-plaqué (également appelés feuilles) qui servent à masquer plus ou moins une source de lumière (projection de plateau, etc.).

Nickelodeons, nom populaire des premières salles de cinéma aux États-Unis (parce que le prix d’entrée était de 5 cents, soit une pièce de nickel).

numéro, chiffre porté sur l’ardoise de la claquette et servant de repère pour le montage.

off (mot anglais signifiant « hors »), bruit (voix ou dialogue) situé hors du champ de vision de la prise de vues (donc hors du plan vu par le spectateur).