Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

cinéma (suite)

producteur allemand naturalisé américain (Hildesheim 1889 - Hollywood 1966). Il dirige tout d’abord la succursale allemande de l’Eclair (Deutsche Eclair ou Decla), qu’il rachète. S’étant également rendu acquéreur de la Bioskop de Max Skladanowsky, il unit les deux sociétés en 1920 (Decla-Bioskop). La Decla-Bioskop sera intégrée en 1921 dans la Ufa. E. Pommer sera le grand artisan de l’âge d’or du cinéma expressionniste et postexpressionniste allemand entre 1919 et 1931 (producteur notamment des films de Wiene, Murnau, Lang, Dupont et von Sternberg). En 1933, il part pour la France, puis pour la Grande-Bretagne avant de se fixer à Hollywood, où il travaille pour la RKO. Rappelé en Allemagne par le gouvernement américain en 1946, il tente de faire renaître l’industrie cinématographique allemande et organise l’Intercontinental Film à Munich.


Lord Joseph Arthur Rank,

producteur britannique (Hull, Yorkshire 1888 - Winchester 1972). Ancien minotier, il se lance dans l’industrie cinématographique en fondant la British National Films (1934), puis la General Films Distributors. Devenu en 1938 un des financiers du circuit Odeon, il acquiert en 1941 le contrôle de la Gaumont-British. Il fonde ensuite la société Eagle-Lion, puis la J. Arthur Rank Organization. Possesseur d’un véritable empire cinématographique, il se heurte bientôt à une loi antitrust. Il part pour les États-Unis et s’associe avec Universal. La concurrence de la télévision réduit son activité à partir de 1955. Il a contribué au relèvement du cinéma britannique d’après guerre, produisant notamment les films de C. Reed, D. Lean, L. Olivier.


Les frères Schenck,

producteurs américains : Nicholas M. (Rybinsk, Russie, 1881 - Floride 1969) et Joseph (Rybinsk 1882 - Hollywood 1961). Propriétaires d’une chaîne de Nickelodeons, ils construisent en 1908 la Paradise Park (parc d’attractions) dans les environs de New York. Nicholas Schenck, associé avec Marcus Loew, crée un second parc d’attractions (Palissade Park à Fort Lee, 1912) et devient manager de la Loew’s Theatrical Enterprises (1912), puis vice-président de la Loew’s Incorporated (1919). Il succède à Marcus Loew, à la mort de ce dernier, à la présidence de la Loew’s Inc., qui dirige et contrôle les activités de la MGM. Joseph Schenck fonde avec Lewis J. Selznick la Selznick Pictures en 1916 et dirige les productions United Artists en 1924, dont il est président en 1926. Il quitte cette firme en 1933 et fonde la Twentieth Century Prod. avec Darryl Zanuck. En 1941, il quitte cette firme (devenue la Twentieth Century Fox en 1935), et organise en 1953 la Todd American Optical (Todd AO) avec Michael Todd.


Lewis J. Selznick,

producteur américain d’origine russe (1871-1933). Joaillier à New York, manager de l’Universal Manufacturing (1912-1914), il est le fondateur de la World Motion Pictures (1915), puis de la Selznick Pictures avec Joseph Schenck (1916), qui sera intégrée dans la Paramount. Son fils David O. Selznick (Pittsburgh 1902 - Hollywood 1965), après avoir travaillé à la RKO et à la MGM, devient producteur indépendant. Il fonde sa propre société de production (qui finance en 1939, avec la participation de la MGM, Autant en emporte le vent) et poursuit après 1946 son activité productrice à la tête d’un circuit de distribution indépendant.


Les frères Warner,

producteurs américains : Harry M. (Pologne 1881 - Los Angeles 1958) ; Albert (Baltimore ? - Miami 1967) ; Sam († 1927) ; Jack (London, Canada, 1892). Émigrants polonais, les frères Warner ouvrent un Nickelodeon en 1905 en Pennsylvanie. Exploitants heureux, ils fondent en 1913 la Warner Features, qui devient en 1923 la Warner Bros, et absorbera par la suite la Vitagraph, puis la First National. Ayant acheté le brevet « vitaphone » de la Western Electric, ils misent tous leurs atouts sur le cinéma parlant et gagnent un pari que d’aucuns jugeaient hasardeux. En avril 1953, la société est divisée en deux groupes (par suite de la loi antitrust) : la Warner Bros Pictures Inc., présidée par Harry M. Warner jusqu’à sa mort en 1958, et la Stanley Warner Co., présidée par Simon H. Fabian. Jack Warner, manager général et vice-président de la Warner, fut, de 1926 à 1958, chargé de la production. En 1958, à la mort de son frère Harry, il succède à ce dernier au poste présidentiel.


Darryl Francis Zanuck,

producteur américain (Wahoo, Nebraska, 1902). Journaliste, puis scénariste à la Warner Bros. (1920-1925), producteur à la Warner de 1925 à 1929, il constitue en 1933 la Twentieth Century Prod. avec Joseph M. Schenck. Vice-président chargé de la production de la Twentieth Century Fox, il devient en 1962 président-directeur général en remplacement de Spyros S. Skouras. En 1971, après une crise intérieure, obligé de « démissionner » son fils, qui l’assistait à la tête du département « production », il est lui-même destitué et nommé président d’honneur.


Adolph Zukor,

producteur américain d’origine hongroise (Ricse, 1873 - Los Angeles 1976). Établi à New York dès 1888, il tient un commerce de fourrures à Chicago avec Morris Kohn, fonde en 1904 une société d’exploitation de Penny Arcades, puis crée en 1905 un circuit de Nickelodeons avec Marcus Loew. Il s’assure les droits exclusifs du film Queen Elisabeth (avec Sarah Bernhardt), qui lui apporte la fortune. En 1912, il fonde la Famous Players et, en 1914, il signe, en association avec Jesse L. Lasky, un contrat pour la distribution Paramount avec William W. Hodkinson. En 1916, il intègre diverses sociétés productrices en un groupe unique, la Famous Players Lasky. En 1917, il fonde la Paramount Pictures et acquiert le contrôle de plus de 1 500 salles. Ex-président de la Paramount, Zukor devient président d’honneur (chairman) de cette société à partir de 1933.

J.-L. P.


La distribution

Presque toujours et partout, l’intermédiaire entre le producteur et les théâtres cinématographiques (exploitation) est le « distributeur » ; des maisons de production sont parfois en même temps maisons de distribution, voire même propriétaires de chaînes de salles de projections commerciales. Les distributeurs ont souvent des agences régionales et même des filiales à l’étranger.

Le distributeur, outre qu’il participe souvent au financement des films, loue les films aux salles suivant des dispositions contractuelles diverses (pourcentage avec ou sans minimum garanti, ou condition forfaitaire), et cela selon l’importance de la ou des salles et l’ordre de passage, avec, parfois, un temps minimal de passage assuré.