Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

cinéma (suite)

Des « primes à la qualité » ou des « encouragements » peuvent être donnés, en général par l’État, au producteur après achèvement du film ; ce mode de soutien est surtout en usage pour les courts métrages. Il arrive ainsi que des films courts puissent se passer d’être exploités dans les salles, ayant été amortis moitié par les subventions de départ, moitié par le jeu de la prime à la qualité à l’arrivée. La plupart du temps, les courts métrages sont achetés par les distributeurs bien au-dessous de leur prix de revient, en raison du trop grand choix de films. Ajoutons enfin qu’un court métrage couplé à un long métrage pour la durée de l’exploitation de ce dernier touche un léger pourcentage (par exemple en France) sur les recettes effectuées dans les salles.


Les premiers grands producteurs


William Fox,

producteur américain d’origine hongroise (Tolcsva, Hongrie, 1879 - New York 1952). Après avoir émigré très jeune aux États-Unis, il acquiert dès 1906 un circuit de Nickelodeons. Il devient ensuite loueur de films. Il fonde en 1915 avec Winfield Sheehan la Fox Film, qui devient rapidement l’une des cinq grandes firmes américaines. En 1926, il achète à la société allemande Tri-Ergon ses brevets pour le cinéma sonore, qui seront baptisés Movietone. En 1929, il tente de s’assurer le contrôle de la MGM, mais, mis en difficulté par le krach, il doit quitter en 1931 la direction de sa propre société, qui, rachetée en partie par Joseph Schenck et Darryl F. Zanuck, prend le nom de Twentieth Century Fox.


Léon Gaumont,

industriel et producteur français (Paris 1863 - Sainte-Maxime 1946). Il débute comme secrétaire dans un atelier de mécanique, fonde le Comptoir général de la photographie et construit en 1895 le chronophotographe de Demenÿ. La même année, il crée la Société Léon-Gaumont, première grande firme française avec Pathé frères. En continuant à produire divers appareils cinématographiques, il s’intéresse vivement à certaines inventions qu’il cherche à lancer sur le marché. Son esprit de recherche se concrétise par divers procédés de cinéma parlant (combinaison phonographe-cinématographe, 1902) et de cinéma en couleur (procédé trichrome, 1911). Ayant installé aux Buttes-Chaumont d’importants studios de prises de vues, il produit de nombreux films sous la direction d’Alice Guy, de Victorin Jasset, de Louis Feuillade, etc. Il forme la première école réaliste française (Feuillade) et l’une des premières écoles burlesques (Jean Durand). En 1911, il crée aux États-Unis des studios à Flushing ; par la suite, il étend ses activités dans le monde entier.


Samuel Goldwyn

(de son vrai nom Samuel Goldfish), producteur américain d’origine polonaise (Varsovie 1882 - Los Angeles 1974). Cofondateur avec son beau-frère Jesse Lasky et Arthur S. Friend de la Jesse Lasky Feature Play Co., avec C. B. De Mille comme directeur artistique, il devient après la fusion, en 1916, de cette société avec la Famous Players de Zukor, le secrétaire administratif de la Paramount, qui gouverne l’ensemble. Séparé de Lasky en 1918, il fonde avec Archibald et Edgar Selwyn la Goldwyn Pictures. Il revend en 1923 ses droits à M. Loew, qui constituera en 1924 la Metro-Goldwyn-Mayer, et devient producteur indépendant en 1927.


Carl Laemmie,

producteur américain d’origine allemande (Laupheim, Wurtemberg, 1867 - Hollywood 1939). Emigré aux États-Unis dès 1884, il achète à partir de 1906 un important circuit de salles, se rebelle en 1909 contre la Motion Pictures Patent et fonde l’Independent Motion Pictures, entraînant avec lui de nombreux exhibitors et producteurs. Il organise en 1912 le consortium Universal Manufacturing et construit près de Los Angeles les studios géants d’Universal City (1915). Il fonde en 1920 l’Universal Pictures Corporation et abandonne la direction de sa firme en 1936.


Jesse Louis Lasky,

producteur américain (San Francisco 1880 - Beverly Hills 1958). Reporter, musicien, puis imprésario, il fonde en 1913 la Jesse Lasky Feature Play Co. avec Samuel Goldwyn et Arthur S. Friend, qui produira entre autres films Forfaiture (de C. B. De Mille). Il est vice-président de la Paramount de 1916 à 1932 ; à partir de cette dernière date, il devient producteur indépendant (Jesse Lasky Prod.).


Marcus Loew,

producteur américain (New York 1870 - Glen Cove, État de New York, 1927). Après avoir exercé divers métiers, il monte un circuit de Penny Arcades, puis de Nickelodeons. Associé à Zukor, puis aux frères Schenck, il fonde en 1910 la Loew Enterprises, qui devient en 1912 la Loew’s Theatrical Enterprises. Passé producteur, il rachète la Metropolitan Pictures (dite « Métro ») en 1920 avec N. Schenck, puis la Metro-Goldwyn-Mayer en 1924. Cette société, dirigée par Nicholas Schenck et Louis B. Mayer, sera contrôlée par la Loew’s Incorporated.


Louis Burt Mayer,

producteur américain (Minsk, Russie, 1885 - Los Angeles 1957). Propriétaire d’un important circuit de salles, il fonde en 1914 avec Nat Gordon le Gordon-Mayer Circuit, puis la Metropolitan Pictures. Ayant quitté cette société pour créer en 1920 la Louis B. Mayer Production, il s’associe à la combinaison Metro-Goldwyn-Mayer en 1924, dont il est nommé vice-président. Il dirige la production de la firme jusqu’en 1951 avec l’aide d’Irving Thalberg d’abord, puis de Dore Schary. En 1952, il devient administrateur général de la Cinerama Production.


Les frères Pathé,

producteurs et industriels français : Charles (Chevry-Cossigny 1863 - Monte-Carlo 1957) et Emile (Paris 1860 - id. 1937). Ils débutent en faisant écouter dans les foires des enregistrements divers avec le phonographe Edison. En 1895, ils ouvrent cours de Vincennes un magasin de vente de phonographes et de kinétoscopes, et, l’année suivante, fondent la Société Pathé frères (avec deux autres frères : Théophile et Jacques). En 1897, cette dernière devient la Compagnie générale des phonographes, cinématographes et appareils de précision Pathé frères. Emile Pathé dirige la branche « phonos », et Charles la branche « cinéma ». Charles déborde d’activité dès 1902 : studios (à Montreuil), puis usines de pellicules (à Vincennes), laboratoires (à Joinville). Il produit de nombreux films avec Zecca comme réalisateur principal. Dès 1908, la firme compte plus de vingt filiales dans le monde. La même année, Pathé-Journal est fondé. En 1918, cette firme se divise en Société des machines parlantes Pathé frères (plus tard Pathé-Marconi), dirigée par Emile Pathé, et en Société Pathé cinéma (devenant en 1921 Pathé consortium cinéma), réservée à la distribution, la location et l’exploitation de films. En 1927, l’usine de Vincennes est vendue à George Eastman et devient Kodak-Pathé. Le consortium est racheté en 1929 par Emile Natan. Charles Pathé se retire des affaires en 1930.


Erich Pommer,