cinéma (suite)
L’histoire des techniques cinématographiques de 1896 à nos jours
1896
janv.Vitascope Edison, mis au point par Thomas Armat (phantascope modifié).
févr.Cinématographe de Henry Joly et d’Ernest Normandin.
févr.Première projection publique du cinématographe Lumière à Londres.
févr.Projections publiques du bioscope (ex-Theatrograph et Animatograph) de Robert William Paul en Grande-Bretagne.
marsBrevet du phototachygraphe de Raoul Grimoin-Sanson (essai de suppression du papillotage).
avr.Brevet du cinématographe de Pierre Victor Continsouza (modifications du mécanisme d’entraînement de la pellicule : croix de Malte à 5 branches).
juinPremière projection publique du cinématographe Lumière à New York (au Keith’s Music Hall). Dans les mois suivants, vive concurrence avec l’American Biograph de W. K. L. Dickson, le vitascope d’Edison et l’eidoloscope (panoptikon) de W. Latham.
oct.Premières projections du Biograph de Dickson (appareil construit pour la prise de vues des images du mutoscope).
nov.Brevet du cinématorama d’Auguste Baron (appareil permettant des projections circulaires).
1897
maiIncendie du Bazar de la Charité, rue Jean-Goujon à Paris.
nov.Projecting Kinetoscope d’Edison (remplace le vitascope).
nov.Cinécosmorama de Raoul Grimoin-Sanson.
déc.Début de la guerre des brevets — Edison poursuit les firmes fabriquant ou exploitant des appareils ou des films ne provenant pas de ses propres ateliers.
1899Graphoscope (parfois graphonocone) d’Auguste Baron (film parlant).
1900À l’Exposition universelle de Paris : cinéorama-ballon (ou cyclorama) [projection circulaire par 10 appareils] de R. Grimoin-Sanson ; présentation de divers essais de cinéma « parlant » (ainsi le phonociné-théâtre de Clément Maurice et Henri Lioret : scènes parlantes avec le concours de Réjane, Sarah Bernhardt et Coquelin, et le phonorama de Berthon, Dussaud et Jaubert).
1901Appareil de Grivolas pour les projections animées en relief.
1902Premières phonoscènes Gaumont grâce au chronophone de Demenÿ mis au point par Georges Laudet (enregistrement de scènes en play-back) : appareil commercialisé seulement en 1906.
1904Première tentative d’enregistrement optique des sons par Eugène Lauste.
1906Mise au point de la trichromie par Gabriel Lippmann (Allemagne).
Sortie, à New York, de The Haunted House, de James Stuart Blackton (Vitagraph) : premier film d’objets animés tournés image par image.
1907Brevet du Kinemacolor de George Albert Smith (procédé bichrome) en Grande-Bretagne.
1907-1908Apparition des caméras Bell-Howell aux États-Unis et Debrie en France.
1908Premiers films scientifiques du docteur Jean Comandon (utilisation du ralenti).
1909Premiers essais du Pathécolor (coloriage au pochoir mis au point par Segundo de Chomón).
1911Présentation du Gaumont-Color.
Procédé de cinéma sonore d’Eugène Lauste.
1915Premiers travaux de la société Technicolor aux États-Unis (fondée par Herbert T. Kalmus, Comstock et Westcott).
1919Brevet du Tri-Ergon (procédé de cinéma sonore), dû à Hans Vogt, Jo Engl et Josef Massolle (Allemagne).
1921Cinéphotophone de Sven Alson Berglund (Suède).
1924Procédé Phonofilm (sonore) par Lee De Forest (É.-U.).
Mise au point de la pellicule panchromatique à partir des découvertes de Hermann Wilhelm Vogel (Allemagne).
1926Mise au point de l’Hypergonar du professeur Henri Chrétien (images anamorphosées) [premier film réalisé avec l’Hypergonar : Construire un feu, de Claude Autant-Lara].
1926Système de cinéma sonore par l’ingénieur Pavel G. Taguer (U. R. S. S.).
Brevet du triple écran (Abel Gance et André Debrie).
La Warner Bros achète à la Western Electric les brevets vitaphone pour la reproduction synchrone du son à l’écran : sonorisation musicale d’un film muet en cours, Don Juan (avec J. Barrymore).
La société Fox exploite son procédé de cinéma sonore (Fox-Movietone), enregistrement sur pellicule (T. W. Case et E. J. Sponable).
Brevets Tri-Ergon rachetés par la Tobis (Allemagne).
1927Présentation du Chanteur de jazz, de A. Crosland : premier film parlant et chantant.
1929Système de cinéma sonore par l’ingénieur A. F. Chorine.
1931Procédé Rouxcolor (Lucien Roux).
1935Premier succès du film Technicolor (trichrome) : Becky Sharp, de R. Mamoulian.
1935Procédé de relief par verres polarisés (L. Lumière).
Brevet pour un système d’anaglyphes (I.G. Farben).
1936Présentation de la Truca par A. Debrie (truquages en laboratoire).
1938Procédé travelling-matte (truquages) par J. Arthur Rank (G.-B.).
1940Stereokino (procédé relief) de Semen P. Ivanov (U. R. S. S.).
1950Lancement de l’Eastmancolor par Kodak.
1952Offensive de la 3 D (cinéma en relief et stéréophonie).
Cinérama de Fred Waller (projection sur triple écran avec 7 pistes sonores).
Warnercolor (dérivé de l’Eastman).
1953Après le rachat des brevets de l’Hypergonar du professeur Chrétien par Spyros Skouras (Fox), lancement du Cinémascope : premier film, la Tunique (The Robe), de Henry Koster.
1954Procédés Vistavision (Paramount) et superscope (United Artists).
1955Lancement du Todd AO et du Cinémascope 55 mm Fox.
1958À l’Exposition de Bruxelles : Laterna Magica du Tchécoslovaque Alfréd Radok (essai de spectacle total).
1959Supertechnirama 70 mm (pellicule à déroulement horizontal).
1965Lancement du « super 8 ».
J. L. P.
L’industrie du cinéma
La production
Le financement d’un film peut être réalisé grâce à des possibilités de combinaisons multiples, que le « producteur » soit l’État (complètement ou partiellement) ou un organisme privé. Les compagnies produisent souvent un plus ou moins grand nombre de films. Il n’est pas rare qu’elles s’unissent pour mener à bien une production soit sur le plan national, soit avec des maisons étrangères (coproduction). Il arrive aussi qu’une société soit constituée pour ne réaliser qu’un seul film.
Le financement initial est en général assuré en proportions variables : par le producteur, qui peut aussi être le réalisateur du film, la vedette, l’auteur ou un mécène, qui est souvent aidé par une banque, par l’État, par des communautés ou par des organismes et des établissements privés. Le financement est également souvent complété par différents systèmes d’avances : avances de l’État sur les recettes futures ; avances des maisons de distribution (location des films aux salles) ; avances de certains grands circuits d’exploitation soit directement, soit le plus souvent avalisant les engagements des distributeurs et permettant de donner une « garantie » ; avances des chaînes de télévision, qui, par anticipation, paient un ou plusieurs passages du film prévu sur leur antenne ; avances en prestations des fournisseurs (studios, pellicules, laboratoires, etc.).
Il arrive que des films soient réalisés en grande partie en participation, avec distribution d’actions, payables sur les remontées des futures recettes (actions que reçoivent les acteurs, collaborateurs de création, voire même techniciens et qui représentent leur salaire).