Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

cinéma (suite)

Enregistrement optique

Il peut être :
— à densité photographique « fixe » (par impression du flux lumineux par oscillogramme, ce qui donne des traductions graphiques photographiques de largeur variable) ;
— à densité « variable » (même processus que le précédent, mais « signes » à densité photographique graduée, en général sur bande de largeur constante).

Le procédé « perspecta » a été utilisé un moment par la firme américaine Metro-Goldwyn-Mayer dans les années 1955-1960 pour réaliser un son stéréophonique partiel (double ou triple lecture optique, deux petites pistes latérales distinctes venant compléter l’enregistrement central principal).

Le réglage s’est révélé être difficile et les résultats étaient souvent contestables. Ce procédé est maintenant abandonné.


Enregistrement magnétique

Cette invention, faite par le physicien danois Valdemar Poulsen en 1898, fut appliquée d’abord au disque, puis au magnétophone (à fil ou à ruban). Les signaux sonores, transmis par le microphone, agissent sur une tête magnétique constituée par l’entrefer d’un petit électro-aimant. La fente d’enregistrement agit sur une surface (bande) de plastique mince recouverte d’un enduit de poudre magnétique (poudre d’oxyde de fer). L’effet magnétique s’inscrit dans la couche sensible suivant des variations plus ou moins importantes.

Pour la reproduction, on utilise un autre petit électro-aimant, muni d’un bobinage. Le défilement de la bande devant cette tête de lecture (ou de reproduction) produit des courants induits. Aux bornes de cette tête de lecture sont recueillis des courants électriques semblables en densité aux variations portées sur la bande enregistrée. Ces signaux sont amplifiés et aboutissent aux haut-parleurs. Plus le défilement est rapide, plus le son est de haute définition, donc de qualité. Le procédé magnétique a permis une qualité d’enregistrement et de reproduction sonore élargie et améliorée. L’enregistrement peut être effacé immédiatement et recommencé autant de fois qu’on le désire. Des surimpressions sont aisément possibles, ainsi que l’usage de « pistages » et d’enregistrements multiples distincts ou complémentaires. Le son peut être reproduit immédiatement, et les appareils enregistreurs sont très maniables. La majorité des films sont enregistrés sur matrice magnétique.

Pour les copies d’exploitation, le plus souvent le son est retranscrit sous forme photographique optique, ce qui diminue l’usure et les risques d’effacement (les bandes magnétiques peuvent être effacées accidentellement au contact de pièces métalliques non désaimantées) et d’altération dans le temps.

L’utilisation du son magnétique a ouvert au cinéma d’amateur (8 mm, super 8, 9,5 mm et 16 mm) des possibilités qui lui étaient en grande partie refusées jusqu’alors.

Il existe maintenant dans les quatre formats des appareils de projection munis de têtes d’enregistrement et de lecture de son magnétique, qui rendent assez faciles et moins coûteuses les sonorisations. Quelques caméras sont équipées de prise de son synchrone en liaison avec un magnétophone (en attendant la généralisation de l’enregistrement direct sur le film « pisté » lors de son passage dans la caméra de prise de vues).


Le montage

C’est l’action d’assembler les différentes parties d’un film (plans ou séquences) au préalable choisies et agencées. Cela est possible grâce aux repères donnés par les « claps » visuels et sonores enregistrés au début et à la fin de chaque « prise ». Les assemblages se font grâce à des presses, par collage (ou collure électrique pour les bandes magnétiques). La colle utilisée est elle-même à base de cellulose.

La coupe et le raccord doivent être effectués de façon à être le moins apparents possible.

Le monteur (souvent sous la surveillance du réalisateur) se conforme au plus près aux différents numéros figurant sur le « découpage technique » du film établi par le réalisateur et portant toutes les indications de détails mentionnées par la « script-girl ».

Il est assez souvent arrivé que des films soient améliorés par le montage ou même sauvés après une première sortie défavorable grâce à une refonte du montage (allant jusqu’à modifier l’ordre des scènes et leur métrage).


Le doublage (dubbing) ou postsynchronisation

Au début de l’essor du film parlant, les films étaient tournés en plusieurs versions, avec des troupes d’acteurs jouant les mêmes personnages, mais dans des langues différentes (le plus souvent limitées à l’anglais, l’espagnol, le français et l’allemand).

Vers 1931 eurent lieu les premières expériences de films en version « doublée » (aux États-Unis, les spectateurs restèrent peu enclins à accepter cette solution) pour faciliter la tâche du grand public, qui, depuis le parlant, s’était déshabitué de la contrainte de lire les sous-titres des films étrangers en V. O. (version originale). Le procédé du « doublage » (en France, V. F., ou version française) s’applique aux films de langue étrangère et consiste à remplacer les voix des acteurs initiaux par des voix d’acteurs nationaux. Pour que les mouvements des lèvres des acteurs de la version doublée correspondent le mieux possible à ceux des acteurs de la version d’origine, il faut accorder au maximum les consonnes labiales, dentales et gutturales. On inscrit alors ce nouveau texte de paroles à prononcer sur une « bande pilote » spéciale qui (avec une « mire repère »), en auditorium, défile horizontalement sous l’écran. Cette bande est lue et « jouée » par les acteurs de la « version doublée » devant un micro d’enregistrement, alors que les images du film se déroulent sur l’écran.

À cette fin, les films étrangers devant servir à cette opération sont toujours envoyés sous forme de « lavande » ou de « marron » avec bande son et musique distincte de la bande paroles (d’où la nécessité d’avoir toujours au tournage des bandes initiales séparées).