Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

cinéma (suite)

Autres procédés cinématographiques

• Procédé Dufour : L’image est projetée sur un miroir courbe qui la réfléchit sur un écran cylindrique ou sphérique.

• Polyvision (Abel Gance) : Trois images issues de trois films synchronisés sont projetées sur trois écrans. Leur ensemble compose soit une seule image panoramique, soit l’harmonisation de trois images différentes.

• Cinérama : Ce procédé utilise trois caméras et trois projecteurs rigoureusement synchronisés, donnant une impression de relief et augmentant considérablement le champ de prise de vues. La projection s’effectue sur un écran très courbe avec une zone centrale unie et 1 200 rayures verticales sur les deux côtés. Inventé par Fred Waller en 1935, ce procédé fut utilisé pour la première fois en 1952. Les images comportent six perforations latérales au lieu de quatre. Sept pistes sonores magnétiques sont inscrites sur une quatrième bande. La pellicule défile à la cadence de 26 images par seconde.

• Kinopanorama (variante soviétique du Cinérama).

• Procédé T. C. F. : Pour la prise de vues : pellicule large de 55 mm, plus anamorphose. Pour la projection : tirage optique en réduction sur pellicule 35 mm standard.

• Todd AO : Procédé d’enregistrement sur film de grande largeur (70 mm), qui évite les distorsions optiques du Cinémascope.

• Vistavision : Ce système de prise de vues permet d’atteindre un format d’écran de 1 × 1,60 (section « nombre d’or »). La largeur de l’image est située sur la longueur du film 35 mm. Ce procédé implique le défilement horizontal du film ou bien le redressement de l’image par un système de prismes ou de miroirs.


Les truquages, ou effets spéciaux

Ces procédés permettent de manipuler techniquement la réalité pour en modifier artificiellement l’aspect ou les composantes, ou encore de réaliser des scènes, des effets ou des illusions qui n’existent pas dans la vie réelle.

Dans les premiers temps de l’histoire du cinéma, la majorité des truquages étaient réalisés par la caméra de prise de vues. La plupart des caméras actuelles, perfectionnées, restent capables de pouvoir faire des vues en accéléré ou en ralenti, tête-bêche ou à l’horizontale. Elles peuvent réaliser des « fondus » et des « fondus enchaînés », des ouvertures et des fermetures « à l’iris », et utiliser des systèmes de caches et de contre-caches, etc.

Aujourd’hui, la plupart de ces truquages sont réalisés après tournage, sur une machine spéciale appelée Truca.

Le premier effet de supercherie optique fut réalisé empiriquement par Georges Méliès en 1896. Celui-ci tournait alors un film place de l’Opéra à Paris. La prise de vues dut être interrompue, puis reprise sans que la caméra ait changé de place. À la projection, Méliès, émerveillé, eut la surprise de voir soudain toute une série de changements et même de substitutions inattendues.

Outre ces truquages et supercheries d’ordre optique, photographique ou mécanique (cadence de prise de vues), d’autres « tromperies et faux-semblants » peuvent faire appel à des techniques extérieures (fumigènes pour le faux brouillard dans les scènes de plein air, fausse neige, etc.), particulièrement en studio : « transparence », « dunning », « matte-shot », « travelling-matte », effets de « caches et contre-caches », maquettes, procédés Schüfftan, Pictographe, Day (« glass-shot »), Simpli-film, etc., auxquelles peuvent s’ajouter des truquages faits au tirage ou à la Truca (surimpressions, « arrêts sur l’image », « volets », « rideaux », etc.).

Par ailleurs, il va sans dire que bien des truquages et distorsions peuvent être également effectués sur le son. Certains films furent même réalisés avec un son complètement inventé et artificiel (essais synthétiques du Canadien N. McLaren), soit totalement dessiné sur la pellicule, soit électronique.


Technique du son

Dans les premières années du cinéma parlant (1927-1932), l’utilisation de caméras de prise de vues, dont le fonctionnement était bruyant, obligea les cinéastes à isoler le « preneur de sons » dans une cabine fermée (ce qui, un temps, paralysa la mobilité des prises de vues). Les techniques actuelles, par différents moyens, ont remédié à cet inconvénient (caméras silencieuses ou mises dans des coffrets insonorisants dits « blimps »). En studio et en extérieur, le son est capté sur une bande séparée (sauf exception). Le synchronisme futur des bandes image et son est assuré grâce à des repères de début et de fin de prise. Ces repères sont obtenus par une « claquette » (« clap »), qu’un assistant présente devant la caméra et dont la fermeture, brutale, est enregistrée simultanément sur l’image et sur la bande son. Avec chaque « clap » figure la référence visuelle et orale du numéro de la prise. Un microphone est présenté le plus près possible de l’« action » (comédiens), mais doit évidemment être tenu hors du champ visuel de la caméra. Pour ce faire, le micro est fixé au bout d’une perche tenue par un machiniste ou, plus loin, par une potence mobile montée sur roues (« girafe »). Il en est de même en extérieur pour les prises en son direct : le micro y est toutefois souvent de type plus « directionnel », afin de ne pas capter les bruits environnants. Le microphone est également souvent enfermé dans un manchon pour atténuer au maximum certains bruits, tel celui du vent.

En prises de vues de plein air, les scènes sont parfois tournées muettes et sonorisées après coup. Parfois, le son est enregistré suivant la méthode dite « du son pilote » (ou « son témoin »). C’est un enregistrement imparfait fait à l’aide d’un magnétophone léger et qui, plus tard, en studio, servira de guide à un enregistrement définitif de meilleure qualité.

Pour des questions de facilité pratique et de qualité d’enregistrement, un truquage est parfois réalisé au tournage de certaines scènes (notamment les séquences chantées) ; ce procédé est appelé play-back. Il consiste à faire enregistrer au préalable le dialogue en auditorium par les acteurs. Lors de la prise de vues réalisée en muet, l’enregistrement sonore est diffusé par haut-parleur, et les comédiens doivent mimer et parler (ou chanter) en synchronisme, le son entendu leur servant de « guide » (« postsynchronisation »). Par ailleurs, bien souvent les bruits sont reproduits ou imités par la suite en studio (« bruitage »), parfois en utilisant des enregistrements stockés d’avance.

Plusieurs bandes sonores sont réalisées (au minimum une pour les paroles, une pour la musique d’accompagnement). Elles sont, par la suite, mélangées et dosées : cette opération, appelée mixage, permet de contrôler les différents « niveaux » des bandes parole, bruits et musique.

Pour le son stéréophonique, le mixage sera, bien sûr, encore plus compliqué, afin de répartir la distribution sonore sur les différents canaux de reproduction.

On sait qu’un micro est composé d’une membrane dont les vibrations sont traduites par impulsions électriques. Ces variations sont transmises, après amplification, suivant deux méthodes d’enregistrement : optique ou magnétique.