Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Cid (le) (suite)

Jeunesse et premier exil

Fils de Diego Láinez, gentilhomme castillan, Rodrigo Díaz de Vivar est élevé à la cour de Ferdinand Ier en compagnie du fils aîné du souverain, Sanche, qui l’arme chevalier et l’emmène dans sa première expédition militaire à Graus (1063), contre Ramire II d’Aragon. À la mort de son père (1065), Sanche devient roi de Castille. Le Cid, promu alors au rang de capitaine, résout le différend qui oppose son pays à la Navarre au sujet de la possession de quelques châteaux frontaliers en vainquant le Navarrais Jimeno Garcés en combat singulier. Cette prouesse lui vaut le nom de Campeador (« vainqueur de batailles »). Le Cid aide également Sanche II, qui veut reconstituer le royaume divisé par son père contre son gré, à dépouiller son frère Alphonse VI du León. Après l’assassinat de Sanche II (1072), il offre ses services à Alphonse VI, devenu roi de León et de Castille, non sans lui avoir fait jurer, selon l’usage du temps, qu’il est étranger au meurtre de Sanche. Alphonse VI en conçoit une certaine inimitié pour le Cid, à qui il donne cependant pour épouse l’une de ses parentes, doña Jimena, en 1074.

Cinq ans plus tard, le Cid est envoyé à Séville pour recouvrer le tribut que Muḥammad al-Mu‘tamid doit au roi de Castille. À cette occasion, il lutte contre le comte de Nájeia, l’un des plus farouches ennemis du musulman. La récompense qu’al-Mu‘tamid lui donne à cette occasion le fait accuser d’avoir détourné à son profit une partie du tribut. Le roi, irrité par cet événement, donne libre cours à son courroux lorsque le Cid entreprend de son propre chef une campagne à Tolède. Il décide de bannir de Castille ce sujet peu docile et plein d’initiatives.


Séjour à la cour de Saragosse

Rodrigo quitte la Castille accompagné de sa mesnada, c’est-à-dire de membres de sa famille, de ses serviteurs et de divers vassaux. Bien que tout banni ait coutume d’aller s’établir dans un royaume maure, le Cid s’adresse en premier lieu à Bérenger Raimond II de Catalogne. Mais celui-ci impose sans doute des conditions qui risquent d’entraîner le Campeador dans une lutte contre Alphonse VI, et le Cid, voulant rester fidèle à son roi envers et contre tout, se tourne vers l’émir de Saragosse, qui l’accueille immédiatement. Il en devient le conseiller ; il est mis à la tête de troupes spéciales qui reçoivent une solde importante pour protéger le royaume de Saragosse et lui éviter de payer un tribut. Il livre un certain nombre de batailles contre le comte de Barcelone (1082) et Sanche Ramirez d’Aragon (1084). Les musulmans, au contact desquels il se familiarise avec la politique, les mœurs et les lois islamiques, lui donnent le titre de sidi (« seigneur »).


Réconciliation avec Alphonse VI

La cuisante défaite des troupes chrétiennes devant les Almoravides à Sagrajas (ou Zalaca), en 1086, pousse le roi de Castille à accorder son pardon au Cid et à le combler de bienfaits : terres, châteaux, concession de tous les territoires qu’il pourra conquérir dans l’est de l’Espagne (1087). C’est ainsi que, lorsque Alphonse VI le bannit pour la seconde fois à la suite d’un malentendu, le Cid se lance dans la conquête de Valence pour son propre compte.


Deuxième exil et prise de Valence

La conquête de Valence s’effectue en plusieurs étapes. Elle commence en 1089, au moment où le Campeador fait d’al-Qādir son vassal, se poursuit en 1092, quand le cadi ibn Djaḥḥāf assassine al-Qādir pour fonder un royaume indépendant du Cid et des Almoravides, et se termine en juin 1095 par la capitulation de la ville. Les Almoravides tentent à plusieurs reprises de s’emparer de la cité, mais ils sont défaits à Cuart (1094) et à Bairén (1097). Le Cid assume pratiquement les fonctions d’un demi-roi et marie ses filles Christine et Marie respectivement avec le prince Ramire de Navarre et le comte de Barcelone, Raimond Bérenger III. Les descendants de la première monteront sur les trônes d’Espagne, de France et de Portugal.

Le 10 juillet 1099, le Cid meurt : il avait été le seul homme capable de former et de conserver une enclave chrétienne en territoire maure. Après avoir résisté trois ans, Chimène devra abandonner ce royaume aux Almoravides (4 mai 1102, car Alphonse VI, qu’elle a appelé à son secours, est incapable de le défendre. Elle emportera avec elle le corps du héros, qui repose depuis lors au monastère de San Pedro de Cardeña, près de Burgos.

R. G.-P.

➙ Castille / Espagne / Reconquista.

 J. Camon Aznar, El Cid, personaje mozarabe (Madrid, 1947). / E. Menéndez Pidal, La España del Cid (Madrid, 1947) ; El Cid Campeador (Madrid, 1955 ; 2e éd., 1961). / M. Fernández y González, El Cid Campeador (Madrid, 1962).

cidrerie

Industrie des dérivés de la pomme.


Les États-Unis sont le pays qui traite la plus grosse quantité de pommes, la France est le plus important pays producteur de boissons à base de pommes. La cidrerie est également développée au Canada, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en U. R. S. S., en Pologne, en Suisse, en Tchécoslovaquie, en Yougoslavie, en Autriche, en Italie et en Argentine. L’industrie américaine traite essentiellement des variétés de pommes à couteau, alors qu’en Europe les variétés à jus, plus riches en tanin et en astringence, sont différentes des variétés de table.

Les pommes récoltées sont lavées lors du transport hydraulique du silo à l’usine, puis sur un tapis où elles sont triées. Elles sont alors transformées en pulpe par une râpe, tambour rotatif muni de lames de scie ; cette pulpe est stockée (cuvage) pour disposer d’une réserve au pressurage et pour faciliter l’extraction du jus.

La pulpe est alors pressée soit dans un pressoir hydraulique à maies, soit dans un pressoir continu. Le moût et le marc sortent des pressoirs. Le marc, malgré la forte pression à laquelle il a été soumis (20 kg/cm2), contient encore 20 à 30 p. 100 de jus, qui peut être récupéré par le remiage. Celui-ci consiste à extraire le jus au moyen d’eau potable, par macération ou par diffusion méthodique, soit dans une succession de cuves, soit sur une bande continue d’épuisement. Les petits jus extraits par pressurage contiennent 40 à 60 g de sucre. Le marc épuisé est soit séché pour en extraire la pectine, utile dans d’autres industries (alimentaire, pharmaceutique, colle, textile...), soit utilisé comme aliment du bétail ou comme compost.