Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

chronomètre (suite)

 R. T. Gould, The Marine Chronometer, its History and Development (Londres, 1923). / L. Desfossez, les Savants du xviie s. et la mesure du temps (Zeluck, Lausanne, 1946). / B. Humbert, le Chronographe, son fonctionnement, sa réparation (Scriptar, Lausanne, 1951). / J. Haag et R. Chaléat, Problèmes de théorie générale des oscillations et de chronométrie (Gauthier-Villars, 1960).

chrysalide

Terme par lequel on désigne la nymphe des Insectes Lépidoptères, stade intermédiaire entre la chenille et le Papillon.



Description

Parvenue à la fin de sa vie larvaire, la chenille subit une mue, dite « mue nymphale » ; ses téguments se fendent selon une ligne médiodorsale, la chrysalide émerge et ne tarde pas à se débarrasser de l’enveloppe larvaire sous laquelle elle était déjà formée. Pendant un temps qui, selon les espèces, varie entre quelques jours et plusieurs années, la chrysalide subit d’importantes transformations, que l’on ne soupçonne guère, sous son inertie apparente presque totale : durant ces métamorphoses, les organes de la chenille sont détruits par autodigestion, et ceux du Papillon se différencient.

À vrai dire, la chrysalide apparaît d’emblée plus proche du Papillon, qu’elle annonce, que de la larve, dont elle dérive. Sous la cuticule épaisse et rigide, qui se pigmente progressivement, on distingue sans peine les appendices de l’imago (antennes, trompe, pattes, ailes dans leur fourreau) ; habituellement, ils sont plaqués contre le corps et incapables de tout mouvement ; mais, chez quelques formes, en particulier dans les familles primitives des Microptérygidés et des Eriocraniidés, les pattes et même les mandibules sont libres ; chez les Sphinx, la trompe est séparée du corps. Teinté en brun foncé chez un grand nombre d’espèces, le tégument montre parfois des couleurs vives ; les chrysalides aériennes de plusieurs Rhopalocères sont parsemées de taches brillantes, qui expliquent leur nom (gr. khrysallis, de khrysos, or).

Une légère pression sur les côtés du corps déclenche quelques rotations de l’abdomen, relativement volumineux ; c’est un critère commode pour s’assurer que la nymphe est bien en vie, et d’ailleurs la seule manifestation externe de son activité. Assez actifs au début, les échanges respiratoires se ralentissent sensiblement et, à poids égal, sont quatre à cinq fois plus faibles que chez la chenille.


Protection et fixation

Un certain nombre de chrysalides sont nues ; on les trouve alors dans le sol (Sphingidés) ou à l’air ; chez les Nymphalidés, la nymphe est suspendue à une plante, la tête en bas, l’abdomen fixé dans un petit coussin de soie par les minuscules crochets du crémaster qui garnissent sa pointe ; avant la nymphose, la chenille des Piéridés, des Papilionidés, des Lycénidés file une ceinture de soie ainsi qu’un coussinet abdominal qui maintiendront la chrysalide, tête en haut, contre une branche ou un mur.

Dans le cas général, la chrysalide reste enfermée dans un cocon fabriqué par la chenille juste avant la métamorphose et qui, selon les groupes et les espèces, présente une très grande variété de formes et de structures. Chez les Géométridés, qui se nymphosent dans le sol, il s’agit d’un cocon léger de soie lâche ; chez le Bombyx* du Mûrier, le cocon, installé sur des branchages, est constitué par un unique fil de soie de plusieurs centaines de mètres de longueur, régulièrement enroulé pour fournir une paroi serrée ; l’une des premières opérations qui permettent d’obtenir la soie industrielle consiste à dérouler ce fil après avoir ébouillanté cocon et nymphe. Les Zygènes fixent leur cocon parcheminé à une tige de graminées. Parfois, divers matériaux ou substances sont incorporés à la soie, par exemple chez les Lasiocampidés, où le cocon inclut des poils et de l’oxalate de chaux. Enfin, la chrysalide des Hespériides et celle du Bombyx de l’ailante (Samia cynthia) sont enfermées dans des feuilles maintenues enroulées par des fils de soie ; chez cette dernière espèce, un cordon soyeux relie le cocon à la branche, si bien que celui-ci reste suspendu en hiver malgré la chute de la foliole.


Durée

La nymphose dure rarement moins d’une semaine. Chez les Piéridés, qui ont jusqu’à quatre générations par an, chez la Vanesse de l’Ortie et le Bombyx du Mûrier, elle s’étend sur deux à trois semaines. Bien souvent, elle atteint un ou deux mois. Chez Eriogaster, la chrysalide subit une diapause et ne donne un adulte qu’au bout de plusieurs années. Quand la mue nymphale survient à la fin de l’été, comme chez le Sphinx du Troène, la chrysalide passe de longs mois en hibernation.

Matériel biologique précieux pour l’étude des métamorphoses, les chrysalides de certaines espèces ont permis d’étudier les facteurs hormonaux intervenant dans le développement des Insectes. Sur Cecropia, C. M. Williams a montré le rôle du cerveau et de la glande prothoracique dans la transformation imaginale ; des chrysalides de Bombyx mori, Karlson a extrait l’hormone de mue, ou ecdysone.

M. D.

Churchill (sir Winston Leonard Spencer)

Homme d’État anglais (Blenheim Palace, Woodstock, Oxfordshire, 1874 - Londres 1965).



Aventures et ambitions du jeune Churchill
Ses débuts politiques : 1874-1914

Winston Churchill mêle deux ascendances bien différentes. Du côté de son père, lord Randolph Churchill (1849-1895), c’est l’aristocratie britannique la plus titrée, et lui-même écrira une biographie de son ancêtre fameux, le duc de Marlborough. Au contraire, sa mère, la jolie Jeannette (Jennie) Jerome, est la fille du propriétaire du New York Times : le sang américain qui coule dans ses veines fera de lui toute sa vie un fervent de l’amitié des peuples anglo-saxons et des liens spéciaux entre la Grande-Bretagne et les États-Unis. C’est au palais de Blenheim, résidence des Marlborough, que Winston Churchill voit le jour le 30 novembre 1874. Petite enfance passée en Irlande, études à la célèbre école de Harrow : le jeune Winston se sent quelque peu délaissé par ses parents, qu’accapare la vie politique et mondaine. Nature sensible, prompt à la dépression (en dépit des apparences, il le restera toute sa vie), le jeune garçon en souffre sans rien dire. Élève à peine moyen, il ne se distingue en rien dans ses études. C’est de justesse qu’il est admis à l’école de Sandhurst, le Saint-Cyr britannique, en 1893.