Discipline médicale qui consiste à faire avec la main ou à l’aide d’instruments des actes opératoires sur un corps vivant.
Historique
Certains actes chirurgicaux ont été pratiqués dès la préhistoire. La preuve en est donnée par la découverte de crânes qui portent les marques de la trépanation. On peut démontrer que certaines de ces trépanations ont été faites sur le vivant et que les opérés ont survécu, puisque les bords de la perte de substance osseuse portent, sur quelques crânes, les marques incontestables d’un travail de réparation osseuse.
Pour Paul Broca, la trépanation chirurgicale dans la période préhistorique était dirigée contre l’épilepsie, maladie qui se rencontre chez les jeunes. On pratiquait à l’époque néolithique une opération chirurgicale consistant à ouvrir le crâne pour traiter certaines maladies internes. Le crâne des individus qui survivaient était considéré comme jouissant de propriétés particulières, d’ordre mystique, et lorsque ces individus venaient à mourir on taillait souvent dans leur paroi crânienne des fragments qui servaient d’amulettes.
Des bas-reliefs de Thèbes, de Louxor, de Dendérah représentent des membres amputés avec des instruments très semblables à ceux dont il est fait usage aujourd’hui. Des fresques égyptiennes remontant à 25 siècles av. J.-C. représentent la circoncision.
La pratique des embaumements avait conduit les Égyptiens à la connaissance de l’anatomie humaine, base de toute pratique chirurgicale sérieuse. À Alexandrie, la médecine grecque découvrit les bases d’une véritable anatomie humaine.
La période antique
La première période grecque porte sur les ve et ive s. av. J.-C. Elle est dominée par Hippocrate*, le maître de Cos, dont l’œuvre, écrite en langue grecque, est le premier témoin de la pensée médicale. Son Traité des articulations donne la description de la luxation de l’épaule, son Traité des fractures celle des fractures ouvertes.
La deuxième période s’étend sur les trois siècles qui précèdent l’ère chrétienne. Grâce à la dissection sur les cadavres humains (pratique des embaumements), de précieuses connaissances anatomiques sont acquises, et aussi des notions de physiologie. Deux grands noms dominent le début de cette période : Hérophile et Erasistrate.
Des écrits de ces deux périodes nous sont parvenus grâce à Celse (Aulus Cornelius Celsus), qui vécut dans les premières années de l’ère chrétienne, vraisemblablement sous Tibère, et dont le précieux livre De arte medica survécut au naufrage du Moyen Âge. Le livre de Celse résume l’ensemble des connaissances médicales et chirurgicales qui ont précédé celles de Galien*. Des 72 auteurs médicaux dont Celse a consulté et cité les ouvrages, seul Hippocrate* a survécu à la période médiévale : la plupart d’entre eux ne nous sont connus que par le livre de Celse.