Chine (suite)
Données techniques
L’argile plastique mêlée d’eau est la base de tout produit céramique. Sa dureté est fonction du degré et de la durée de sa cuisson (700 à 800 °C pour une terre cuite, 1 450 °C pour certaines porcelaines). Pour pallier la porosité de la pâte, les Chinois découvrirent, dès le milieu du IIe millénaire av. J.-C., l’emploi de couvertes naturelles à base de cendres végétales. La condensation sous la voûte d’un four clos entraîne des retombées qui adhèrent à la surface des récipients. Ce résultat, accidentel, fut recherché volontairement par la suite. Il accéléra l’évolution de la poterie chinoise vers le grès (argile cuite à haute température, vitrifiée et imperméable) et la porcelaine*. À partir de la fin du Ier millénaire av. J.-C., un autre moyen d’assurer l’imperméabilité des pièces est l’emploi de glaçures plombifères ou alcalines, procédé déjà connu des Achéménides et des Parthes.
La surface d’une poterie peut être masquée par l’application d’un engobe (argile délayée). Il est utilisé soit pour cacher les imperfections du corps, soit pour servir de fond à un décor peint ; ainsi glaçures et couvertes sont souvent posées sur un engobe.
Les glaçures, cuites au petit feu (800 °C) sont appliquées sur des terres cuites (Han et Tang par exemple) ou sur les biscuits (à partir des Ming). Elles sont colorées par des oxydes métalliques : cuivre (vert), fer (brunâtre), cobalt (bleu), antimoine (jaune) et, à partir des Yuan, manganèse (violet).
Les couvertes naturelles varient du vert au brun suivant le mode de cuisson (en réduction ou en oxydation). Posées sur les grès ou les porcelaines et cuites à haute température, elles ne peuvent être colorées qu’avec des oxydes de grand feu (cuivre, fer ou cobalt). La peinture sous une couverte blanche et transparente, à base de ces mêmes métaux, a donné naissance aux « bleu et blanc », aux « rouge et blanc » et aux « flambés ». Ces pièces ne subissent qu’une cuisson. En revanche, la peinture sur couverte, qui utilise les émaux, nécessite deux cuissons. Ces émaux, qui se révèlent à petit feu, sont appliqués sur la pièce déjà cuite. Inventés sous les Song, la gamme de leurs couleurs est encore réduite. Elle s’élargit sous les Ming et aboutit sous les Qing (Ts’ing) aux « familles » verte, rose et noire.
Les couvertes ont souvent tendance à se fendiller. Ces craquelures, dues à l’origine à des accidents de cuisson, furent provoquées par la suite, ici encore, à des fins esthétiques.
F. D.
➙ Asie centrale (art de l’) / Chang (époque) / Corée / Han (époque) / Ivoires / Japon / Laque / Ming (époque) / Pagode / Pékin / Porcelaine / Six Dynasties (Trois Royaumes et) / Song (époque) / T’ang (époque) / Tch’an et Zen dans l’art / Tcheou et des Royaumes combattants (époque) / Touen-houang / Ts’ing (époque) / Yuan (époque).
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