Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Chicago (suite)

Le « père » de l’école de Chicago est William Le Baron Jenney (1832-1907), installé à Chicago en 1868 : il est l’auteur en 1879 des entrepôts Leiter, utilisant des colonnes de fonte et des poutres en acier. En 1884-1885, il construira le « Home Insurance Building », qui est le premier véritable gratte-ciel — haut de neuf étages — construit à Chicago. En 1889, avec le « Second Leiter Building », il achèvera la mise au point de la formule en utilisant une ossature d’acier entièrement apparente, sans murs d’enveloppe en maçonnerie.

À côté de lui, Dankmar Adler (1844-1900) et Louis Henry Sullivan (1856-1924) ont conquis une renommée internationale en donnant aux gratte-ciel de Chicago une expression propre, qui rompt avec l’académisme architectural. L’Auditorium Building, construit par le cabinet Adler et Sullivan en 1889, apparaît à ce titre comme une révolution du style. Copiant d’assez près les grands magasins Marshall Field (1885) de Henry Hobson Richardson (1838-1886), cet édifice renouvelle l’esprit de l’ornementation et transforme la façade pour l’adapter à la nouveauté de la structure.

En 1893, le « Transportation Building » de l’Exposition de Chicago ainsi que le « Stock Exchange Building », en 1894 le « Guaranty Trust » de Buffalo et, en 1899-1904, les magasins Carson, Pirie and Scott seront autant d’œuvres essentielles.

À côté de Jenney et de Sullivan, il faut encore citer Daniel H. Burnham (1846-1912) et John W. Root (1850-1891), associés à partir de 1873, ainsi que William Holabird (1854-1923) et Martin Roche (1855-1927), associés en 1877, les uns et les autres élèves de Jenney.

Les principales réussites de Holabird et Roche sont le « Tacoma Building » (1889) et le « Marquette Building » (1894). Quant à Burnham et Root, ils édifient en 1891 le « Monadnock Building », de seize étages, qui sera le dernier des gratte-ciel à enveloppe en maçonnerie, puis, en 1892, le « Masonic Temple » de vingt-deux étages, à son époque le plus haut bâtiment du monde ; le plus modeste « Reliance Building » sera, en 1894, l’une des plus élégantes manifestations du style de l’école de Chicago.

Cette esthétique de Chicago, bien qu’on l’ait peu mise en valeur, est l’un de ses aspects les plus attrayants. Abandonnant la tradition classique, les maîtres de Chicago ont recherché de nouveaux rythmes de composition qui, empruntés à l’art médiéval, avaient pour tâche de refléter la structure — « la forme suit la fonction », disait Sullivan : l’alternance des supports en façade, la verticalité de la composition et son lourd couronnement expriment des réalités constructives. Quant à l’ornement, il figure la dialectique de l’ossature et du remplissage. Aussi le conflit du nu et du décor est-il poussé très loin, dans la lignée de Henri Labrouste : il oblige aux remplissages proliférants d’ornements en tapis, bas-reliefs ou polychromie. La redondance va de pair avec le dessèchement du dessin, envahi par les lignes de composition géométriques, et le durcissement de la loi du cadre.

Les moyens techniques du xixe s. ne permettaient pas l’emploi exclusif des surfaces vitrées, le « mur-rideau » contemporain. La nécessité d’un remplissage lourd, non transparent, suscita à Chicago ce type particulier de décor de revêtement qui, appliqué à la faïence, à la céramique ou même à la maçonnerie, se rapproche — comme le carrelage ottoman — de l’esthétique du tissu. C’est en ce sens que l’œuvre de Sullivan, débouchant sur la polychromie, est extrêmement originale : elle annonce l’« Art* nouveau » en gestation. Chez Sullivan, dont Frank Lloyd Wright fut le chef d’atelier et le spécialiste en ornements de 1887 à 1893, apparaît également un contraste entre ce type de décor à plat et l’utilisation des bas-reliefs de rinceaux, qui sont comme l’épiderme animé d’une structure vivante.

L’école de Chicago, née autour de 1880, a connu un court apogée : après l’Exposition de 1893, dont les bâtiments, sous la direction de Burnham, reviennent à un style académique, l’influence française de l’École des beaux-arts deviendra prédominante. La foudroyante expansion de Chicago connaît alors un ralentissement. L’esthétique nouvelle, dont l’éclosion spontanée reflétait des réalités spécifiquement américaines, aura à souffrir de la rivalité avec les modèles traditionnels de la culture européenne, importés outre-Atlantique par des marchands en mal d’ennoblissement intellectuel. L’art nouveau se développera en Europe, tandis qu’aux États-Unis le gratte-ciel new-yorkais empruntera le vocabulaire gothique. C’est seulement dans les années 1950 que furent tirées toutes les leçons de l’école de Chicago, au moment même où deux historiens européens — Bruno Zevi et Sigfried Giedion — en redécouvraient l’importance.

F. L.

➙ Gratte-ciel.

 F. A. Randall, History of the Development of Building Construction in Chicago (Urbana, Illinois, 1949). / C. W. Condit, The Rise of the Skyscraper (Chicago, 1952) ; The Chicago School of Architecture (Chicago, 1964). / A. Siegel, Chicago’s Famous Buildings (Chicago, 1970).

Chien

Mammifère domestique de l’ordre des Carnivores, dont il existe de nombreuses races extrêmement différentes (type de la famille des Canidés).



Description

Les Chiens ont 42 dents réparties comme suit : 6 incisives à la mâchoire supérieure, 6 à l’inférieure ; 2 canines, ou crocs, à chaque mâchoire ; 8 prémolaires tranchantes à chaque mâchoire ; 4 molaires broyeuses à la mâchoire supérieure et 6 à l’inférieure. Les dents de lait ne sont qu’au nombre de 32. L’âge se lit assez facilement à l’usure des dents jusqu’à l’âge de 6 ans ; c’est ensuite beaucoup plus difficile.

Les pattes de devant, ou « mains », ont 5 doigts, aux ongles non rétractiles. Le pouce est souvent atrophié. Les pieds, aux membres inférieurs, portent 4 doigts, plus parfois 1 ou 2 ergots chez certaines races.