Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

chevalerie (suite)

 L. Gautier, la Chevalerie (Palmé, 1884 ; nouv. éd., Arthaud, 1960). / P. Guilhiermoz, Essai sur l’origine de la noblesse en France au Moyen Âge (A. Picard, 1902). / M. Bloch, la Société féodale (A. Michel, coll. « l’Évolution de l’Humanité », 1939 ; 2 vol.). / S. Painter, French Chivalry. Chivalric Ideas and Practices in Mediaeval France (Baltimore, 1940 ; nouv. éd., Ithaca, 1957). / G. Cohen, Histoire de la chevalerie en France au Moyen Âge (Richard-Masse, 1949). / R. Boutruche, Seigneurie et féodalité (Aubier, 1959-1970 ; 2 vol.). / L. Verriest, Noblesse, chevalerie et lignages (Bruxelles, 1959). / P. Du Puy de Clinchamps, la Chevalerie (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1961 ; 3e éd., 1973). / J. Bumke, Studien zum Ritterbegriff im 12. und 13. Jahrhundert (Heidelberg, 1964). / R. Fossier, Histoire sociale de l’Occident médiéval (A. Colin, 1970). / G. Fourquin, Seigneurie et féodalité (P. U. F., 1970).

cheveu

Annexe différenciée de l’épiderme, qui, comme le poil et le duvet, a un rôle de protection, de thermorégulation et de relation.


Implanté obliquement dans une invagination épidermique (follicule pileux), le cheveu comprend une tige et une racine, laquelle se creuse à son extrémité profonde (bulbe) pour recevoir la papille. Le follicule est muni d’un muscle lisse destiné à le redresser (muscle arrecteur). Poils et duvet diffèrent du cheveu par la taille, l’implantation et l’absence de moelle et de muscle arrecteur.

La vie du cheveu, comme celle du poil, est en moyenne de trois ans, entrecoupée de phases de repos (télogène) et de croissance (anagène). L’involution précédant la chute (catagène) dure de deux à trois semaines. Normalement, ces phases ne sont pas simultanées pour tous les cheveux ou poils, et leur renouvellement passe inaperçu. La mue pilaire s’accentue au printemps et à l’automne. L’adulte perd de 35 à 100 cheveux par jour, l’enfant 90, le vieillard 120. Les cheveux poussent plus vite en été qu’en hiver, la nuit que le jour et en moyenne de 8 à 11 mm par mois.


Anomalies morphologiques

Mis à part les chutes pathologiques (alopécies*), le cheveu peut être atteint dans sa forme et sa couleur.

La trichoptilose est caractérisée par des cheveux fendus à leur extrémité ou sur une grande étendue et devenus bi- ou trifides (cheveux en balai). La trichorrexie noueuse consiste dans l’éclatement du cheveu en un ou plusieurs points sous forme de petits renflements grisâtres ou blancs (maladie de la perle). Elle peut s’observer à la barbe et aux poils du pubis. Les deux affections sont des altérations traumatiques, mécaniques et chimiques du cheveu, dues aux savonnages ou aux brossages trop répétés, aux frisures.


Anomalies de couleur

La canitie est la décoloration acquise des poils et des cheveux. Elle est normale à partir d’un certain âge, qui varie avec les races, l’hérédité et le mode de vie des individus ; elle est soit partielle, soit générale. Parfois pathologique, elle s’observe dans la pelade (v. alopécie), l’érysipèle, le zona* et dans diverses maladies mentales ; elle peut être aiguë, massive après une violente émotion. Son mécanisme est inconnu. Le traitement curatif est à base de composants du complexe vitaminique B (acide pantothénique, acide para-amino-benzoïque). Mais l’action pratique reste surtout palliative et a recours aux teintures.

La leucotrichie est une décoloration congénitale. Généralisée, elle constitue l’albinisme, transmis en hérédité récessive et qui comporte souvent diverses dysplasies. L’association canitie, alopécie, vitiligo (décoloration de zones de peau), uvéite et dysacousie (troubles auditifs) constitue le syndrome de Vogt-Koyanagi.


Mycoses des cheveux

Les trichomycoses atteignent la tige des poils. Elles sont fréquentes aux aisselles et au pubis chez les individus peu soigneux, particulièrement dans les pays tropicaux. Les poils, devenus ternes, sont porteurs de granulations de couleur jaune, grise ou rougeâtre suivant le parasite en cause (Trichomycosis divers : palmellina, flava, rubra, nigra).

La trichosporie, ou piedra, due à différents Trichosporums, atteint les cheveux et les poils, les emmêlant et y déterminant des nouures blanches ou noires.

L’affection est fréquente en Amérique du Sud et dans les Balkans.


Hygiène du cuir chevelu

Le cuir chevelu sain ne se salit que très peu et ne doit être lavé que de temps en temps : tous les quinze jours chez l’homme, toutes les quatre à cinq semaines chez la femme à cheveux longs, sauf dans les professions ou les activités salissantes, qui nécessitent des shampooings plus fréquents. On peut employer un savon peu alcalin ou même acide, mais il est généralement plus facile d’employer des shampooings du commerce. Les shampooings qui ont un pouvoir détersif élevé sont réservés aux cheveux gras. Des produits moins détersifs sont employés pour les cheveux « normaux », et des produits contenant des lipides (jaune d’œuf) sont préférables pour les cheveux secs. Sabouraud conseillait le lavage au jaune d’œuf, suivi de rinçage avec la décoction de bois de panama ou de saponaire, voire avec de l’eau douce. Le peignage se fait au démêloir ou à la brosse, puis au peigne fin.

Le cuir chevelu pelliculaire nécessite l’emploi de préparations au goudron, à l’huile de cade, associée ou non au soufre et à l’acide salicylique.

Le cuir chevelu séborrhéique est à savonner une ou deux fois par quinzaine avec des savons acides. Les cas accentués justifient l’emploi de lotions soufrées, voire de solutions de soufre.

Le cuir chevelu du nourrisson est recouvert d’un enduit jaune brunâtre (calotte du nourrisson). Cet enduit est à ramollir avec de l’huile d’amandes douces avant lavage au savon doux.


Frisures et ondulations

Toute pratique provoquant la torsion du cheveu sur lui-même est nuisible, mais la mode féminine exige les ondulations indéfrisables. Celles-ci ont, à l’origine, été réalisées avec des appareils électriques, à vapeur d’eau ou des sachets chauffants. Des fautes de technique ont pu entraîner la chute des cheveux ou des brûlures. Actuellement, l’usage des ondulations indéfrisables à froid est rarement nocif. Pratiquées avec une solution de thioglycolate d’ammonium et divers antioxydants, les ondulations peuvent provoquer des dermites professionnelles chez les coiffeurs, mais, pour les clientes, il n’a été signalé que des sensations de sécheresse du cuir chevelu et du prurit.