Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

chenille (suite)

Les chenilles d’Hyménoptères

Les Hyménoptères du groupe des Symphytes ont des larves éruciformes, appelées couramment fausses chenilles ; les larves des Sirex vivent dans le bois des Conifères et ne possèdent pas de pattes abdominales ; celles des Tenthrèdes en ont huit paires et se nourrissent en broutant les feuilles, comme les chenilles de Lépidoptères, avec lesquelles on risque de les confondre. Certaines causent des dégâts aux plantes cultivées : Groseillier (Pteronidea ribesii), Crucifères (Athalia colibri), arbres fruitiers (Caliroa limacina).

M. D.

Chénopodiales

Ordre de plantes à fleurs, dicotylédones, à placentation centrale ou basilaire.


Les familles (en particulier les Chénopodiacées, Salsolacées, Amaranthacées, Nyctaginacées, Phytolaccacées) groupées ici dans les Chénopodiales sont rassemblées par d’autres auteurs dans un ordre plus vaste, celui des Centrospermales, ou Contortales, car elles sont toutes à placentation centrale ou basilaire et ont un embryon tordu. On les rencontre dans l’ancien groupe des Apétales, car leurs fleurs, incomplètes, sont réduites aux cycles des sépales et des pièces sexuelles.


Chénopodiacées

La famille des Chénopodiacées comprend une centaine de genres et près de 1 500 espèces cosmopolites, habitant surtout les régions arides ; en France, environ 12 genres et 50 espèces sont présents à l’état endémique. Les fleurs, incomplètes, puisque sans pétales, sont ordinairement du type 5, c’est-à-dire qu’elles ont cinq sépales, plus ou moins soudés, et cinq étamines, l’ovaire, en position supère ou semi-supère, étant le plus souvent triloculaire et le fruit un akène ; l’embryon est tordu.

Ces plantes se localisent le plus souvent dans des endroits où les caractéristiques chimiques sont très tranchées ; en effet, certaines espèces vivent dans les sols maritimes salés, voire sursalés, et d’autres dans des stations où la teneur en azote est extrêmement élevée. Les Salicornes (Suæda) sont d’excellents indicateurs d’une forte concentration en sel des sédiments sur lesquels elles croissent, et l’on peut, suivant les espèces rencontrées, voir quel est le degré de salinité de la station ainsi, d’ailleurs, que d’autres caractéristiques, telles que la teneur du sol en air, la durée d’immersion et le dynamisme de la végétation. Dans les prés salés des côtes à marées de l’ouest de la France, les premiers peuplements (pionniers) se font avec Salicornia herbacea et Suæda maritima ; Salicornia radicans vit à un niveau plus élevé et près des plus hautes laisses de mer ; on trouve Salicornia fruticosa et Suæda frutticosa surtout sur les côtes situées au sud de la pointe de Bretagne ; Salicornia macrostachya est localisée dans les stations à sols vaseux très salés des côtes méditerranéennes. Une autre espèce de cette même famille colonise de grandes surfaces dans les prés salés, surtout au nord de la Bretagne : c’est Obione portulacoides, qui occupe les stations moyennes et supérieures des prés salés et forme dans la région du Mont-Saint-Michel d’immenses pâturages parcourus par les troupeaux de moutons, auxquels elle sert de nourriture. Parmi les espèces de Chénopodiacées qui acceptent les sols riches en azote, il faut surtout citer Chenopodium bonus-henricus, qu’il est fréquent de trouver en peuplements très denses dans nos montagnes autour des reposoirs à moutons. Les Salicornes et les Soudes ont une curieuse morphologie, due à une très forte pression osmotique : les tissus, globuleux le plus souvent, sont gorgés d’eau, et, pour les Salicornes en particulier, les feuilles sont réduites à de petites écailles. Certaines espèces de Chenopodium et d’Atriplex ont des feuilles qui présentent un aspect farineux caractéristique.

La Betterave* appartient aussi à cette famille, de même que l’Épinard, dont l’origine est le Moyen-Orient (il en fut rapporté par les croisés).


Amaranthacées

Cette famille, très voisine de celle des Chénopodiacées, comprend environ 900 espèces et 65 genres ; un seul genre, Amaranthus, existe en France avec 7 espèces. Certaines Amaranthes sont des plantes horticoles, semi-rustiques sous nos climats. Leurs fleurs, petites et rouge foncé, sont groupées en longs épis cylindriques pendants.

Dans les régions tropicales, certaines espèces sont de véritables mauvaises herbes ; leurs feuilles peuvent cependant servir de succédané des Épinards. Les Celosia, également des régions tropicales, ont des espèces possédant des malformations (fasciations) stables qui les font rechercher en horticulture, où elles sont très connues (C. cristata : Célosia Crête-de-Coq). Enfin, pour la confection de bouquets secs, on se sert des capitules séchés de Gomphrena, à cause de leur couleur et de leur forme.


Nyctaginacées

L’organisation des fleurs de cette petite famille (30 genres et 250 espèces tropicales) est très voisine de celle des Chénopodiacées, mais l’évolution de l’inflorescence fait prendre aux bractées, proches des fleurs, l’aspect de certaines pièces périanthaires. Comme espèces les plus intéressantes il faut citer les Bougainvillées, arbustes grimpants des régions tropicales de l’Amérique du Sud. Ces plantes, remarquables par la coloration rose, pourpre ou violette de leurs bractées, simulant des pétales, sont cultivées en pleine terre dans la région méditerranéenne, où elles sont employées très largement pour orner les murs et les pergolas. Une autre plante très commune de ce groupe est la Belle-de-Nuit (Mirabilis jalapa) : originaire d’Amérique tropicale, elle est souvent subspontanée dans nos régions. Ses fleurs, très nombreuses et intensément colorées, sont de couleurs variées : rose, blanche ou jaune.


Phytolaccacées

La famille des Phytolaccacées comprend environ 150 espèces et une vingtaine de genres, provenant surtout des régions équatoriales. Les fleurs, encore basées sur le type 5 (ou ses multiples), sont sans pétales, mais on peut observer dans cette famille tous les passages entre les fleurs à périanthe simple et double. Le genre le plus connu est Phytolacca, répandu sur presque tous les continents. Ph. decandra et Ph. dioica sont des espèces horticoles que l’on trouve cultivées sur la côte méditerranéenne. Les baies de la première espèce servent parfois de colorant rouge.

J.-M. T. et F. T.

➙ Betterave.