Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Chat (suite)

La nourriture des Chats

Carnivores, les Félidés le sont totalement. Leur digestion est rapide et ils mâchent peu, mais, comme tous les Carnivores, ils ont besoin de végétal. C’est une grave erreur que d’habituer un jeune Chat à ne manger que de la viande, et c’est une erreur encore plus grave que de ne lui donner que du « mou », ou poumon, une viande vraiment pauvre en éléments nutritifs. Les légumes verts cuits, le riz, le poisson, les fruits cuits, la salade cuite, le lait — pour les chatons — puis l’eau fraîche et propre constituent les aliments de base du Chat. Il existe désormais toute une gamme d’aliments en conserve « pour Chats », et qui sont parfaitement sains.

Certains Chats boivent du lait toute leur vie, mais le lait s’abîme vite et il est important de veiller à sa qualité comme on le fait pour le lait destiné aux êtres humains. Quant à la viande de boucherie que l’on demande pour son Chat, il ne faut pas qu’elle ne soit que déchets douteux et raclures suspectes. Dans la nature, les Chats sauvages mangent de la viande fraîchement tuée, encore chaude, et beaucoup ne reviennent jamais sur une proie de la veille. Ce ne sont pas des charognards. Et encore moins les Chats de maison.

R. R. W.

➙ Félidés.

 K. Lorenz, So kam der Mensch auf den Hund (Stuttgart, 1950 ; trad. fr. Tous les chiens, tous les chats, Flammarion, 1970). / G. Pommier, les Maladies du chien et du chat (Vigot, 1952). / M. Ravel, le Chat (Crépin-Leblond, 1955). / F. Méry, le Chat, sa vie, son histoire, sa magie (Laffont, 1966). / R. Blineau, le Chat (Bornemann, 1963). / P. Rousselet, Hygiène et médecine pratique du chat (la Maison rustique, 1967). / E. J. Catcott (sous la dir. de), Feline Medicine and Surgery (Londres, 1969 ; trad. fr. Médecine et chirurgie féline, Vigot, 1970). / A. Lebeau, Élevage et pathologie du chat (Vigot, 1970). / R. Ferrando, l’Alimentation du chat (Vigot, 1971). / F. Méry (sous la dir. de), le Chat (Larousse, 1973). / P. Rousselet-Blanc (sous la dir. de), Larousse du chat (Larousse, 1975).

Châtaignier

Arbre forestier que l’on cultive pour son bois et pour son fruit, la châtaigne.


Les Châtaigniers (50 espèces environ, groupées en deux sous-genres, l’un d’Asie orientale et de Californie, l’autre d’Eurasie et d’Amérique du Nord) appartiennent à la famille des Fagacées (ou Cupulifères) et sont donc voisins, au point de vue organisation florale, des Chênes et des Hêtres.


Description

Castanea sativa, le Châtaignier sauvage de nos régions, est un arbre élevé de première grandeur, à cime arrondie, de croissance rapide quand il est jeune ; il peut atteindre facilement 25 m de haut et plus de 1,50 m de diamètre ; les plus vieux sujets ont environ 200 ans. L’écorce, foncée et lisse quand la branche est jeune, devient gris clair et profondément crevassée longitudinalement après une dizaine d’années. Les feuilles vert foncé, glabres, luisantes en dessus, courtement pétiolées, caduques, sont oblongues, lancéolées (près de 20 cm de long sur 5 à 6 cm de large), à dents aiguës sur tout le pourtour. Les fleurs, qui s’épanouissent en juin-juillet, sont du type 3, ce qui oppose la famille des Fagacées à celle très voisine des Bétulacées. Les fleurs mâles (6 sépales, 9 à 18 étamines) sont groupées en cymes (les plus complètes des Fagales : 7 fleurs), elles-mêmes formant des chatons soit pendants (Châtaignier de nos régions), soit dressés. Les fleurs femelles (6 sépales, 6 carpelles) sont également réunies en cymes, triflores, assemblées en chatons soit uniquement femelles (certaines races de C. sativa), soit androgynes ; dans ce dernier cas, elles sont localisées à la base, et les fleurs mâles sont au sommet. Dans les inflorescences femelles, il semble que les pédoncules floraux (entre bractée et fleur) soient à l’origine de la cupule à 4 pièces hérissées de piquants et qui formera la « bogue », c’est-à-dire le réceptacle contenant les fruits, qui sont des akènes.


Écologie et usages

Endémique en Europe méridionale, en Asie tempérée et en Afrique du Nord, le Châtaignier de nos régions (C. sativa) est une essence de demi-lumière, qui redoute les hivers rigoureux ; il se localise sur les terrains siliceux (moins de 4 p. 100 de calcaire), principalement dans les basses montagnes jusqu’à environ 600 m ; mais son aire de dispersion a été considérablement augmentée par la culture, tant comme arbre forestier que fruitier. En France, on le trouve sur les terrains pauvres, légers et frais, sur les sols volcaniques, granitiques, les schistes et les micaschistes de la Bretagne et du pourtour du Massif central.

Connu depuis l’Éocène en Europe occidentale, il a été cultivé très tôt, et l’on retrouve en de nombreux points des témoins de son emploi dans les campements de l’âge du bronze. Dès l’Antiquité, sa culture s’est pratiquée en grand dans le Bassin méditerranéen ; elle a progressivement augmenté jusqu’au siècle dernier. Au Moyen Âge, les châtaignes, riches en amidon, étaient un aliment de base pour les populations des régions pauvres ; maintenant, elles servent de nourriture d’appoint, soit comme farines alimentaires, soit comme fruits frais, grillés ou confits. Les espèces horticoles sont classées en deux ensembles, suivant que les fruits, proches du type sauvage, sont cloisonnés (châtaignes) ou au contraire possèdent un albumen unique (marrons). Dans le premier cas, les fruits servent à l’industrie ; dans le second cas, très améliorés par rapport au type primitif (grosseur, saveur), ils sont réservés à la production fruitière fraîche ou confite. Les arbres donnant ces fruits sont nettement plus exigeants que les premiers, tant en ce qui concerne le sol que le climat. On connaît actuellement environ 200 variétés de l’espèce Castanea sativa, certaines sont employées pour la production de fruits et d’autres pour la sylviculture. Une variété, Microcarpa, serait très résistante à la maladie de l’encre.


Pathologie

C’est vers 1850 que la maladie de l’encre, venue d’Espagne, fit son apparition dans le sud-ouest de la France ; elle atteignit la Corse en 1900. Les deux Champignons phycomycètes (Phytophthora [ou Blepharospora] cambivora et P. cinnamomi) responsables de cette maladie sont soit saprophytes dans le sol, soit parasites sur les radicelles de Châtaignier. L’infection gagnant les grosses racines et le collet, le Châtaignier réagit en produisant des exsudations et des chancres de cicatrisation ; on constate alors un dessèchement des rameaux et des feuilles, consécutif à l’obstruction des vaisseaux.

On estime que 50 p. 100 des châtaigneraies françaises ont disparu, entraînant une baisse de production considérable. Dans le même temps, 5 millions d’arbres auraient été détruits en Espagne, pendant que la production italienne subissait elle aussi une très forte baisse.