Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Afrique du Sud (république d’) (suite)

Les échanges extérieurs

En excluant les ventes d’or, la balance commerciale apparaît assez nettement déficitaire (le taux de couverture des importations avoisinant seulement 70 p. 100 en 1974). Dans les exportations dominent les produits alimentaires, les produits métallurgiques, la laine et les diamants. Les importations se composent surtout de machines, de produits chimiques et textiles et de matières premières. La Grande-Bretagne est encore le principal partenaire commercial de l’État (à la fois premier client et premier fournisseur), devant les États-Unis, l’Allemagne fédérale et le Japon.

Pour des raisons politiques, liées à l’apartheid, la république d’Afrique du Sud a peu ou pas du tout de relations commerciales avec la plupart des pays africains. Du fait de son développement économique plus avancé et de son industrialisation, elle pourrait devenir l’un des fournisseurs de ces pays en biens d’équipement et contribuer de cette manière au développement du reste de l’Afrique.

R. B.

➙ Afrique noire / Cap (Le) / Cap (province du) / Durban / Johannesburg / Kruger (Paul) / Namibie / Natal / Orange / Pretoria / Rhodes (Cecil) / Transvaal.

 J. A. Lesourd, la République d’Afrique du Sud (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1951 ; 3e éd., 1968). / J. H. Wellington, Southern Africa, a Geographical Study (Londres, 1955). / M. Cole, South Africa (Londres, 1961). / R. Cornevin, Histoire de l’Afrique (Payot, 1962-1966 ; 2 vol.). / B. Chillon, Notions sur les civilisations préhistoriques (Serped, 1963). / L. C. D. Joos, Histoire de l’Afrique du Sud (Centurion, 1965). / R. Battistini, l’Afrique australe et Madagascar (P. U. F., coll. « Magellan », 1967). / S. Thion, le Pouvoir pâle (Éd. du Seuil, 1969). / R. Lacour Gayet, Histoire de l’Afrique du Sud (Fayard, 1970). / J. F. Verwoerd, Crise de la conscience internationale. La route de la liberté pour le B. B. S. (ambassade de l’Afrique du Sud à Paris, s. d.).
On peut également consulter l’Afrique du Sud aujourd’hui (mensuel de l’ambassade de l’Afrique du Sud à Paris).


Les littératures sud-africaines

Des siècles de coexistence n’ont pas créé une culture nationale unifiée, ni, par conséquent, une littérature nationale unique. Aucune langue n’a imposé de discipline unificatrice, comme aux États-Unis et au Brésil.


Littérature d’expression anglaise

Bien que l’anglais ne se soit établi de façon permanente en Afrique du Sud qu’en 1806, lorsque l’Angleterre occupa Le Cap, afin d’empêcher Napoléon de s’en emparer, c’est en anglais que la création littéraire sud-africaine prit naissance, les cent cinquante années précédentes, sous l’occupation hollandaise, n’ayant rien produit de notable. Le poète Thomas Pringle (1789-1834), émigré écossais, fut le précurseur de la littérature africaine d’expression anglaise. Ami du poète Coleridge, réformateur social passionné, il réclama l’abolition de l’esclavage et lutta pour la liberté de la presse. Ses poèmes les plus connus, Afar in the Desert (1828) et Bechuana Boy (1834), évoquent l’Afrique du Sud comme une variété de la province britannique. Cette conception coloniale, caractéristique de la plupart des œuvres littéraires du xixe s. en Afrique du Sud, est aussi celle de William Scully (1855-1943) et de A. S. Cripps (1869-1952). Poètes anglais à l’étranger, plutôt que poètes sud-africains décrivant leur propre pays, ils peignent en des poèmes descriptifs le Veld, la nature en général, une immense contrée à peine explorée, comme le font, à la même époque, en Australie et aux États-Unis, d’autres écrivains reflétant l’âge des pionniers, obsédés par les problèmes de la nature. Francis Carey Slater (1876-1958) établit un lien entre deux périodes avec des poèmes tels que Drought (1929) et Dark Folk (1935), où il tente de définir les traits particuliers de son pays. Il donne également la première anthologie de valeur (Centenary Book of South African Verse, 1925-1946). Vers 1920, se révèlent deux poètes : Roy Campbell (1901-1957) et William Plomer (né en 1903), dont les talents ont non seulement conquis l’audience du monde anglophone, mais également donné une orientation nouvelle aux lettres d’Afrique du Sud. Campbell se fit connaître dans le monde littéraire en 1924 grâce à The Flaming Terrapin et exerça aussitôt sur les écrivains de son pays une influence qui se fait encore sentir. Romantique (Adamastor, 1930 ; Talking Bronco, 1946), auteur de vers d’un lyrisme délicat, il était aussi capable d’écrire les satires les plus mordantes, comme The Wayzgoose (1928) et The Georgiad (1931). Ses Collected Poems (1949-1959) gardent le reflet des nombreuses années créatrices qu’il a passées en Provence, en Espagne et au Portugal. Personnalité beaucoup moins étincelante, Plomer est plus réputé comme romancier et librettiste que comme poète. Dans des poèmes tels que The Scorpion, cependant, il a évoqué l’Afrique avec la même fraîcheur que Campbell a atteinte dans The Serf ou The Snake. Ensemble, rejetant les valeurs établies, ils ont lancé un défi qui a été relevé par la nouvelle génération de poètes surgie lors de la Seconde Guerre mondiale : Guy Butler (né en 1918), Anthony Delius (né en 1916), Roy Macnab (né en 1923), R. N. Currey (né en 1907), Charles Eglington (né en 1918) et F. T. Prince (né en 1912), dont Soldiers Bathing est considéré comme l’un des meilleurs poèmes composés durant cette guerre. Combattant en Afrique du Nord et en Italie, vivant l’agonie de leur époque, ces poètes ont cherché une nouvelle identité, des fidélités nouvelles et, grâce à une langue moderne, trouvé un langage commun qui les a rattachés au monde contemporain. Leur succès a communiqué un élan aux poètes de la génération suivante, dont l’œuvre jaillit souvent d’une vision intérieure ; ainsi celle de David Wright (né en 1920), de Perseus Adams (né en 1933), de Ruth Miller (1919-1969), de Sydney Clouts (né en 1926), d’Adèle Naudé (née en 1910), de Douglas Livingstone (né en 1932).