Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

cerveau (suite)

 J. F. Fulton, Physiologie des lobes frontaux et du cervelet (Masson, 1953). / R. Pluvinage, Malformations et tumeurs vasculaires du cerveau (Masson, 1954). / J. Bonnal et J. Legré, l’Angiographie cérébrale (Masson, 1958). / P. Chauchard, le Cerveau humain (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1958 ; 5e éd., 1974) ; les Sciences du cerveau (Dunod, 1966). / Electroencephalography and Cerebral Tumours. A Symposium on the Signifiance of Electroencephalography for the Diagnosis of Intracranial Space-Occupying Lesions (Amsterdam, 1959). / J. de Ajuriaguerra et H. Hecaen, le Cortex cérébral. Étude neuro-psychopathologique (Masson, 1960). / T. de Alajouanine et coll., les Grandes Activités du lobe occipital (Masson, 1960). / D. H. Ford et J.-P. Shade, Atlas of the Human Brain (Amsterdam, 1966). / R. Angelergues, le Cerveau et ses inconnues (Hachette, 1968). / G. Manigand, Syndromes artériels encéphaliques (Expansion scientifique fr., 1969). / S. Rose, le Cerveau conscient (Éd. du Seuil, 1975).

cervelet

Importante formation nerveuse située comme en dérivation sur l’axe cerveau-tronc cérébral-moelle épinière.


Le cervelet est entièrement logé à l’intérieur du crâne dans une petite logette, la loge cérébelleuse, dont les parois sont ostéo-méningées, représentées en arrière par l’écaillé occipitale, en avant par la lame basilaire, sur les côtés par les rochers, les apophyses mastoïdes et le corps du sphénoïde. La partie méningée est constituée par la tente du cervelet, qui sépare celui-ci du cerveau proprement dit. Cette tente du cervelet n’est, en fait, qu’une extension méningée entre le cerveau et le cervelet, comme un plancher entre deux étages.


Développement du cervelet

Le cervelet est une entité anatomique, mais aussi physiologique, que l’on peut, cependant, diviser en trois systèmes, dont l’apparition se fait progressivement à mesure que l’on gravit les échelons de l’évolution animale vers l’Homme. Ainsi, chez les Poissons, seul existe un archéo-cérébellum, ou complexe nodulo-floculaire ; chez les Reptiles et les Oiseaux, on voit apparaître en plus le paléo-cérébellum. Chez les Mammifères, enfin, et chez l’Homme, un troisième système se superpose aux deux premiers : le néo-cérébellum. (V. cerveau.)

Le rôle essentiel de ces trois systèmes consiste en une régulation automatique de la motricité, c’est-à-dire que le cervelet intervient dans le contrôle du tonus musculaire, de l’équilibre et de la coordination des mouvements.


Configuration externe

Chez l’Homme, le cervelet a la forme d’un Papillon, ailes déployées. Il présente en effet une portion médiane réduite, appelée le vermis, et des formations adjacentes plus développées, les hémisphères cérébelleux. Le cervelet a un poids moyen de 150 g. Sa dimension transversale est de 8 à 10 cm, antéropostérieure de 5 à 6 cm, et son épaisseur de 5 cm. Morphologiquement, on décrit trois faces au cervelet.
1o La face antérieure surplombe le quatrième ventricule, dont elle forme la partie supérieure du toit. De cette face antérieure partent les trois paires de pédoncules cérébelleux. Le cervelet est uni aux pédoncules cérébraux par les pédoncules cérébelleux supérieurs, à la protubérance par les pédoncules cérébelleux moyens, au bulbe par les pédoncules cérébelleux inférieurs.
2o La face supérieure présente deux incisures de forme semi-lunaire avec le vermis médian et les hémisphères latéraux.
3o Sur la face inférieure, le vermis prend le nom de pyramide de Malacarne.
Vermis et hémisphères sont découpés par des sillons concentriques et transversaux qui isolent des lobes, des lobules, des lames, des lamelles.

La vascularisation du cervelet est assurée par trois paires d’artères cérébelleuses (supérieures, moyennes, inférieures). Ces artères naissent de l’artère basilaire, qui est issue de la réunion des deux vertébrales. Le sang veineux est collecté dans des sinus, qui cheminent dans un dédoublement méningé (sinus latéraux et sinus droit), puis acheminé vers la jugulaire interne.


Configuration interne

Sur une coupe de cervelet, on distingue trois parties.
1o La substance grise périphérique est constituée de trois couches :
— la couche moléculaire externe, avec deux types de cellules, les cellules étoilées superficielles et les cellules étoilées profondes, dites « en corbeille » ;
— la couche des cellules de Purkinje, grosses cellules bipolaires ;
— la couche granulaire interne.
2o La substance blanche est constituée par des fibres myélinisées, efférentes : les fibres des cellules de Purkinje afférentes au cervelet, les fibres moussues et grimpantes.
3o Les noyaux gris centraux correspondent à un type du cervelet : noyau dentelé pour le néo-cérébellum ; noyau du toit pour l’archéo-cérébellum ; noyau emboliforme et globuleux pour le paléo-cérébellum.

L’archéo-cérébellum représente le centre de contrôle de l’orientation générale, facteur essentiel de l’équilibration. Ses branchements se font uniquement avec le système vestibulaire et n’atteignent pas le cortex cérébral.

Le paléo-cérébellum est chargé de la régulation du tonus de posture des muscles ayant mission de contrebalancer les effets de la pesanteur. Il reçoit des informations des fibres de la sensibilité dite « proprioceptive inconsciente ».

Enfin, le néo-cérébellum, à l’inverse des deux autres, n’a des connexions qu’avec le cortex cérébral et les formations grises sous-corticales. Il contrôle la motricité volontaire, ce qui rend compte de son apparition tardive dans l’échelle du monde vivant.


Affections du cervelet

Le cervelet peut, à l’image des autres formations nerveuses, être le siège de processus pathologiques. Lorsque ceux-ci sont diffus, les signes cérébelleux ne sont qu’une partie de la symptomatologie morbide ; par contre, lorsqu’une lésion est localisée au cervelet, elle produit les syndromes cérébelleux. On pourrait isoler un syndrome archéo-cérébelleux où prédomineraient les troubles de l’équilibre, un syndrome paléo-cérébelleux où se retrouveraient troubles du tonus et de l’équilibre, un syndrome néo-cérébelleux où domineraient hypotonie, tremblement, troubles de l’exécution des mouvements. En fait, cette systématisation clinique n’est qu’idéale, et on ne peut qu’isoler un syndrome vermien ou médian, où les troubles sont ceux de l’équilibre statique, et un syndrome hémisphérique ou latéral, caractérisé par un trouble de la coordination des mouvements, c’est-à-dire un syndrome kinétique.