Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

cerveau (suite)

À côté de ces quatre grands lobes, on décrit :
— le lobe de l’insula, situé entre les berges de la scissure de Sylvius et comprenant la région pré-insulaire, ou seuil ou limen, le lobe de l’insula proprement dit et la région rétro-insulaire ;
— le lobe du corps calleux, formé d’une seule circonvolution, la circonvolution du corps calleux, qui, s’unissant à la circonvolution de l’hippocampe, forme un anneau complet entourant les formations interhémisphériques. (L’ensemble de cet anneau porte le nom de circonvolution limbique.)

Les formations interhémisphériques se composent :
— du corps calleux, où l’on distingue un bourrelet postérieur, un genou et un bec antérieurs ;
— du trigone, ou fornix, soutenu par quatre piliers, deux antérieurs et deux postérieurs ;
— de la commissure blanche antérieure.

Le chiasma optique est rattaché éventuellement à ces formations inter-hémisphériques.


Structures internes du cerveau

Les coupes verticales et horizontales du cerveau montrent que sa composition est hétérogène. Elles mettent en évidence des cavités, les ventricules, une substance grise et une substance blanche.

Les ventricules sont les cavités épendymaires du cerveau ; on en compte quatre. Le quatrième est, en fait, partie intégrante du tronc cérébral. Les trois autres sont constitués par deux ventricules latéraux symétriques et un ventricule médian, le troisième ventricule. Les ventricules latéraux ont grossièrement la forme d’un fer à cheval ouvert en avant, dans un plan transversal. On leur décrit une corne antéro-supérieure et une corne antéro-inférieure (respectivement corne frontale et corne temporale) ; à l’union de ces deux cornes se trouve le carrefour, qui se continue en arrière par la corne postérieure ou occipitale. Les deux ventricules latéraux communiquent par le trou de Monro avec le troisième ventricule et par son intermédiaire entre eux. Le troisième ventricule, médian, a la forme d’un cône aplati transversalement, à base supérieure, et dont l’extrémité inférieure constitue l’orifice supérieur de l’aqueduc de Sylvius, qui le met en communication avec le quatrième ventricule. Ces ventricules contiennent du liquide céphalo-rachidien sécrété par les plexus choroïdes. Ce liquide céphalo-rachidien circule librement dans les ventricules par le trou de Monro et l’aqueduc de Sylvius, puis gagne les espaces sous-arachnoïdiens par le trou de Magendie (en regard du quatrième ventricule).

La substance grise cérébrale se répartit en substance grise du cortex et substance grise sous-corticale. Cette dernière est appelée, en raison de son origine, paléencéphale. La structure histologique du cortex, sur une coupe idéale, a permis d’individualiser six couches cellulaires, qui sont, de la superficie vers la profondeur, la couche moléculaire, la couche granulaire externe, la couche pyramidale interne, la couche fusiforme et une série de trois bandes situées dans ces couches cellulaires : strie de Kaes Bitch dans la couche pyramidale externe, strie de Baillerger externe dans la couche granulaire interne, strie de Baillerger interne dans la couche pyramidale interne.

Cette disposition histologique est variable selon la topographie du cortex, certaines couches étant plus développées en fonction du rôle à jouer par la portion corticale considérée.

Le cortex cérébral est l’aboutissement ou le point de départ des influx nerveux conscients, c’est-à-dire de la sensibilité, de la sensorialité et de la motilité.

La projection corticale de la sensibilité générale se fait dans l’aire somato-sensible située en arrière de la scissure de Rolande, dans la pariétale ascendante. La représentation corporelle de cette sensibilité sur la pariétale ascendante montre la grande valeur de la sensibilité de la main. Mais, à côté de cette aire somato-sensible, qui ne perçoit que des sensations brutes, existent deux autres aires d’élaboration : l’aire somato-psychique et l’aire tacto-gnosique, permettant pour l’une d’apprécier la qualité de la sensation, pour l’autre de la reconnaître.

L’aire gustative. Elle siège dans le lobe pariétal à la partie inférieure de la pariétale ascendante.

L’aire olfactive. Appelée aire entorhinale, elle se situe au niveau de l’extrémité antérieure de la cinquième temporale. Elle se compose d’une aire piriforme et d’un noyau amygdalien.

L’aire auditive. Elle est située à la partie supérieure de la première temporale.

L’aire visuelle. Elle siège sur les lèvres supérieure et inférieure de la scissure calcarine (lobe occipital), les fibres issues de la moitié supérieure de la rétine (champ visuel supérieur) se projetant sur la lèvre supérieure.

Tout autour de ces aires se retrouvent les aires psychiques et gnosiques de la sensation considérée.

Les influx nerveux qui partent du cortex se répartissent en trois groupes, issus des aires pyramidales (mouvements volontaires), des aires extra-pyramidales (mouvements automatiques), des aires oculo-céphalogyres (mouvements des yeux).

L’aire pyramidale. Elle préside aux mouvements volontaires. Elle est située en avant de la scissure de Rolando, dans la frontale ascendante. On l’appelle encore aire somato-motrice. On y retrouve la même topographie que dans l’aire somato-sensible, c’est-à-dire que la plus grande partie est occupée par la représentation de la main, indiquant par là encore que ce n’est pas la valeur quantitative qui est représentée, mais la fonction qualitative.

L’aire extra-pyramidale. Le mouvement volontaire est en fait un ensemble complexe associant le geste proprement dit et aussi les mouvements annexes. Cette fonction de coordination semi-volontaire, semi-automatique est dévolue aux centres extrapyramidaux, qui sont en fait des centres régulateurs des formations extra-pyramidales sous-jacentes. Les centres corticaux extra-pyramidaux sont très nombreux et se répartissent sur tous les lobes.