Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

céréales (suite)

Les ennemis du Maïs

À part les animaux (notamment les Rongeurs et les Oiseaux), le Maïs est attaqué par divers Insectes et maladies.

• Les principaux Insectes prédateurs. La Pyrale du Maïs (Ostrinia nubilalis) attaque par ses larves les feuilles du bourgeon terminal, qui présentent des perforations rondes. Elles creusent des galeries à l’intérieur de la tige, ce qui entraîne parfois sa cassure.

Les larves des Sésamies (Sesamia nonagrioides) font des trous dans la partie inférieure de la tige, qui peut alors casser sous l’action du vent.

Les Oscinies (Oscinella frit et O. pusilla) s’attaquent aux feuilles, qui jaunissent et se déroulent anormalement.

Les Scutigérelles (Scutigerella immaculata) peuvent attaquer la plantule dès la levée et provoquer sa mort par la destruction des radicelles.

Les Taupins (Agriotes lineatus notamment) attaquent la plantule par la base de la jeune tige.

Le Ver blanc (Melolontha melolontha), larve du hanneton, s’attaque aux racines.

Les Vers gris sont les chenilles de plusieurs noctuelles (notamment Agrotis ypsilon, A. segetum) ; ils attaquent au niveau du collet de la plante.

Les pucerons (notamment Byrsocrypta personata et Anoecia corni) provoquent le jaunissement des plantes par places dans le champ, lorsqu’ils sont présents sur les racines de colonies.

La lutte contre les Insectes se fait par les insecticides et par les rotations de cultures.

• Les maladies parasitaires. Les agents infectieux sont les virus, les Bactéries et les Champignons.

Les viroses et les bactérioses sont peu fréquentes. Pour les viroses, on peut citer le streak, qui attaque diverses Graminacées, et la mosaïque du Maïs. Ils se transmettent tous deux par les Insectes. Les bactérioses elles aussi sont rares.

Les moyens de lutte contre ces maladies sont l’utilisation de bonnes semences, de variétés résistantes et des rotations culturales.

Les mycoses sont les plus graves et les plus courantes. Elles affectent souvent et profondément le rendement et la qualité du grain.

Les charbons, notamment Ustilago maydis, se manifestent sur les diverses parties aériennes de la plante (nervures foliaires, jonction gaine foliaire - limbe, inflorescence mâle et épi femelle) sous forme de tumeurs revêtues de membranes blanches.

La rouille (Puccina maydis) constitue des taches en pustules, orange puis brun-noirâtre sur les deux faces de la feuille.

Les helminthosporioses sont provoquées par Helminthosporium turcicum, ce qui se traduit sur les feuilles et les gaines par des taches allongées, parallèles aux nervures, et par H. carbonum, qui se manifeste sur les feuilles, tiges et gaines par des taches petites, circulaires, brunes, revêtues d’une fine moisissure noire.

Les fusarioses sont dues à divers Giberella, qui provoquent le jaunissement et le dessèchement de la tige et la décomposition des racines, pouvant entraîner la verse.

Aucun moyen chimique n’est connu aujourd’hui contre les mycoses. Seuls la sélection de variétés résistantes, le traitement des semences et la rotation des cultures permettent une lutte.


Les techniques culturales

La préparation du sol pour le semis visera à obtenir une terre ameublie en profondeur, rassise sans être trop tassée, suffisamment affinée en surface pour permettre l’exécution d’un semis régulier, favoriser la levée et le développement rapide des racines.

La date du semis est fonction des conditions nécessaires à une bonne levée et à la réalisation du cycle complet du Maïs. Ainsi, dans les régions septentrionales, il faudra attendre que le sol soit suffisamment réchauffé (10 °C) pour semer (les conditions d’humidité étant favorables). Il conviendra de semer le plus tôt possible, afin d’éviter que la période de sécheresse ne corresponde à la période de floraison et d’obtenir une maturité plus précoce et des rendements souvent supérieurs. Par contre, dans les zones équatoriales et tropicales, le facteur limitant n’est plus la température, mais l’eau. Aussi faudra-t-il attendre l’établissement de la saison des pluies pour semer.

La profondeur du semis est très variable. Elle sera forte (6 à 8 cm) si on redoute un rapide dessèchement ou des dégâts d’Oiseaux. Dans le cas contraire, elle sera faible (2 à 3 cm), ce qui permettra une levée rapide de la plante.

On recherchera aussi le peuplement optimal correspondant au meilleur rendement en grain. Pour la majorité des variétés cultivées aujourd’hui, la densité optimale correspond à la production d’un épi par plante. Cet optimum sera fonction de la précocité des variétés, des disponibilités en eau et de la richesse du sol. Pour réaliser une parfaite régularité de la répartition des semences sur la ligne tant en espacement qu’en profondeur, on utilise un semoir de précision.

Le Maïs est très sensible aux mauvaises herbes qui le concurrencent pour l’espace, l’alimentation hydrique et minérale : on doit les détruire précocement. Les moyens peuvent être mécaniques (binage) eu chimiques (utilisation des triazines).


Le Maïs dans la succession des cultures

On est obligé de faire succéder diverses cultures pour maintenir à long terme la fertilité du sol. Cela est moins vrai pour le Maïs, car il laisse une terre propre grâce à l’emploi des désherbants très efficaces et de forts résidus de récolte. L’introduction du Maïs dans la succession des cultures aboutit à libérer tard les terres ; aussi sera-t-il parfois difficile de le faire suivre par une culture d’hiver. Par contre, l’établissement d’une culture au printemps ne présentera pas de difficultés. Aujourd’hui, la tendance en France est de faire succéder Maïs sur Maïs.


La fertilisation

Pour vivre et se développer normalement, le Maïs doit trouver dans le sol sous forme soluble tous les éléments minéraux dont il a besoin, notamment l’azote, le phosphore et le potassium.