Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

cellulose (suite)

Formation de la paroi cellulosique

Au moment de la télophase, au cours de la division cellulaire, les premiers éléments d’une nouvelle structure membranaire apparaissent entre les deux noyaux fils au niveau de l’ancienne plaque équatoriale. C’est tout d’abord une masse aplatie circulaire (phragmoplaste), colorable sélectivement par le rouge de ruthénium (substances pectiques) et constituée des restes du fuseau achromatique. Cette première lame s’accroît rapidement en diamètre pour atteindre les parois de la cellule mère grâce à l’adjonction de petites vacuoles et d’ampoules des dictyosomes ; elle s’épaissit peu à peu, de chaque côté, grâce à des sécrétions de cellulose par le cytoplasme des nouvelles cellules. La cellulose, à côté des matières pectiques, de l’hémicellulose, des protéines et des lipides, représente 30 p. 100 du poids sec des membranes primaires. Puis les longues chaînes de cellulose s’associent pour former un agencement du type cristallin bien défini et reconnaissable aux rayons X.

Dans la plupart des cellules, les fibrilles cellulosiques sont orientées parallèlement à la surface de la membrane ; elles restent, cependant, désordonnées dans les méristèmes, ce qui leur donne de la souplesse et permet la croissance des cellules jeunes.

Naturellement, des communications entre les cellules persistent : les zones riches en plasmodesmes semblent l’origine des ponctuations.

Les hémicelluloses, constituées de pentoses et de xyloses (200 par molécule au plus), sont des chaînes poly-osidiques différentes de la cellulose et associées à cette dernière dans les membranes.

J.-M. T. et F. T.

 M. Chêne et N. Drisch, la Cellulose (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1967).

cellulosiques (dérivés)

Composés macromoléculaires obtenus par des réactions d’estérification, d’éthérification ou de régénération sur la molécule de cellulose considérée comme le polymère naturel (C6H10O5)n du celloglucane.


La première soie artificielle, produite par le comte Hilaire Bernigaud de Chardonnet (1839-1924), était faite d’un ester de la cellulose, la nitrocellulose. Celle-ci fut aussi le constituant de la première matière plastique, le Celluloïd, dont le procédé de fabrication industrielle a été inventé et mis au point en 1869 par John Wesley Hyatt (1837-1920). Ses emplois se limitent maintenant à des spécialités : films de cinéma, semelles de skis, jouets, poupées. Son inflammabilité est cause de cette désaffection, malgré sa remarquable plasticité. Le Celluloïd est un gel solide de nitrocellulose, obtenu par estérification de la cellulose (coton, pâte de bois) par le mélange sulfonitrique (acide nitrique et acide sulfurique enrichi d’anhydride), gélifié par le camphre (plastifiant) en présence d’un solvant transitoire, l’alcool. Les vernis cellulosiques sont des solutions de nitrocellulose dans des solvants volatils en présence de plastifiants.

Plus récent (1915), l’acétate de cellulose est préparé par réaction sur la cellulose d’anhydride et d’acide acétiques en présence d’acide sulfurique concentré, qui joue le rôle de catalyseur. Cet ester cellulosique fut d’abord employé comme enduit d’ailes d’avion au cours de la Première Guerre mondiale, avant la mise au point d’une soie artificielle à fibres continues (rayonne) ou discontinues (fibranne). Des matières plastiques ininflammables sont faites d’acétate de cellulose gélifié par des plastifiants selon une technique calquée sur celle du Celluloïd. Elles servent encore à la fabrication de lunettes optiques, de peignes, d’objets moulés, de films radiographiques ou pour cinéma d’amateurs, de pellicules d’emballage ou d’émaillage de photographies, de calques industriels.

Par des techniques analogues, il est produit d’autres esters cellulosiques, tels le propionate et l’acétobutyrate, utilisés sous forme de granulés pour le moulage par injection d’accessoires d’automobiles, de pièces industrielles, ayant une bonne résistance aux intempéries.

Les éthers cellulosiques, préparés par action des sulfates ou des chlorures d’alkyle sur l’alcalicellulose, ont beaucoup perdu de leur intérêt ; la benzylcellulose et l’éthylcellulose ne sont plus fabriquées. Mais, la méthylcellulose, résultant de l’action du sulfate de méthyle sur l’alcalicellulose, et la carboxyméthylcellulose, obtenue par réaction de l’acide monochloracétique sur l’alcalicellulose, sont très employées comme dispersants pour les peintures en émulsion, comme adhésifs pour papiers peints, comme apprêts pour tissus.

La viscose (rayonne ou fibranne) et la Cellophane (pellicule pour emballages) sont des celluloses régénérées. La pellicule transparente se prépare à partir de la viscose, obtenue en estérifiant la cellulose du bois de pin par le sulfure de carbone en présence de soude caustique. Le xanthate de cellulose ainsi obtenu est dissous dans de la soude diluée. La viscose est ensuite filée, à travers une longue fente d’ouverture parfaitement réglée, dans un bain coagulant d’acide sulfurique, qui régénère la cellulose à l’état hydraté. La nappe de gel est ensuite débarrassée des produits sulfurés qu’elle peut contenir, blanchie, lavée et enfin séchée sur des rouleaux métalliques.

Les fibres de viscose ont un important marché malgré la concurrence des fibres synthétiques récentes. La cellulose régénérée, et notamment la Cellophane, seule ou en complexes avec d’autres pellicules (polyéthylène), maintient ses débouchés.

J. D.

Celtes

Ensemble de peuples de même civilisation, qui occupèrent une partie de l’Europe ancienne et dont l’élément le plus connu était constitué par les Gaulois.


Il existait un certain flottement dans les mots employés pour les désigner dans l’Antiquité. Ils se disaient Celtes, mais les Romains les appelaient Galli (Gaulois) dans leur ensemble. À ces deux noms s’apparente la variante Galates, devenue propre aux Celtes établis en Asie. Il semble qu’il faille voir là trois formes d’un même nom. Selon Henri Hubert, le nom des Celtes viendrait d’une tribu de race royale qui aurait imposé un moment sa prépondérance.