Caryophyllales (suite)
Portulacacées
Cette famille d’une vingtaine de genres et de 500 espèces environ (4 espèces en France en 2 genres) est surtout présente en Amérique. Les Portulacacées sont des plantes le plus souvent succulentes, à feuilles alternes, avec des stipules minces et transparentes. Les fleurs ont ordinairement deux sépales et cinq pétales. Le Pourpier (Portulaca oleracea) est une petite plante annuelle charnue qui vit dans les régions tempérées et chaudes ; ses jeunes pousses sont consommées en salade. Une espèce voisine, P. grandifolia, du Brésil, est à l’origine de nombreuses races horticoles, les fleurs ayant de très brillantes couleurs. En France, à côté de P. oleracea vivent deux Montia (petites plantes des terrains siliceux frais) et Claytonia perfoliata, originaire d’Amérique du Nord, uniquement localisée dans un vallon rocailleux près de Cherbourg.
Aizoacées
Cette famille est surtout présente en Afrique du Sud, au Brésil, en Australie et dans la région méditerranéenne ; dénommée également Ficoïdacées ou Mésembryanthémacées, elle comprend plus d’un millier d’espèces, réparties en une vingtaine de genres. Le plus important était celui des Mesembryanthemum, qui, à lui seul, rassemble 800 espèces, mais que certains auteurs ont démembré en plus d’une vingtaine de petits genres ; seules 2 espèces vivent à l’état endémique en France (M. nodiflorum et M. crystallimum).
Les Aizoacées sont des plantes à feuilles charnues et opposées ; les fleurs sont ordinairement du type 4-5 avec beaucoup de variantes. Mais ce sont surtout la morphologie et la biologie de certaines espèces de cette famille qui retiennent l’attention. On peut d’abord citer deux Carpobrotus (C. acinaciformis et C. edule) originaires de l’Afrique australe (anciennement compris dans le genre Mesembryanthemum). Ils vivent couchés sur le sol, ont des feuilles de 5 à 6 cm de long, à section trigone (1 cm de côté), et sont très cultivés dans le midi de la France et en Bretagne dans les sols acides et les fentes de rochers maritimes, car ils ne craignent pas les milieux où il y a un léger apport de sel. Ces plantes ont des fleurs très sensibles aux conditions extérieures, qui s’ouvrent et se referment à heures fixes. Les Lithops, sans tiges, presque complètement enterrés dans le sol, vivent dans les déserts d’Afrique du Sud ; ils sont formés de deux feuilles charnues tronquées au ras du sol et dont la section est en forme de rein ; entre ces deux feuilles apparaissent, vers octobre-novembre, des fleurs très colorées. La biologie de ces espèces, vivant dans des régions à très forte intensité lumineuse, est assez curieuse, car la chlorophylle ne se trouve localisée qu’au « fond » des feuilles, dans la partie enterrée ; les parenchymes sont gorgés d’eau. À côté des Lithops se placent les Fenestraria, Faucaria, Conophyton, etc. Ces plantes, curiosités naturelles, sont fréquentes dans les collections de plantes désertiques, mais ne présentent d’intérêt que pour les collectionneurs avertis.
J.-M. T. et F. T.