Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

canetage (suite)

Matériel utilisé

L’enroulement du fil sur les canettes est réalisé au moyen de canetières, dont il existe un grand nombre de types mais dont le principe de fonctionnement est toujours identique. Chaque machine comprend un certain nombre de broches sur lesquelles sont fixées les canettes. L’enroulement du fil doit se faire par couches coniques superposées afin de faciliter le dévidage lors du tissage. Les plus récents modèles de canetière sont à marche automatique ; les canettes vides placées en vrac dans un réservoir sont prélevées et distribuées à un poste d’attente près de chaque broche. Lorsqu’une canette en cours d’enroulement est pleine, elle tombe dans une caissette, puis une autre prend sa place, et la broche tourne de nouveau pour enrouler le fil. Sa vitesse de rotation peut atteindre 12 000 tr/mn. Le travail de l’ouvrière consiste uniquement à approvisionner la machine en matière première et à rattacher les fils en cas de rupture. Pendant l’enroulement, des tendeurs assurent une tension régulière prédéterminée, variable en fonction des matières. Cette tension est importante, car elle permet d’une part d’enrouler le maximum de fil et d’autre part d’obtenir des canettes suffisamment dures, ce qui évite les éboulements tout en facilitant le dévidage régulier lors du tissage. Une soufflerie passe au-dessus de la canetière et, par un courant d’air puissant, maintient la machine ainsi que les broches en parfait état de propreté.

H. D.

➙ Bobinage / Coton / Fil / Filature / Laine / Lin / Tissage.

Cannes

Ch.-l. de cant. des Alpes-Maritimes, sur la Côte d’Azur ; 71 080 hab. (Cannois). L’agglomération compte plus de 250 000 habitants.


Bien reliée à l’aérodrome de Nice et à moins de dix heures de Paris par le rail (par le « Mistral »), Cannes est à la fois une station balnéaire et hivernale. Le terme de ville est trop étroit, celui d’agglomération au sens statistique est trop large pour Cannes, qui regroupe vingt communes dans le triangle Mandelieu - Grasse - Antibes ; en réalité, l’essentiel de l’espace bâti continu se localise dans le périmètre situé au sud de l’autoroute de l’Estérel, sur les collines et en front de mer.

Cette situation est valorisée par des conditions climatiques exceptionnelles ; l’anse du golfe de La Napoule, au pied d’un amphithéâtre de collines, est protégée des vents par le massif de l’Estérel, les montagnes de Grasse et du côté de l’est, par la colline de Super-Cannes. La douceur des hivers (les moyennes de janvier approchant 10 °C) s’allie à l’agrément d’étés tempérés par la proximité de la Méditerranée. Elle se traduit par la présence de palmiers qui donnent à la ville un cachet tropical, renforcé par l’acclimatation d’essences exotiques. Les pluies sont rares, le ciel dégagé, l’atmosphère pure et lumineuse.

Ce centre de yachting et d’excursions, recherché par une clientèle aristocratique, attire les étrangers (Britanniques, Néerlandais, Belges) grâce à des manifestations de renommée mondiale, dont le Festival de cinéma. Les deux casinos, la proximité des îles de Lérins, le massif de l’Estérel constituent des attraits supplémentaires.

Aux origines de la ville se trouve une modeste bourgade de pêcheurs au pied de la colline du Suquet, qui porte une tour de guet bâtie par les abbés de Lérins. Une enceinte modeste la défend des incursions des pirates. En 1838 commencent les travaux d’aménagement du port avant que lord Brougham ne lance la station, suivi par ses compatriotes, dont le prince de Galles, le futur roi Édouard VII. La ville prend son véritable essor sous le second Empire avec l’arrivée du rail et le début des grands travaux qui vont modeler sa physionomie : aménagement du boulevard de la Croisette, multiplication des hôtels et des maisons résidentielles. Cannes passe de 5 000 habitants en 1851 à 50 000 un siècle plus tard. Ne recevant au départ que des hivernants, elle s’oriente peu à peu vers une saison continue.

Chacune des étapes s’inscrit dans la physionomie urbaine. La vieille ville étage son réseau de ruelles étroites sur les pentes du Suquet, qui protégeait l’entrée du port vers l’ouest. À partir de ce noyau primitif, elle s’est étendue vers l’est, au nord du bassin, puis entre la plage et la voie ferrée ; au-delà, les villas se sont multipliées dans les zones résidentielles du Vallon provençal, de la Californie, de l’Eden ; elles ont gagné en altitude vers Le Cannet et Super-Cannes. Très vite se sont posés des problèmes d’espace, résolus en partie par la couverture de la voie ferrée, la mise en place de déviations routières, l’agrandissement du port jusqu’au futur bassin pour la navigation de plaisance sur le flanc ouest de la pointe de la Croisette.

L’axe vital est le boulevard de la Croisette, qui contourne la rade jusqu’à la pointe orientale, offrant une succession d’hôtels luxueux et de résidences de grand standing. Depuis le casino et la gare maritime se succèdent le palais des Festivals, le Carlton, le Miramar, jusqu’au Palm Beach en front de mer. La promenade a été élargie grâce à des gains sur la mer, et les plages sont devenues en partie artificielles.

Depuis 1962, la ville a gagné 12 000 habitants, et l’agglomération, environ 100 000 ; l’accroissement de population révèle des taux variant du simple au triple entre Cannes et le reste de l’agglomération ; la progression du nombre de résidences construites durant la même période est parallèle.

Le solde naturel étant pratiquement nul depuis une vingtaine d’années, ce secteur urbanisé de la Côte d’Azur ne croît plus désormais que par le seul apport d’un bilan migratoire dont le solde largement excédentaire explique l’importance.

La population nouvelle se dirige de préférence vers la campagne, qui offre encore quelques espaces utilisables. Ainsi Le Cannet, tout proche, dépasse 30 000 habitants et présente les avantages et la proximité de la ville et de ses services sans avoir les inconvénients d’un front de mer désormais saturé. Vallauris (17 466 hab.), centre traditionnel de la poterie artisanale, est devenu un foyer artistique réputé grâce au renom de Picasso et de céramistes d’art. Au large, les îles de Lérins offrent la possibilité d’excursions dans un cadre de pinèdes et de calanques chargées d’histoire.

R. D. et R. F.

➙ Alpes-Maritimes / Côte d’Azur.