Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Canard (suite)

Reproduction

La formation des couples a lieu généralement au début du printemps et fait l’objet de nombreuses parades. L’emplacement du nid, choisi le plus souvent par les deux partenaires, varie avec les espèces : au sol (parfois loin de l’eau), sur la végétation aquatique, dans un trou d’arbre... La construction du nid revient généralement à la femelle, qui pond 3 à 12 œufs au rythme moyen d’un par jour. À la fin de la ponte, elle arrache son duvet ventral, qu’elle dispose dans le nid. Après environ 20 jours d’incubation, les canetons nidifuges sont rapidement « imprégnés » par la nature du milieu environnant, y compris par la cane qui les élève. La mortalité est assez forte et, au bout de 40 à 60 jours, seulement 3 à 6 jeunes s’envolent. Les mâles, dès l’incubation, abandonnent généralement la femelle et se regroupent pour effectuer leur mue avant de gagner les quartiers d’hiver, que les femelles et les jeunes atteignent quelques semaines plus tard. Le grégarisme est alors classique, et la recherche de nourriture s’effectue généralement de nuit sur des emplacements différents. On évalue ainsi à un peu moins d’un demi-million le nombre de Canards hivernant en France, sans tenir compte des migrateurs qui la traversent. La migration de printemps commence dès le début janvier.


Équilibre de population

Les facteurs limitants des populations de Canards sont assez mal connus. Ils peuvent agir sur les lieux de reproduction (niveau d’eau, prédation sur les canetons, emplacements des nids) ou dans les quartiers d’hiver (pression de chasse, zones humides nécessaires aux concentrations hivernales, nourriture disponible). La chasse n’est pas incompatible avec le maintien des populations, car elle peut remplacer l’action de facteurs naturels de mortalité, mais elle doit être scientifiquement contrôlée (dates d’ouverture et de fermeture, modes de chasse, fréquence...) pour éviter que ne soient entamés les effectifs de ces populations, déjà affaiblis par les conséquences des diverses activités humaines.

A. T.


L’élevage du Canard

L’élevage du Canard est le plus souvent pratiqué d’une façon artisanale et empirique. Les techniques de production et d’alimentation du Canard n’ont pas été étudiées avec la même précision que celles des poulets, mais on commence à bien connaître un certain nombre de points importants.


Les principales races domestiques

• Les races de ponte.
Le Coureur indien. C’est la race dont la ponte est la plus forte (plus de 300 œufs par an). Son poids adulte est de 2 kg. Sa croissance est assez lente.
Le Kaki Campbell. Il tire son nom de sa couleur kaki et de son sélectionneur (Mlle Campbell). La cane est une excellente pondeuse. Les adultes pèsent 2,250 kg.
L’Orpington. Cet animal, de couleur fauve, pèse 3 kg adulte. La ponte est de 150 à 200 œufs par an. Les canetons sont précoces : ils pèsent 2 kg à deux mois.

• Les races « chair ».
Le Canard de Rouen. Il a le plumage du Col-Vert. Ce Canard rustique atteint aisément 3,5 à 4 kg. Il est renommé pour son rendement en viande et la finesse de sa chair. La production des œufs est assez faible.
Le Pékin. Il est importé de Chine. C’est un gros Canard à bonne aptitude pour la chair : le mâle pèse 4 kg et la femelle 3,5 kg.
Le Barbarie. On l’utilise pour des croisements. Étant d’une espèce différente de celle des autres Canards, il donne des hybrides stériles appelés mulards, que l’on engraisse surtout pour la production du foie gras. Le mâle adulte pèse 4,5 kg en moyenne. Sa chair est très estimée ; elle est payée un prix nettement plus élevé que celle des autres Canards.

• Les croisements.
Le plus courant est le croisement mâle Pékin - femelle Kaki.
Un autre cas particulier est la production des « mulards » : mâle Barbarie - femelle Pékin ou Rouen.
On obtient des animaux lourds, appréciés pour la production du foie gras.


Conduite de l’élevage du caneton « chair »

• Achat de canetons d’un jour. Il est nécessaire d’acheter des canetons d’un jour qui soient des sujets sélectionnés de bonne valeur, présentant des garanties sanitaires.

• Le local. Il faut pratiquer le démarrage des canetons sur treillis métallique dans une canetonnière chauffée convenablement. La surface nécessaire est de 1 m2 pour 15 canetons.

• La température. Les deux premiers jours, on recommande une température de 32 °C. Il faut diminuer de 2 °C tous les deux jours jusqu’aux 13e et 14e jours. On accélère ensuite la diminution de température pour arriver à 14 °C au 18e jour.

• Humidité et abreuvement. L’humidité doit être de 75 à 80 p. 100. Les canetons ne doivent jamais manquer d’eau de boisson.

• Alimentation. Les quinze premiers jours, le taux de matières azotées doit se situer entre 19 et 20 p. 100. On peut descendre à 17-18 p. 100 en fin d’engraissement. L’aliment contient de la farine de poisson ou du tourteau de tournesol décortiqué, qui apportent une quantité importante d’un acide aminé indispensable au caneton, la méthionine.

• Croissance et indice de consommation. Les croisements modernes à croissance rapide arrivent au poids commercial d’abattage de 1,9 kg en moyenne vers 42-45 jours.

Les indices de consommation varient, selon la qualité de l’aliment et celle de la souche, autour de 3,2 kg d’aliment par kilogramme de poids de Canard.

Il est indispensable de livrer les Canards entre 40 et 45 jours, car la croissance ralentit de façon importante à partir de 50 jours.

Le Canard est un animal aux possibilités exceptionnelles. À titre de comparaison, voici quelques résultats chez divers animaux :


Les maladies du Canard

La plupart des maladies aviaires sont rencontrées chez le Canard. Leurs principaux symptômes sont identiques, leur prévention et leur traitement voisins.

Les maladies virales sont essentiellement l’hépatite à virus, la peste aviaire et la variole.

Les principales maladies microbiennes sont la diarrhée blanche, l’ostéo-arthrite-staphylococcie, le botulisme et le choléra, ou pasteurellose.

Parmi les maladies parasitaires, on rencontre surtout les coccidioses, la capillariose et l’amidostomose.

• Prophylaxie. On recommande :
1. de vacciner les reproducteurs contre l’hépatite à virus ;
2. de vermifuger vers l’âge de 10 semaines, puis 20 semaines, les futurs reproducteurs.