Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

canalisation (suite)

Dispositifs d’alimentation en eau d’un bâtiment dans le cas d’absence d’une distribution urbaine ou rurale

Les canalisations utilisées ont des diamètres et des épaisseurs plus faibles et proportionnés aux besoins en eau du bâtiment. Les tuyaux d’acier dont on se sert sont de gros tubes sans soudures qui s’assemblent par filetage. Extérieurement ils sont galvanisés ou bitumés. L’intérieur des canalisations métalliques servant au transport de l’eau potable reçoit une protection appropriée qui ne doit pas communiquer un mauvais goût à l’eau. C’est ainsi que les produits à base de bitumes sont interdits à cause du risque de dégagement de composés nocifs ou de mauvais goût. Les tuyaux en amiante-ciment d’assez petit diamètre sont aussi utilisés. Le ciment doit être protégé contre les eaux acides à gaz carbonique agressif, en faisant passer ces eaux dans une chambre étanche remplie de granulats de calcaire dur ou de marbre, située entre le captage et l’admission dans les conduites. Les tuyaux en fonte centrifugée sont très utilisés, l’homogénéité du métal leur conférant une durée de vie très longue. Les tuyaux en matière plastique, légers, maniables, résistants à la corrosion et à la gelée, peuvent être employés. Ils sont soit en chlorure de polyvinyle, plastifié ou semi-rigide, soit en polythène. Le plomb peut être utilisé pour des tuyaux sur de faibles parcours ; l’eau ne doit pas stagner dans ces tuyaux, qui ne conviennent pas pour les eaux « granitiques » ou les eaux sans calcaire en raison du danger de saturnisme.


Canalisations d’eau pour les installations intérieures

Ces installations sont les installations sanitaires et les canalisations d’eau potable. Les canalisations en plomb sont faciles à poser, mais la faible résistance du métal oblige à utiliser d’assez fortes épaisseurs. Les tubulures en plomb sont d’un emploi fréquent et commode. Mais, s’il s’agit d’eau potable destinée à l’alimentation, des précautions sont à prendre contre les empoisonnements par saturnisme, notamment après une absence prolongée des utilisateurs : il est nécessaire de soutirer 25 à 30 l d’eau quand celle-ci a stagné plus de 12 à 15 jours dans les tuyaux, et de rejeter cette eau. Les canalisations en cuivre sont excellentes et faciles à poser. Néanmoins, si l’eau contient tant soit peu de gaz carbonique agressif dissous (eau privée de calcaire), elle prend une teinte bleue qui devient d’un bleu intense dès qu’on y dissout du savon, par formation de stéarate de cuivre. Ces eaux ont un goût de cuivre ou de vert-de-gris prononcé, d’ailleurs plus désagréable que nocif, car le cuivre est infiniment moins vénéneux que le plomb. La fonte, l’amiante-ciment pour les plus gros diamètres, et surtout l’acier, plus résistant, moins fragile et moins volumineux que la fonte, sont encore employés, notamment l’acier galvanisé intérieurement, qui, toutefois, ne conviendrait pas pour les canalisations d’eau chaude à plus de 80 °C.


Canalisations pour évacuation des eaux usées

Ces canalisations ne doivent jamais travailler en charge hydraulique, car il y aurait alors refoulement d’eaux polluées par les siphons d’appareils sanitaires et inondation des salles d’eau, des salles de bains, des cuisines, des water-closets, etc. Les tuyaux de plomb, n’étant pas mis en pression, sont beaucoup plus minces que pour les amenées d’eaux propres, et les joints sont plus faciles à réaliser. Les raccordements sont aisés à exécuter. Les canalisations en cuivre sont très peu utilisées, étant trop coûteuses pour un tel emploi. Les canalisations en fonte à emboîtements par raccords préfabriqués sont d’un emploi courant. Les joints sont obturés au ciment ou au moyen de mixtures au soufre. Pour les descentes d’eaux de pluie, les emboîtements se font le plus souvent librement, sans joints. Les canalisations en acier sont raccordées entre elles par soudure autogène, et les emboîtures nécessaires sont d’une réalisation telle qu’elles nécessitent l’intervention de spécialistes. Les canalisations en zinc résistent bien aux eaux pluviales. Dans les descentes d’eau, les parties basses sont exécutées en fonte, plus résistante aux efforts que le zinc. Les canalisations de grès (grès cérame) sont d’un emploi extrêmement courant pour les évacuations d’eaux usées ; mais elles doivent être posées en terrain stable. Les canalisations en amiante-ciment sont relativement minces, du fait qu’elles ne sont pas soumises à des surpressions, et ne doivent pas l’être. Enfin, les canalisations en plastique sont possibles, mais pas pour des évacuations d’eau chaude ou très chaude.

Quel que soit leur type, les canalisations doivent toujours être mises « hors gel ». Dans les régions froides, il convient de les enterrer à 0,80 m au minimum, ou, mieux, à 1,20 m, limite extrême de la « frange » de congélation dans les régions tempérées. On peut aussi calorifuger les canalisations situées à l’extérieur, mais ce n’est pas toujours suffisant en cas de stagnation de l’eau, durant les gels intenses et prolongés.


Canalisations de gaz

Durant longtemps, ces canalisations étaient constituées uniquement par des tuyaux de plomb minces, faciles à couder et peu altérables, les pressions effectives imposées par le gaz, à partir du compteur, étant faibles et justifiant les faibles épaisseurs des conduites. Actuellement, on utilise de plus en plus les canalisations en tube d’acier, pour les conduites montantes surtout, ainsi que pour les canalisations centrales de plus gros diamètre. Ces canalisations, qui doivent être protégées contre l’oxydation, sont généralement munies de bouchons de décrassage en cuivre ou en laiton et, sur les grosses canalisations, de tampons de visite comme pour les canalisations d’eaux usées. Les canalisations en cuivre, minces et plus décoratives, sont utilisées pour des installations intérieures, pour les raccords, les branchements et les colonnes montantes. L’évacuation des gaz nocifs produits par la combustion du gaz de ville ou du gaz naturel pour le chauffage des locaux ou la production d’eau chaude est un problème capital, car ces gaz sont riches en oxyde de carbone, et leur diffusion peut être mortelle pour les habitants. Les tuyaux d’aluminium conviennent bien pour cette évacuation, qui nécessite un bon tirage (arrivée d’air dans la pièce intéressée et cheminées d’évacuation assez larges et suffisamment hautes).