Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Camus (Albert) (suite)

 J. Cruickshank, Albert Camus and the Literature of Revolt (Londres, 1960 ; nouv. éd., 1968). / Configuration critique d’Albert Camus (Lettres modernes, 1961-1963 ; 2 vol.). / C. Gadourek, les Innocents et les coupables (Mouton, La Haye, 1963). / M. Lebesque, Camus par lui-même (Éd. du Seuil, coll. « Microcosme », 1963). / G. Bru, Albert Camus (New York, 1964 ; nouv. éd., 1970). / A. Nicolas, Une philosophie de l’existence, Albert Camus (P. U. F., 1964) ; Albert Camus (Seghers, 1966). / P. G. Castex, Albert Camus et « l’Étranger » (Corti, 1965). / P. Ginestier, Camus (Bordas, 1965). / J. Majault, Camus, révolte et liberté (Éd. du Centurion, 1965). / M. Blanchot et coll., Hommage à Camus (Gallimard, 1967). / L. Pollmann, Sartre und Camus, Literatur der Existenz (Stuttgart, 1967). / E. Sturm, Conscience et impuissance chez Dostoïevski et Camus (Nizet, 1967). / B. T. Fitch (sous la dir. de), Albert Camus (Lettres modernes, 1968-1973 ; 5 vol.) ; « L’Étranger » d’Albert Camus (Larousse, 1973). / R. Gay-Crosier, les Envers d’un échec. Étude sur le théâtre d’Albert Camus (Lettres modernes, 1968). / J. Grenier, Albert Camus (Gallimard, 1968). / J. Sarocchi, Camus (P. U. F., 1968). / J. C. Brisville, Camus (Gallimard, 1970). / A. Costes, Albert Camus et la Parole manquante (Payot, 1973).
On peut également consulter la bibliographie des œuvres et des articles consacrés à A. Camus publiée dans les Calepins de bibliographie (Lettres modernes, 1965 et suiv.).

Canada

État de l’Amérique du Nord. Capit. Ottawa (302 000 hab.). Villes princ. : Montréal, Toronto, Vancouver.


Introduction

L’existence d’un Canada distinct des États-Unis paraît un défi à la géographie de l’Amérique du Nord. Les régions subarctiques et polaires occupent la majeure partie de son territoire immense. Le Canada habité est coupé en quatre parties, qui prolongent les régions contiguës des États-Unis et ont autant ou plus de rapports avec celles-ci qu’entre elles. Les ressemblances des deux pays soulignent le paradoxe d’un Canada séparé. Les mêmes unités de relief se rencontrent dans l’un et l’autre (à l’exception du Bouclier canadien). Les deux États ont en commun le système fédéral (quoique les provinces aient plus de pouvoir que les États). La culture anglo-américaine est exclusive dans l’un (melting pot), domine dans l’autre (où les pouvoirs de décision appartiennent encore aux WASP [White Anglo-Saxon Protestant]). L’organisation sociale tend à se confondre presque totalement avec la concentration urbaine dans les deux pays. L’un et l’autre reconnaissent les mêmes dogmes économiques : libre entreprise, productivité, publicité, consommation. Leur frontière commune, qui n’a jamais arrêté les migrations dans le passé, est aujourd’hui perméable aux idées, aux modes de vie, au style architectural, aux types de loisirs. Mais c’est une osmose à sens unique, des États-Unis au Canada.

L’existence du Canada repose sur une construction transcontinentale, a mari usque ad mare, décidée par les « Pères de la Confédération » en 1867 et matérialisée par l’achèvement de la ligne du Canadien pacifique (ou Canadian Pacific Railway, CPR) en 1885. Les analogies entre les deux pays ne doivent pas masquer les éléments d’originalité du Canada, tels que l’appartenance au Commonwealth et les institutions politiques d’origine anglaise. La présence d’un bloc canadien-français résistant à l’assimilation nord-américaine est considérée par nombre de Canadiens comme une des bases de leur identité nationale. Le Nord, terre d’aventure et réservoir de richesses minières, hydrauliques et forestières, est regardé aujourd’hui comme l’élément original de la géographie canadienne.


La nature canadienne

Les paysages canadiens sont ceux d’un pays nordique : les marques du climat actuel, les traces des périodes glaciaires, l’abondance des eaux courantes, les myriades de lacs, l’immense forêt boréale évoquent la Scandinavie et la Sibérie. Seules les marges méridionales rappellent tantôt l’Ukraine, tantôt l’Europe centrale.

• Le bâti structural comprend d’abord le Bouclier canadien, qui occupe la moitié du territoire. Formé de roches principalement cristallines, stable depuis les derniers mouvements précambriens, le Bouclier canadien est peu élevé et peu accidenté, sauf au nord-est (Baffin, 2 600 m). Il plonge sous les plates-formes sédimentaires (primaires et secondaires), représentées surtout au sud-est (basses terres du Saint-Laurent) et à l’ouest (Prairies, vallée du Mackenzie). Trois séries de chaînes, composées de batholites et de matériaux sédimentaires plissés, souvent métamorphisés, entourent le Canada : le système appalachien, d’âge carbonifère, dans les Cantons de l’Est et les Provinces maritimes (800 m à Terre-Neuve) ; les Cordillères de l’Ouest, mises en place au Crétacé et à l’Éocène, comprenant les Rocheuses (de 3 500 à 4 000 m), des plateaux intérieurs (vers 1 000 m) et les chaînes pacifiques (de 4 000 à 4 500 m ; 6 050 m au mont Logan, un des points culminants d’Amérique) ; enfin les montagnes « innuitiennes » de l’archipel arctique, d’âge calédonien et alpin (3 000 m dans le nord d’Ellesmere).

• Les climats froids dominent dans la majeure partie du Canada. Le climat de l’archipel arctique est polaire : absence d’été, hivers très froids, peu de neige (Alert Point : moyenne de 4 °C en juillet ; moyenne de – 33 °C, minimum moyen de – 37 °C et minimum absolu de – 53 °C en janvier). La vallée du Mackenzie et le corps principal du Bouclier sont soumis au climat subarctique : deux mois d’été ont une moyenne supérieure à 10 °C (13,5 °C à Aklavik et 12,8 °C à Schefferville en juillet) avec quelques jours chauds. Les hivers sont longs et rigoureux (moyenne de – 25 à – 30 °C en janvier), avec peu de neige dans le Nord-Ouest, mais beaucoup de neige et de violentes tempêtes en Ungava-Labrador. Les plateaux intérieurs de Colombie et du Yukon ont un climat tempéré de montagne au sud (– 5 °C en janvier ; de 20 à 22 °C en juillet) et un climat polaire de montagne au nord (de – 15 à – 20 °C en janvier, de 12 à 15 °C en juillet ; minimum absolu de – 63 °C à Snag en février 1947). À l’abri des chaînes pacifiques, ils sont peu arrosés.