Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Afrique (suite)

La forêt dense équatoriale, ou rain forest, n’existe que dans les régions recevant plus de 1 700 mm de pluie, et sans véritable saison sèche (elle est pour cette raison toujours verte) : c’est le cas de la forêt du bassin du Congo. C’est une forêt à très grands arbres, à plusieurs étages de végétation, caractérisée par la coexistence d’un très grand nombre d’espèces végétales.

La forêt tropophile à feuilles caduques correspond aux régions encore suffisamment arrosées mais possédant une saison sèche. Ce type couvre de grandes surfaces en Afrique occidentale, et dans le nord de l’Afrique australe. Mais même dans des régions plus sèches, il peut exister un ruban forestier le long des fleuves ou des rivières, lié à la nappe : ce sont les forêts-galeries.

Les savanes peuvent résulter de la destruction d’une végétation forestière préexistante. Mais elles peuvent être aussi originelles, en particulier dans la zone où la saison sèche couvre 3 à 8 mois. Il en existe une grande variété de types plus ou moins humides, avec des types de passage à la végétation forestière. La forêt-parc juxtapose des espaces boisés avec des surfaces découvertes à grandes graminées. Les savanes arborées possèdent un tapis continu de graminées, piqueté d’arbres : ainsi sur de grands espaces en Afrique orientale, en Afrique occidentale et australe. Les savanes herbeuses sont au contraire dépourvues d’arbres (par exemple sur certaines carapaces imperméables). Le passage au désert se fait par la steppe subdésertique, constituée par un semis lâche de buissons souvent épineux.

La végétation des régions méditerranéennes est variée, allant des steppes buissonnantes dans les régions sèches aux forêts de chênes verts, de chênes-lièges, de pins, de cèdres.

Les montagnes intertropicales possèdent une zonation végétale en altitude comprenant des formations variées. Ainsi, en Afrique orientale, au Kilimandjaro, au mont Kenya, au Ruwenzori, à la forêt des basses pentes, passant vers le haut au Nebelwald, succèdent une zone à bambous, puis la zone des grandes bruyères, enfin la prairie alpine à lobélies et séneçons géants.


L’hydrographie

Une grande partie du continent africain est aréique ou endoréique. L’aréisme correspond aux régions désertiques déjà énumérées. L’endoréisme intéresse la totalité de la rift-valley orientale (du Kenya), le rift éthiopien, la cuvette du Tchad, enfin les chotts du Sud tunisien et du nord de la Libye. Les principaux bassins exoréiques correspondent essentiellement à quatre grands fleuves : le Congo, le Niger, le Nil et le Zambèze.

Les régimes hydrographiques dépendent des régimes pluviométriques. Ainsi dans les régions équatoriales les rivières ont de l’eau toute l’année. Dans les régions tropicales, les crues ont lieu en saison humide et les étiages en saison sèche. Dans les régions arides ou subarides, les oueds sont à sec la plupart du temps.

Les grands fleuves, pourvus d’un réseau d’affluents couvrant généralement des zones climatiques diverses, peuvent échapper à ce schéma simple.

Le Congo, dont le bassin couvre 4 Mkm2, a un débit moyen de 50 000 m3/s. Les affluents du nord relaient ceux du sud, de telle sorte que le débit d’étiage représente encore les deux tiers du débit de crue. Le Nil, dont le bassin s’étend jusque dans la zone équatoriale, dépend cependant pour son alimentation essentiellement de la zone tropicale nord, d’où des hautes eaux d’été, dues surtout aux apports du Nil Bleu et de l’Atbara, drainant les hautes terres éthiopiennes. Le Niger, qui prend sa source dans la zone tropicale, a aussi de hautes eaux estivales. Le Zambèze a un régime contrasté, avec de hautes eaux durant l’été austral.

La plupart des fleuves, ainsi généralement que leurs affluents, ont un profil en long irrégulier, en escalier, avec des rapides et des chutes (multiples rapides du Nil ; Victoria Falls sur le Zambèze ; Stanley Falls sur le Congo, etc.). Ce caractère des fleuves fait de l’Afrique le continent sans doute le plus riche en possibilités hydro-électriques.

R. B.


L’histoire de l’Afrique

V. Afrique noire, Afrique romaine, Empire colonial britannique, Empire colonial espagnol, Empire colonial français, Empire colonial portugais, et au nom des États de l’Afrique.


L’Afrique contemporaine, continent sous-développé


Le sous-développement économique

Souligné par la faiblesse du produit intérieur brut, il épouse différentes formes. Le sous-développement de production est lié à l’anachronisme des structures héritées de la colonisation, à la carence des capitaux et des équipements, à l’existence d’une monoculture industrielle, enfin à la juxtaposition d’une économie de subsistance traditionnelle et d’une économie moderne sans aucune correspondance. Le sous-développement commercial n’est pas moins patent. On produit plus pour exporter que pour consommer et on importe plus pour consommer que pour s’équiper. L’économie africaine se caractérise par de nombreux aspects défavorables : inorganisation des circuits de distribution (peu de chemins de fer, routes mauvaises et rares, persistance des modes traditionnels d’échange mal adaptés) ; faiblesse du commerce interafricain et absence de coordination entre la politique de production et celle d’échange ; étroitesse des marchés nationaux (médiocrité du pouvoir d’achat, manque d’éducation du consommateur, multiplicité de petits États peu peuplés pratiquant le plus souvent des économies concurrentielles et une politique stérile de protection douanière) ; tendance à exporter des produits primaires peu compétitifs, sujets aux fluctuations du marché international et fournissant des devises bien vite absorbées par l’achat de denrées vivrières ou de biens d’équipement parfois ostentatoires. Quant à la consommation, elle souffre de deux tares majeures, d’un côté, la sous-nutrition et la malnutrition, encore renforcées par la survivance de tabous alimentaires (interdits, jeûnes), de l’autre, l’introduction de coutumes bourgeoises (recherche de produits européens de luxe en partie responsables du déficit de la balance commerciale). La prépondérance des cultures commerciales, les mauvaises conditions de stockage et d’approvisionnement, l’âpreté au gain de certains intermédiaires étrangers ne font qu’accroître les difficultés.