Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

Byron (George Gordon, lord) (suite)

 A. Maurois, Byron (Grasset, 1930 ; 2 vol.) ; Don Juan ou la Vie de Byron (Hachette, 1967). / R. Escarpit, Lord Byron, un tempérament littéraire (Cercle du Livre, 1958 ; 2 vol.) ; Byron (Seghers, 1960). / A. Rutherford, Byron, a Critical Study (Stanford, Calif., 1961). / R. F. Gleckner, Byron and the Ruins of Paradise (Londres, 1968).

byzantin (Empire)

Empire chrétien gréco-oriental, héritier de l’Empire romain (330-1453).


L’histoire

C’est en 330 que Constantin* fonde Constantinople, mais c’est seulement en 395 que naît l’Empire byzantin, lorsque l’Empire romain est partagé en deux États distincts. Son rôle devient essentiel quand, en 476, s’effondre l’empire d’Occident (Rome).


L’héritage constantinien

Les successeurs de Constantin († 337) se donnent pour tâche de défendre le christianisme contre les hérésies, et l’Orient contre les invasions. Dans la querelle qui met aux prises les fils du défunt, Constance l’emporte : maître absolu de l’État et de l’Église, il tente d’imposer l’arianisme comme religion officielle. Son cousin Julien, dit l’Apostat (361-363), caresse l’espoir de sauver l’héritage antique, qu’il estime menacé par la foi nouvelle, et amorce avec plus de passion que de réalisme un retour au paganisme, mais son mouvement, qui n’avait que l’appui de l’intelligentsia, tourne court : l’élan du christianisme était irrésistible.

La mort de Julien dans un combat contre les Perses est suivie d’une période de grande confusion : l’Empire, dont l’unité subsiste en droit, est gouverné d’abord par deux empereurs, Valens et Valentinien, puis tenu par une seule main, celle de Théodose Ier le Grand (379-395), avant d’être de nouveau confié aux deux fils de ce dernier, l’Occident à Honorius, l’Orient à Arcadius (395-408). L’unité constitutionnelle de l’Empire devient de plus en plus théorique sous la pression de facteurs puissants : la vitalité de l’Orient contraste avec la décadence de l’Occident ; le christianisme oriental se range sous la tutelle impériale, mais ébauche des tentatives d’indépendance à l’égard du siège de Rome ; l’Orient résiste victorieusement aux assauts des Barbares au moment où l’Occident succombe sous le déluge germanique.


Les conflits religieux

Théodose Ier le Grand, nicéen fanatique, livre une lutte sans merci à l’arianisme et au paganisme, dont les adeptes encourent la terrible accusation de lèse-majesté : le christianisme « catholique », c’est-à-dire nicéen, est déclaré religion d’État, et ressortit désormais au domaine politique ; toute autre confession est interdite. Le concile de Nicée (325), en affirmant la parfaite divinité du Fils et sa pleine égalité avec le Père, a résolu théoriquement le problème trinitaire soulevé par Arius, mais il n’a pas supprimé l’hérésie, qui dure jusqu’à la fin du ive s.

Cette querelle liquidée, une autre surgit, portant sur la conception de l’union des deux natures, divine et humaine, dans la personne du Verbe incarné ; c’est la querelle nestorienne (v. Nestorius) qui est vidée au concile d’Ephèse, en 431, au profit du génial et rusé Cyrille d’Alexandrie, dont la doctrine, qui a l’appui de Rome, obtient gain de cause.

Mais l’emploi inconsidéré d’une formule ambiguë de ce dernier, « une seule nature du Christ incarné », rouvre bientôt la querelle christologique. Le monophysisme* provoque alors un schisme gros de conséquences politiques : l’Égypte, la Syrie, la Palestine et bientôt l’Arménie se rangent sous la bannière monophysite et ne tardent pas à afficher des aspirations séparatistes. Pour des raisons plus politiques que religieuses, les empereurs suivants, Basiliscos (474-476) en 475 et Zénon (474-491) en 482, esquissent un compromis entre les deux conceptions, et Anastase Ier (491-518) répudie la doctrine chalcédonienne, mais sans autre résultat que de troubler gravement la paix civile et de déclencher un schisme de trente ans (482-518) entre Byzance et Rome.


Les invasions barbares


Les Wisigoths

Les Wisigoths, barbares particulièrement turbulents et dangereux, dont les empereurs byzantins avaient pensé dissiper la menace en les installant à l’intérieur des frontières, se révoltent en 378 et écrasent les armées romaines à Andrinople ; l’empereur Valens reste parmi les morts. Son successeur, Théodose Ier, juge plus politique de les enrôler comme fédérés au service de l’Empire, mais la germanisation poussée de l’armée, en augmentant les charges du Trésor, augmente d’autant les contributions fiscales et donc la misère du menu peuple, qui cherche dans le servage un remède à ses malheurs. En 395, à l’appel d’Alaric, ils font de nouveau défection : ils dévastent la péninsule balkanique, puis prennent le chemin de l’Italie, où Rome leur échoit en 410.


Les Huns

Un peuple autrement redoutable, celui des Huns, vient camper sur le Danube. Théodose II leur consent un tribut annuel en or, mais leur roi Attila manifeste de nouvelles exigences et marche sur la capitale (441) : on se résigne à tripler le tribut. Il revient à la charge en 447, puis se dirige vers l’Occident, où ses troupes sont sévèrement étrillées aux champs Catalauniques, en 451. Sa mort, en 453, délivre l’Empire de ses ravages.


Les Ostrogoths

La menace des Huns fait place à celle des Ostrogoths qui, sous la conduite de Théodoric, saccagent à leur tour la péninsule des Balkans, mais Zénon, un chef de clan isaurien devenu empereur, s’en débarrasse en chargeant Théodoric (488) d’évincer Odoacre, le roi des Hérules, qui avait fait main basse sur l’Italie. Les Ostrogoths victorieux y fondent le royaume de Ravenne (493). L’Italie était perdue pour l’Empire, mais l’Orient était sauvé pour la troisième fois.

En Occident, dont les Barbares se partagent les dépouilles, émerge, au cœur des ruines et du vide politique, un pouvoir destiné à un brillant avenir : le siège de Rome, dont un titulaire illustre, l’énergique Léon le Grand, affiche des prétentions à régenter souverainement l’Église universelle.