Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

Broglie (Louis, prince, puis duc de) (suite)

Les continuateurs


Max Born,

physicien anglais né allemand (Breslau 1882 - Göttingen 1970). Destitué en 1933 par le gouvernement nazi de sa fonction de directeur de l’Institut de physique théorique de Göttingen, il se réfugie en Angleterre, où il obtient en 1936 une chaire à Édimbourg. Il donne en 1927 une interprétation probabiliste des ondes associées aux particules en mouvement et formule en 1933 une théorie unitaire du champ électromagnétique. Pour rendre compte des propriétés spectroscopiques des atomes, il imagine, avec l’Allemand Pascual Jordan (né en 1902), la « mécanique des matrices ». (Prix Nobel de physique, avec Walther Bothe [1891-1957], en 1954.)


Paul Dirac,

v. l’article.


Erwin Schrödinger,

v. l’article.


Otto Stern,

physicien américain né allemand (Sorau [auj. Zary] 1888 - Berkeley 1969). Il a découvert les propriétés magnétiques des atomes, mesurant en 1921, avec l’Allemand Walther Gerlach (né en 1889), le moment magnétique élémentaire. On lui doit en 1932 une mesure précise de la vitesse des molécules gazeuses. La même année, il montre que les noyaux d’hydrogène et d’hélium permettent d’obtenir des spectres, prouvant ainsi la réalité des ondes associées aux particules lourdes. (Prix Nobel de physique en 1943.)

R. T.

 A. George, Louis de Broglie, physicien et penseur (A. Michel, 1953). / M. A. Tonnelat, Louis de Broglie (Seghers, 1966). / Louis de Broglie, sa conception du monde physique (Gauthier-Villars, 1973).

brome

Corps simple liquide, non métallique.



Découverte

Le brome fut découvert en 1826 par Balard en traitant par le chlore la liqueur résiduelle provenant de l’eau de mer après précipitation du sel marin.


État naturel

Le brome se trouve à l’état de bromures dans l’eau de mer ou dans les dépôts salins provenant d’évaporation d’eaux saumâtres à des époques géologiques passées. Il ne représente que 0,01 p. 100 de la lithosphère.


Atome

L’élément a le numéro atomique 35, et la structure électronique est dans l’état fondamental de l’atome 1s2, 2s2, 2p6, 3s2, 3p6, 3d10, 4s2, 4p5. Il résulte de cette structure, comme pour le chlore et l’iode, une aptitude de l’atome à acquérir un électron supplémentaire en donnant l’anion Br ou une liaison de covalence comme dans la molécule Br2 elle-même ; il peut aussi former plusieurs liaisons de covalence avec des atomes suffisamment électronégatifs, tels que d’autres halogènes ou l’oxygène.

Cela correspond aux énergies suivantes d’ionisation : 11,8 eV pour le premier électron, 22,8 eV pour le deuxième, puis 36 eV, 50,2 eV, 60,3 eV, 87,4 eV, 102 eV et 209 eV (pour un huitième électron), et aussi à l’affinité électronique de 3,78 eV, correspondant à la fixation d’électron :
Br + e → Br.
Il en résulte aussi un rayon atomique de 1,14 Ả et un rayon du cation Br de 1,95 Å.


Corps simple

Le brome est un liquide rouge foncé à la température ordinaire ; il se solidifie à – 7 °C, et sa température normale d’ébullition est 59 °C.

Il a des propriétés chimiques très voisines de celles du chlore, mais il est un peu moins électronégatif. Il forme des bromures avec les métaux ; il s’additionne aux molécules non saturées, surtout organiques ; il donne des réactions de substitution, en particulier avec les hydrocarbures, et manifeste un net caractère oxydant.

Il est préparé à partir des eaux mères de cristallisation des chlorures alcalins par déplacement au moyen du chlore.


Principaux dérivés

Il y a trois oxydes, Br2O, BrO2 et BrO3, comme dans le cas du chlore. Les dérivés oxygénés sont voisins de ceux du chlore, mais on ne connaît pas d’équivalents de l’acide chloreux HClO2 et de l’acide perchlorique.

Le brome est utilisé dans quelques sels, en particulier le bromure d’argent des plaques et des films photographiques usuels, et quelques dérivés organiques, notamment le bromure d’éthylène C2H4Br2. Ce corps sert à éliminer, sous forme de bromure de plomb lubrifiant, le métal du plomb tétraéthyle, utilisé comme antidétonant dans l’essence.

Les bromures de sodium, de potassium et de calcium ont une action sédative et sont utilisés dans les médications psycholeptiques.

Antoine Jérôme Balard

Chimiste et pharmacien français (Montpellier 1802 - Paris 1876). Il réussit à extraire les sulfates de sodium et de potassium de l’eau de mer, et, en 1826, il découvrit le brome, dont il montra les analogies avec le chlore et l’iode. (Acad. des sc., 1844.)

H. B.

Broméliacées

Famille de plantes monocotylédones des régions chaudes, souvent épiphytes.


Introduction

La famille des Broméliacées (ordre des Broméliales, classe des Monocotylédones) comprend environ deux mille espèces réparties en une cinquantaine de genres, toutes vivant en Amérique tropicale ou en Guinée. L’Ananas en est la plante la plus connue.

Les fleurs, à symétrie ternaire, ont deux cycles de pièces périanthaires (calice, corolle) qui sont bien distincts l’un de l’autre, les pétales étant souvent colorés très violemment en bleu foncé et rouge vif à la fois sur la même fleur. Les étamines sont au nombre de six, et l’ovaire est divisé en trois loges. Mais ces plantes sont surtout bien caractérisées par leur appareil végétatif : les tiges sont ordinairement très courtes ; les feuilles, coriaces, souvent épineuses sur les bords et au sommet, disposées en rosette, forment une sorte d’entonnoir d’où sort l’inflorescence.


L’Ananas

L’Ananas (Ananas comosus) possède des feuilles très allongées (5 cm de large à la base et se réduisant progressivement jusqu’au sommet, et 1,5 m de long) à bords épineux, groupées en une rosette au centre de laquelle part une hampe florale de 1,50 m, portant à son sommet un épi serré de fleurs. C’est l’ensemble de tous les fruits (baies sans graines) ainsi que de leurs bractées charnues qui forme le « fruit », qui peut atteindre plusieurs kilogrammes. Cette masse est surmontée d’une couronne de bractées non charnues entourant le bourgeon terminal, qui avorte en culture. Au bout de dix-huit mois environ, la récolte se fait par coupe de la tige (fruit de « première récolte ») ; l’année suivante, on ne laisse se développer qu’une seule pousse latérale (fruit dit « de premier rejeton »), puis on détruit la plantation pour faire place à de nouveaux plants. Cette culture se fait dans les régions tropicales où la température est élevée (environ 25 °C de moyenne) et la pluviosité importante (1 000-1 500 mm annuellement). Trois variétés surtout font l’objet de culture intensive aux Hawaii, aux Philippines, à T’ai-wan, en Malaisie, en Amérique centrale, aux Antilles et dans une grande partie de l’Afrique tropicale.