Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

aérostation (suite)

Les grandes étapes de l’aérostation

1782

Expérience de Joseph Montgolfier sur les possibilités ascensionnelles de l’air chaud, à Avignon.

1783

4 juin : ascension du premier aérostat à air chaud (montgolfière) lancé par Joseph (1740-1810) et Étienne (1745-1799) Montgolfier, à Annonay ; 27 août : ascension du premier ballon gonflé à l’hydrogène, lancé par Jacques Charles (1746-1823) et les frères Anne Jean (1758-1820) et Nicolas Louis (1761-1828) Robert, à Paris ; 19 septembre : première ascension d’êtres vivants (un canard, un coq et un mouton) à bord d’une montgolfière, à Versailles ; 15 octobre : première ascension d’un homme, Pilâtre de Rozier, à bord d’une montgolfière captive ; 21 novembre : premier voyage aérien libre de la Muette aux Gobelins par François Pilâtre de Rozier (1756-1785) et le marquis d’Arlandes (1742-1809), à bord d’une montgolfière (durée : 25 minutes).

1784

25 avril : première tentative de direction des aérostats par Guyton de Morveau et Bertrand, à Dijon ; 16 octobre : première application de l’hélice à l’aérostation par Blanchard, à Londres.

1785

7 janvier : traversée de la Manche en ballon par Blanchard et Jeffries, de Douvres à Guines ; 15 juin : premières victimes de la navigation aérienne, Pilâtre de Rozier et Romain se tuent en ballon à Wimereux.

1794

Première utilisation militaire du ballon captif par Coutelle au siège de Maubeuge (2 juin) et à la bataille de Fleurus (26 juin).

1797

22 octobre : première descente en parachute, depuis un ballon, par Jacques Garnerin, à Paris.

1821

19 juillet : première ascension avec un ballon gonflé au gaz d’éclairage, par Charles Green, à Londres.

1844

9 juin : premier modèle de ballon dirigeable à hélices mues par une petite machine à vapeur du Dr Le Berrier, à Paris.

1849

7 octobre : traversée des Alpes en ballon par Francisque Arban, de Marseille à Stubini, près de Turin.

1852

24 septembre : ascension du premier ballon dirigeable à vapeur d’Henri Giffard, à Paris.

1859

1er-2 juillet : premier transport postal en ballon de Saint-Louis à Henderson.

1870

22 septembre-28 janvier 1871 : service postal aérien entre Paris assiégé et la province, par 66 ballons-poste montés.

1872

13 décembre : application d’un moteur à gaz à un ballon dirigeable, à Brünn.

1884

9 août : premier circuit aérien fermé, accompli par le dirigeable France sous l’action d’un propulseur mécanique, monté par Charles Renard et Arthur Krebs, à Chalais-Meudon.

1886

12-13 septembre : premier voyage aérien de plus de vingt-quatre heures en ballon.

1896

28 août : première application d’un moteur à essence à l’aéronautique : dirigeable Deutschland, à Berlin.

1897

11-14 juillet : première exploration en ballon, par Salomon August Andrée, Nils Strindberg et Knut Frankel, du Spitzberg en direction du pôle Nord ; 3 novembre : première ascension d’un ballon dirigeable rigide entièrement métallique, le Schwartz, à Berlin.

1899

12 juin : première épreuve sportive de distance en ballon, à Paris.

1900

3 juillet : première ascension d’un dirigeable rigide, type Zeppelin, sur le lac de Constance.

1901

31 juillet : première ascension à plus de 10 000 m en ballon, à Berlin.

1903

12 novembre : premier voyage aérien par un engin mécanique, le dirigeable Lebaudy, entre Moisson et Paris (62 km).

1910

16 octobre : première traversée du pas de Calais en dirigeable.

1912

5 mars : première utilisation militaire des dirigeables ; les dirigeables italiens P-1 et P-3 effectuent une reconnaissance des lignes turques à l’ouest de Tripoli.

1914

Utilisation par les armées allemandes de ballons captifs cerfs-volants (Drachen-Ballon) pour des missions d’observation ; remplacement en France des ballons captifs sphériques par les « saucisses ».

1915

Utilisation des dirigeables allemands pour des missions de bombardement en Grande-Bretagne et en France.

1916

Création par Albert Caquot d’un nouveau ballon captif allongé, type M.

1919

4 avril : premier transport aérien public en dirigeable entre Rome et Naples, avec semi-rigide ; 24 août : premier service régulier de transport public en dirigeable entre Friedrichshafen et Berlin.

1926

11-14 mai : première traversée complète de la calotte polaire arctique par le dirigeable Norge.

1929

8-29 août : premier tour du monde en dirigeable par le Graf Zeppelin, en quatre étapes.

1931

26 mai : première exploration de la stratosphère en ballon libre, par Auguste Piccard et Kipfer (15 781 m).

1931

29 août : premier service aérien transatlantique commercial, par le dirigeable Graf Zeppelin.

1936

6 mai : première traversée commerciale de l’Atlantique Nord en service régulier, par le dirigeable Hindenburg.

1940

Utilisation par la Grande-Bretagne de petits ballons captifs pour la protection des villes et des points sensibles contre les raids de bombardiers.

1943

Utilisation par la marine américaine de petits dirigeables gonflés à l’hélium pour la surveillance des côtes, la recherche des sous-marins et le sauvetage des pilotes tombés en mer.

J. D.

aérotechnique

Ensemble des techniques qui concourent à l’étude et à la mise au point d’un aéronef ou d’un engin spatial.


L’aérotechnique va de l’étude aérodynamique de l’appareil jusqu’à ses essais en vol. Actuellement, le terme recouvre plus particulièrement tout ce qui concerne les matériaux utilisés et les méthodes de fabrication.

À l’origine, la construction des avions était réalisée uniquement en bois et en toile. Ce n’est qu’à partir de 1912 que la construction métallique fit son apparition. Le premier appareil construit en métal est le « Tubavion » de Primard et Ponche. Cette méthode de construction, qui devait progressivement s’imposer pour tous les types d’avions, ne fut tout d’abord généralisée que pour les appareils de fort tonnage. Quant à la construction en bois, elle s’est poursuivie jusqu’au cours de la Seconde Guerre mondiale, époque à laquelle il existait encore des chaînes de fabrication d’avions de chasse tout en bois, notamment en Grande-Bretagne et en Allemagne. Un pas important dans la construction métallique a été franchi avec les revêtements travaillants, qui participent à la résistance et à la solidité de l’ensemble de la structure. Avec l’augmentation constante des vitesses, aux impératifs de résistance mécanique se sont superposées les sujétions découlant de la tenue à réchauffement des matériaux et des structures. Ces questions ont pris une importance considérable en aéronautique avec le dépassement de mach 2. Dans le domaine aérospatial, pour les fusées et les vaisseaux spatiaux, ces considérations sont devenues primordiales puisque les mêmes structures peuvent se trouver placées dans une ambiance à – 80 °C tout aussi bien qu’à 2 000 ou 2 500 °C. Les températures extrêmes peuvent même atteindre 4 000 à 5 000 °C, lors de la rentrée dans l’atmosphère. Dans ces conditions, non seulement les matériaux ont subi une évolution, mais les méthodes classiques de construction ont cédé la place à des techniques particulières.