Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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botanique (suite)

On peut citer N. Patouillard parmi ceux qui se sont particulièrement intéressés aux Basidiomycètes, puis Robert Kühner, R. Heim et Emil Fischer. De brillants travaux sont publiés sur les parasites et l’alternance de leurs générations. J. A. Nannfelt apporte beaucoup à la connaissance des Ascomycètes, ainsi que von Hönel, F. Theissen, G. Arnaud, J. Muller, Roland Thaxter, H. Gilkey, etc. Les Phycomycètes sont étudiés par F. B. Cotner, C. R. Dreschler, John Nathaniel Couch, W. H. Weston, F. K. Sparrow et Christopher Kelk Ingold, etc.

En algologie, les progrès de l’histologie, de la cytologie, de la biochimie, et de la physiologie (nutrition et reproduction) ont permis la séparation des grands groupes en phylums indépendants (4 d’après Chadefaud) : les Algues bleues (2 000 espèces) sont caractérisées par leur organisation cellulaire, leurs pigments, l’absence de reproduction sexuelle connue à ce jour et même leur physiologie ; les Algues vertes (6 000 à 8 000 espèces) sont de morphologie très variée ; les Algues brunes, surtout marines (16 000 espèces), sont réparties en trois groupes : Phaeophycophytes, Chrysophycophytes, Pyrrophycophytes ; les Algues rouges, dont la chlorophylle est masquée par un pigment rouge, la phycoérythrine, ont un cycle sexuel et un mode de reproduction souvent très particuliers.

Entre les deux guerres, l’étude des Lichens s’est beaucoup ralentie, mais de nouvelles équipes se remettent activement au travail. Harmand a publié une flore de France, Hue a modifié la classification en fondant la sienne sur l’anatomie. On peut encore citer les travaux de F. W. Zopf, de F. Tobler et Fernand Moreau, de J. Maheu et de M. Chadefaud.

• Physiologie végétale. Les études physiologiques, déjà importantes au xixe s., prennent un développement intense au xxe s. C’est surtout sur la croissance et les tropismes, la respiration, la photosynthèse et la nutrition minérale que porteront ces travaux.

Des moyens puissants d’investigation et d’expérimentation sont mis à la disposition des savants du monde entier ; des méthodes modernes toujours plus précises permettent des progrès rapides et importants.

Nutrition minérale.
La liste des éléments minéraux indispensables à la plante supérieure s’allonge de tous les oligo-éléments utiles à dose infinitésimale. Le molybdène, par exemple, est actif à la concentration de 10–9 par centimètre cube (Gabriel Bertrand ; Maurice Javillier, 1897-1912 ; P. Mazé, 1914). C’est surtout la culture d’organes et de tissus in vitro qui a révélé la nécessité de ces produits lors de l’établissement des milieux de culture (P. R. White ; Frederick Chapman Robbins, 1922-23 ; René Heller, 1953).

Le rôle des ions (K, Ca, Mg, NO3) est mis en évidence, et ces travaux conduisent à l’utilisation pratique de l’aquiculture (W. F. Gerick, 1936 ; W. Tottingham ; J. W. Shive, 1914 ; K. C. Hamner ; D. R. Hoagland).

L’introduction de ces éléments dans la cellule soulève le problème de la perméabilité cellulaire (E. Overton, H. Ruhland, Hans Fitting) au début du siècle. R. Collander pense que les substances organiques sont absorbées en fonction de leur solubilité dans les corps gras et de la petitesse de leurs molécules (1921-1923). Les substances minérales, ions en particulier, seraient attirées par le cytoplasme, et leur pénétration serait liée aux phénomènes respiratoires (Henrik Lundegårdh, F. C. Steward, D. R. Hoagland) et à une sélectivité (Winthrop John V. Osterhout, 1922 ; Collander, 1941), les ions Na+ ou K+ augmentant la perméabilité cellulaire.

La circulation de l’eau, étudiée par de nombreux auteurs, provoque l’élaboration de théories faisant jouer la transpiration, la pression osmotique des cellules stomatiques, la théorie de la translocation des phases osmotiques (Munch, A. S. Crafts) ou faisant intervenir la diffusion (O. F. Curtis).

La nutrition azotée est précisée par un grand nombre de chercheurs (Emil Fischer, 1902-1907 ; Thomas B. Osborne, 1909 ; plus récemment, Jean-Pierre Martin et Richard Laurence M. Synge, 1945). Jean Brachet et Jenner montrent le rôle des microsomes (ribosomes) du cytoplasme dans la synthèse des protéines cellulaires, des mitochondries et des enzymes ; R. Schoenheimer précise que les protéines se renouvellent constamment ; Wendell Meredith Stanley isole le virus de la mosaïque du Tabac ainsi que d’autres virus.

• Sexualité. Les travaux sur la sexualité des végétaux sont étroitement liés à la génétique : la siphonogamie et la double fécondation des Angiospermes sont découvertes à la fin du xixe s. Depuis Darwin, on a mis en évidence l’intérêt de la fécondation croisée et les divers processus qui la favorisent. La signification profonde de la sexualité se dégage peu à peu. Maintenant, on approfondit ces notions à la lumière des travaux de la génétique et l’on comprend quel est le jeu des particules héréditaires au cours de l’autofécondation, de la fécondation croisée ou même de l’apomixie.

Si les Phanérogames sont génétiquement bien connues et abondamment étudiées, d’autres groupes le sont aussi activement. L’étude de la sexualité des Champignons, commencée par Pierre Dangeard au siècle précédent, se poursuit ; entre 1902 et 1940, Guilliermond découvre la sexualité chez les levures.

Les processus apparaissent extrêmement variés d’un groupe à l’autre, allant d’un cycle entièrement haploïde à un cycle complètement diploïde en passant par les diverses formes d’alternance (Raper, 1954), L’hétérothallisme des Mucorales, étudié par Albert Francis Blakeslee, apparaît comme étant lié à des caractères génétiques (Doge, 1927) qui se traduisent par des sécrétions hormonales (Hans Burgeff, 1924). En 1931, John Robert Raper retrouve des phénomènes analogues chez certaines Phycomycètes. Les fusions entre des hyphes mycéliens ont été étudiées par N. H. Hansen, R. E. Smith (1932) et Guido Pontecorvo (1956) chez le Pénicillium.