Bonn (suite)
Les paysages urbains présentent ces différents stades de l’évolution historique et politique. À la vieille ville, qui est marquée par le noyau centré sur la cathédrale et la place principale, fait suite un ensemble de quartiers du xixe s., qui se sont développés après la construction de la voie ferrée Bonn-Cologne, en 1844, et l’essor universitaire et intellectuel (Académie agricole de Poppelsdorf, Rheinisches Landesmuseum). Vers 1900, l’aménagement d’une sorte de ceinture routière (Wittelsbacher Ring, Augustus Ring) introduisit, dans l’urbanisme bonnois, des aspects de grande ville. L’extension s’est faite moins vers le nord que vers le sud et l’ouest, englobant des villages, dont les noyaux subsistent (Endenich, Kessenich, etc.). Là, les villas du début du xxe s. contrastent avec les constructions et lotissements récents. Le réseau autoroutier passe à l’ouest de la ville et permet des relations faciles avec les autres villes rhénanes. Le chemin de fer, lui, constitue un obstacle important à la circulation intra-urbaine, aussi est-on en train de l’« enterrer », afin de supprimer tous les passages à niveau.
De 32 000 habitants en 1871, la population est passée à 82 000 en 1905 et à 100 000 en 1939. Le maximum était atteint en 1961, avec 144 000 habitants. Depuis, la ville connaît une forte augmentation du secteur tertiaire et un exode accru de la population aisée vers la périphérie. En 1968, la population était tombée à 138 000 habitants et le déclin ne semble pas enrayé.
Sur le plan économique, Bonn est avant tout une ville de commerce et de services. L’industrie a toujours été faiblement représentée ; elle ne regroupe que 28,5 p. 100 des actifs, ce qui est, de très loin, le pourcentage le plus faible de toutes les villes de Rhénanie. Le commerce et les transmissions occupent 19 p. 100 des travailleurs. Le secteur services et administrations concentre 51,8 p. 100 de l’ensemble de la population active, illustrant, sur le plan de la répartition socio-professionnelle, les fonctions gouvernementales prédominantes.
L’exode de la population au profit de la périphérie et le manque d’industries ont suscité un regroupement de Bonn, Bad Godesberg et Beuel, réalisant le « Gross-Bonn » avec environ 300 000 habitants. Cette fusion permet de résoudre le problème de l’aménagement de l’espace urbain rhénan et assure un meilleur équilibre des activités susceptibles d’apporter un dynamisme nouveau.
F. R.
E. Ennen et D. Höroldt, Kleine Geschichte der Stadt Bonn (Bonn, 1967).