Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

aéronautique et aérospatiale (industrie) (suite)

société britannique issue de la fusion, intervenue en 1966, entre la société Rolls Royce, fondée en 1906, et la société Bristol Siddeley. La Rolls Royce-Bristol Siddeley est l’un des principaux constructeurs de moteurs d’avions du monde. En janvier 1971, elle a été l’objet d’une grave crise financière. Le développement et la fabrication des réacteurs « RB 211 » retenus pour équiper l’avion de transport Lockheed « Tristar » ont entraîné des pertes dépassant les possibilités financières de la société. L’ensemble des activités aéronautiques de la société a dû être nationalisé par le gouvernement britannique. La Rolls Royce-Bristol Siddeley produit encore un grand nombre de moteurs, dont les « Spey », les « Conway », les moteurs de sustentation « RB 162 » et les moteurs à tuyères rotatives « Pegasus ». Elle fabrique également en coopération avec d’autres constructeurs européens, l’« Olympus 593 », qui équipe le « Concorde », le « RB 172 T » monté sur le « Jaguar », et le turbopropulseur « Tyne » qui équipe les appareils militaires « Atlantic » et « Transall ». C’est elle qui réalise les moteurs-fusées du premier étage « Blue Streak » du lanceur « Europa I ». Elle emploie environ 80 000 personnes dans ses usines implantées en Angleterre et en Écosse, en tenant compte des secteurs restés sous contrôle privé. Ceux-ci concernent l’industrie automobile, avec ses voitures de grand luxe commercialisées sous les marques Rolls Royce et Bentley, la recherche nucléaire et la fabrication de locomotives et de matériels de traction.


Saab Aktiebolag,

société suédoise fondée en 1937 pour la production d’avions militaires et qui, depuis, a étendu ses activités aux équipements d’avions, de missiles et de voitures. L’ensemble du groupe emploie près de 14 000 personnes, dont 8 000 pour les activités purement aéronautiques, dans ses usines de Linköping, de Jönköping, de Trollhätan et de Göteborg. Ses principales productions sont les avions de combat « Saab-35 Draken » et « Saab-37 Viggen », capables tous deux de dépasser Mach 2, et les avions d’entraînement « Saab-91 D » et « Saab-105 ».


Société européenne de propulsion (SEP),

société française qui, fondée en 1969, a pour objet l’étude et la réalisation de propulseurs et de fusées de tous types. Elle est issue de la fusion de la division « engin et espace » de la Société nationale d’étude et de construction de moteurs d’aviation (SNECMA) avec la Société d’étude de propulsion par réaction (SEPR). Elle possède quatre établissements spécialisés : celui de Melun-Villaroche (Seine-et-Marne) est affecté, avec des effectifs atteignant 280 personnes, à la production de propulseurs à liquides et à l’étude de moteurs hydrogène-oxygène ; celui de Bordeaux-Le Haillan (Gironde), provenant de la SEPR, ainsi que celui de Bordeaux-Blanquefort (Gironde), apport de la SNECMA, sont regroupés et, avec des effectifs d’environ 1 200 personnes, consacrent leurs importants moyens d’études et de production aux propulseurs à poudre ; enfin, le centre d’essais d’Istres (Bouches-du-Rhône) procède, avec plus de 125 techniciens, à la mise au point des propulseurs à poudre avant leur livraison. Résultat de la concentration et de l’intégration des moyens de recherches, d’études et de production de deux importantes divisions ou sociétés aérospatiales, la Société européenne de propulsion se classe, depuis sa fondation, avec un effectif global de 1 700 salariés, au premier rang européen de ce secteur.


Société nationale d’étude et de construction de moteurs d’aviation (SNECMA),

société nationale française fondée en 1945. Dans ses établissements de Boulogne-Billancourt, de Châtellerault, d’Évry, de Gennevilliers, de Bois-Colombes, de Molsheim, du Havre, de Givors, de Suresnes, de Bordeaux-Blanquefort, de Bouviers et de Melun-Villaroche, la SNECMA emploie 18 000 personnes et fabrique différents modèles de réacteurs et de turbines pour l’aviation civile ou militaire : réacteurs Pratt and Whitney « JT-9 D » sous licence de l’United Aircraft, qui détient 10 p. 100 de son capital ; turboréacteur « Atar », dont différents modèles équipent les « Mirage » ; moteur « Olympus 593 », destiné au supersonique « Concorde », en collaboration avec Rolls Royce-Bristol Siddeley ; moteurs « M-45 » ; elle participe à la fabrication des moteurs de l’Airbus « A-300 B » qui sont des « CF-6.50 » de la General Electric. Enfin, elle développe deux nouveaux moteurs, le « M-53 », de 8,5 t de poussée, qui équipe l’avion de combat français, et le moteur « CFM-56 », de 10 t de poussée, pour avions de transport subsoniques, qui doit être monté sur le futur avion « Mercure 200 ». L’activité de la SNECMA ne se limite pas à la construction de turbines aéronautiques. Cette société a créé une division atomique, une division électronique (Elecma) et une division de turbines industrielles (Turboma). La division aérospatiale de la SNECMA a fusionné en 1969 avec la Société d’étude et de propulsion par réaction (SEPR) pour former la Société européenne de propulsion. En décembre 1968, la SNECMA a absorbé la Société d’exploitation des matériels Hispano-Suiza.


Société nationale industrielle aérospatiale,

société nationale française de constructions aéronautiques et aérospatiales dont la création a été décidée en Conseil des ministres le 8 octobre 1969. À dater du 1er janvier 1970, elle regroupe, sous la forme d’une société d’économie mixte, dont au moins les deux tiers du capital appartiennent à l’État, les activités d’études, de fabrication et de vente des avions, hélicoptères, fusées et engins des sociétés Sud-Aviation, Nord-Aviation et SEREB. La société Sud-Aviation était issue de la fusion intervenue en 1957, de Sud-Est Aviation (ex-Société nationale de constructions aéronautiques du Sud-Est [SNCASE]) et de Ouest-Aviation (ex-Société nationale de construction aéronautique du Sud-Ouest [SNCASO]). Cette société a produit une gamme complète de fusées-sondes d’exploration de la haute atmosphère (« Bélier », « Centaure », « Dragon », « Dauphin », « Eridan »), pour le compte de différents organismes scientifiques. La société Nord-Aviation était elle-même issue de la fusion, en 1936, de la Société nationale de construction aéronautique du Nord (SNCAN) et de la Société française d’études et de construction de matériels aéronautiques spéciaux (SFECMAS). La Société pour l’étude et la réalisation d’engins balistiques (SEREB) avait été fondée en 1959 pour la réalisation, dans le cadre de l’organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), d’un engin stratégique. D’autre part, elle avait participé aux études et à la conception des lanceurs et des satellites projetés par le CNES, le CECLES/ELDO et le CERS/ESRO.