Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

boîte de vitesses (suite)

La commande automatique

La technique actuelle s’efforce de rendre automatique la commande du changement de vitesse afin l’éviter les fausses manœuvres que pourraient commettre les conducteurs non avertis. Cette orientation est facilitée par l’utilisation du convertisseur de couple hydraulique et par celle des trains d’engrenages épicycloïdaux.


Le convertisseur de couple

Cet appareil se compose d’une turbine-pompe que le moteur entraîne dans sa rotation, d’une turbine réceptrice liée à l’arbre de transmission et d’un élément fixe muni d’aubes comme les deux autres, le tout fonctionnant dans un carter rempli d’huile. Le flux sortant de la turbine-pompe est dévié par l’élément fixe, et les aubes de la turbine réceptrice sont attaquées sous une incidence différente. On recueille sur l’arbre de transmission un couple qui peut être supérieur au couple moteur. Le rendement du convertisseur de couple hydraulique est relativement faible. On l’utilise généralement associé à un changement de vitesse à engrenages épicycloïdaux, dit « train planétaire ».


Le train planétaire

Ce système comporte trois éléments de base : une roue centrale appelée planétaire, des satellites, ou pignons intermédiaires, contenus dans un porte-satellites, et une couronne à denture intérieure. Ils sont montés sur des arbres à axe de rotation commun, et les satellites sont passibles d’un double mouvement : une rotation autour de l’axe commun et une rotation autour de leur axe propre. Selon l’élément du train immobilisé ou la solidarisation entre eux de deux de ses éléments, on obtient les démultiplications et les surmultiplications du changement de vitesse qui viennent s’ajouter à celles du convertisseur de couple.


Le variateur continu de vitesse

Quel que soit le soin apporté à l’étagement des rapports de la boîte, le fonctionnement n’est pas réellement continu. De toutes les solutions présentées pour obtenir cette continuité, seule celle du Variomatic de Daf est encore retenue. La transmission est assurée par une courroie de longueur invariable travaillant sur deux poulies, l’une motrice et l’autre réceptrice, dont les joues sont à écartement variable. Au fur et à mesure que le régime croît, l’arc de cercle parcouru par la courroie sur la poulie réceptrice augmente. Les flasques s’écartent, ce qui donne une multiplication du couple moteur.

J. B.

➙ Automobile / Différentiel / Embrayage / Moteur / Transmission.

 H. Petit, Traité élémentaire d’automobile et notes techniques (Dunod, 1919). / P. M. Heldt, la Voiture à essence (Dunod, 1922). / A. André, la Mécanique automobile moderne (Ramgal, 1950). F. Navez, Physicien-praticien de l’automobile (Desforges, 1958). / R. Guerber, l’Automobile, t. III, « Transmission » (Technique et Vulgarisation, 1960) ; la Nouvelle Pratique de l’automobile (Technique et Vulgarisation, 1960). / J. Thonon, Contrôle et réglages des véhicules automobiles (Dunod, 1960). / Y. Dhermy, Cours de technologie automobile (Dunod, 1961 ; 3e éd., 1966).

Bolívar (Simón)

Homme d’État sud-américain (Caracas 1783 - Santa Marta, Colombie, 1830).



L’Amérique de Bolívar

Bolívar appartient à une grande famille créole dont le fondateur s’était installé en Amérique en 1588. Les créoles détiennent la presque totalité des richesses et sont responsables de l’essor de la région de Caracas très marqué depuis le dernier tiers du xviiie s. Les Espagnols de l’Ancien Monde ne peuvent guère exercer leurs talents, et assurer leur existence, qu’en se vouant à l’Administration. Ils sont arrivés nombreux à la fin du siècle, et les créoles ont souvent l’impression d’être « envahis » par ces gens du vieux pays. Les uns et les autres entretiennent des rapports difficiles, où jouent les complexes classiques entre vieux colons nantis et représentants d’une métropole prestigieuse. Ces derniers, souvent pauvres, peuvent difficilement tenir leur rang dans la société créole, où leur état leur permet, en revanche, d’avoir un rôle d’arbitre entre des intérêts divergents. Admirés et méprisés tout à la fois, les « péninsulaires » apparaissent aussi comme les agents de désintégration de la société établie. On les craint, car c’est par leur intermédiaire qu’une royauté éclairée envisage des réformes : un rapport secret, dû à Pedro P. de Aranda (1783) ou à Manuel Godoy (1794), propose la constitution de monarchies sœurs en Amérique latine. Mais pour la gestion des nouveaux États, en harmonie avec l’Espagne, les créoles ne sont nullement préparés. Les événements d’Europe, l’alliance franco-espagnole d’abord (1796), interrompant les rapports maritimes que contrôle l’Angleterre, puis les guerres napoléoniennes, vaudront à l’Amérique latine son indépendance. Indépendance de fait, due à l’isolement, qui précède celle de droit, mais dans des conditions telles que le génie d’un Bolívar ne pourra qu’atténuer les inconvénients d’un processus engagé sans doute prématurément.


Les années de formation

Simón Bolívar perd son père à trois ans. Sa mère disparaît à son tour avant que l’enfant n’atteigne l’âge de dix ans. Placé sous la tutelle d’un oncle indifférent à son éducation, le jeune garçon reporte son affection sur son précepteur, Simón Rodríguez, qui aura une immense influence sur lui, et dont les enseignements s’inspirent étroitement de l’Emile : de longues randonnées à cheval jusqu’aux plaines des llanos donneront au futur Libertador une connaissance profonde de sa patrie et de sa nature. Mais l’éducation d’un fils de famille doit passer par l’Europe : parti du Mexique en 1799, Simón échappe aux frégates anglaises et gagne la côte du golfe de Biscaye. Son parrain et oncle, Esteban y Pedro Palacios, l’accueille à Madrid, où il tombe éperdument amoureux d’une voisine. Il l’épouse en 1802 et l’emmène en Amérique. La jeune femme est emportée par les fièvres dès janvier 1803.