Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

aéronautique et aérospatiale (industrie) (suite)

organisme français chargé de coordonner et de diriger les recherches spatiales en France. Cet établissement public, scientifique et technique, de caractère industriel et commercial, a été institué par la loi du 19 décembre 1961. Doté de l’autonomie financière, il est placé sous la tutelle du secrétariat d’État, auprès du Premier ministre, et chargé de la recherche scientifique et des questions atomiques et spatiales. Sa première activité consiste en l’exploration de l’espace, jusqu’à une altitude de quelques centaines de kilomètres, au moyen de fusées-sondes et de ballons. Sa seconde mission est d’assurer la maîtrise d’œuvre des programmes de satellites français, ce qui comporte non seulement la mise au point des satellites et de leurs lanceurs, mais également la définition et l’implantation de l’ensemble des réseaux terrestres de télécommunications, de télémesure, de trajectographie, de poursuite et de repérage, nécessaires à la mise en œuvre des fusées et des satellites. C’est ainsi qu’ont été installées des stations de repérage de satellites à Pretoria (Afrique du Sud), à Brazzaville (Congo), à Ouagadougou (Haute-Volta), à Beyrouth (Liban), à Kourou (Guyane), aux Canaries (Espagne) et à Brétigny-sur-Orge (Essonne). En outre, le CNES dispose des centres spatiaux de Toulouse, de Brétigny-sur-Orge et du champ de tir spatial de Guyane. Des centres de lancement de ballons ont été implantés à Aire-sur-l’Adour (Landes) et au Cap (Afrique du Sud). Sur le plan de la coopération internationale, le CNES apporte une contribution importante aux deux organisations spatiales européennes CERS/ESRO et ESA.


Committee on Space Research (Cospar),

organisation internationale de recherche spatiale fondée en 1958 au sein du Conseil international des unions scientifiques. Le Cospar, qui groupe trente-cinq pays membres, auxquels s’ajoutent une dizaine d’unions scientifiques internationales, est le seul organisme responsable à l’échelon mondial pour susciter la coopération en matière de recherche spatiale et pour aider cette recherche par des accords internationaux.


Engins Matra (Matériel et réalisations aéronautiques),

société française fondée en 1941. Son activité s’exerce dans les secteurs suivants : études et réalisations spatiales, fabrication d’engins, armement des avions et, enfin, fabrication d’automobiles de sport et de compétition. Cette société produit notamment le matériel de lancement des roquettes qui équipent aujourd’hui une quarantaine d’avions de combat français ou étrangers. En tant que maître d’œuvre, elle fait appel, pour la réalisation des missiles air-air « R-530 », sol-air « Crotale », air-sol « Martel », à de très importantes sociétés industrielles, dont la Générale aéronautique Marcel Dassault et la compagnie Thomson Houston-Hotchkiss-Brandt. D’autre part, elle est à l’origine de la fabrication de la fusée de sondages météorologiques « Elma », réalisée en collaboration avec la Société européenne de propulsion (SEP). Depuis le début des activités spatiales françaises et européennes, elle a participé à la plupart des grands programme : « A-1 », « D-1 A », « D-1 C », « ESRO-II », « Intelsat 3 », « Diamant A », etc. Tous ses bureaux d’études et ses moyens d’essais sont regroupés à Vélizy (Yvelines), tandis que ses moyens de production en série se trouvent centralisés à Salbris (Loiret). Les Engins Matra emploient un effectif total de 2 000 personnes, dont plus de 1 500 hautement spécialisées.


Eurospace,

association privée fondée en 1961 par Jean Delorme (Paris 1902) pour promouvoir le développement des activités spatiales en Europe occidentale. Cette association sans but lucratif groupe plus de cent cinquante entreprises industrielles de dix pays européens (pays membres de la Communauté économique européenne et pays membres de l’Association européenne de libre-échange, Espagne et Portugal exclus). Le nombre de ces sociétés s’accroît à mesure que le développement des techniques touche de nouvelles branches industrielles. Eurospace rassemble aujourd’hui toutes les grandes sociétés aéronautiques et aérospatiales, certaines entreprises du secteur de l’électronique, de la chimie, de la mécanique de précision et du génie civil, les associations professionnelles des industries intéressées, une dizaine de grandes banques européennes, ainsi que treize des plus grands fournisseurs américains de l’industrie aérospatiale. Eurospace se propose d’élaborer un programme spatial cohérent et coordonné qui conditionne l’efficacité économique, technique et scientifique de la coopération des gouvernements dans le domaine spatial.


Fokker, Koninklijke Nederlandse Vliegtuigenfabriek,

société néerlandaise fondée en 1919 par Anthony Herman Gerard Fokker (Kediri, Java, 1890 - New York 1939). Attiré par les débouchés qu’offre la construction aéronautique en Allemagne, Fokker implante près de Berlin une société de construction d’avions. Entre 1914 et 1918, il y construit d’excellents appareils de chasse, qui sont pilotés par tous les grands « as » germaniques. À la fin de la Première Guerre mondiale, il quitte l’Allemagne et fonde une usine à Amsterdam, où il fabrique de nombreux appareils civils et militaires. Détruite au cours de la Seconde Guerre mondiale, l’usine d’Amsterdam est reconstruite en 1946. La production initiale de la Fokker, plus spécialisée à l’origine dans le secteur de l’aviation militaire, s’oriente dès 1957 vers la construction d’avions civils de ligne, comme le célèbre bimoteur « F-27 Friendship » ou l’appareil à réaction « F-28 Fellowship ». Première entreprise néerlandaise de ce secteur, elle emploie dans ses établissements d’Amsterdam et de Schiphol plus de 4 800 personnes.

Depuis 1969, Fokker a fusionné avec la firme allemande Vereinigte Flugtechnische Werke pour former une société transnationale dont le siège est implanté à Düsseldorf.


General Dynamics Corporation,

société américaine issue de la fusion, intervenue en 1943, de la Consolidated Aircraft Corporation, fondée en 1923, et de la Vultee Aircraft. En 1954, la General Dynamics Corporation absorbe une autre société de constructions aéronautiques, la Convair Corporation. Elle est à l’origine de la construction des ailes triangulaires « Delta », et c’est à elle que l’on doit le premier bombardier intercontinental « B-36 ». La société est spécialisée dans la construction aéronautique militaire, avec l’avion tactique de combat « F-111 », et dans la fabrication de matériel de guerre, de sous-marins, des missiles « Tartar » et de bâtiments de surface pour la US Navy. Ce secteur assure à lui seul 85 p. 100 des revenus de la société. Dans le domaine de l’aéronautique civile, la General Dynamics Corporation a signé avec la société McDonnell-Douglas Aircraft un contrat lui assurant la sous-traitance d’une partie du fuselage du triréacteur « DC-10 ». Dans le domaine de l’espace, elle a mis au point le premier missile balistique intercontinental « Atlas », devenu un engin lanceur spatial standard et dont plus de quarante-trois lancements ont été effectués avec succès, et a construit le premier véhicule spatial à haute énergie propulsé à l’hydrogène, le « Centaur ». De nouvelles versions de la fusée « Atlas », les « Atlas SLV-3 A » et « Atlas SLV-3 C », ont remplacé définitivement depuis 1968 le modèle initial « Atlas SLV-3 ». Dans ses établissements de Fort Worth (Texas), de San Diego et de Pomona (Californie), la General Dynamics Corporation emploie plus de 100 000 personnes.


Hawker Siddeley Aviation Limited,