Blaue Reiter (Der) (suite)
(Torchok, près de Tver, 1864 - Wiesbaden 1941) est le plus important des artistes russes proches du Blaue Reiter. Il a quitté la carrière d’officier de la garde impériale pour la peinture. Arrivant à Munich en 1896, il y rencontre Kandinsky, mais les influences les plus marquantes qu’il subit sont celles de Gauguin et de Matisse. Peintre de portraits avant tout, il compose par grands aplats colorés, sombres ou stridents. Au cours de la Première Guerre mondiale, il connaît une crise mystique et se consacre dès lors à décrire toujours le même visage, géométrisé à l’extrême.
LES ALLEMANDS
Franz Marc
(Munich 1880 - Verdun 1916) ne découvrira véritablement sa voie propre qu’après la rencontre, en 1910, de Macke et surtout de Kandinsky. Non qu’il ignore les mouvements de l’art moderne, mais parce qu’il ne veut pas sacrifier au seul renouvellement formel la communion qu’il cherche à atteindre avec les forces naturelles. Ce romantique mystique verra dans le Douanier Rousseau un encouragement à conserver la pureté de sa vision, dans Kandinsky l’exemple d’une recherche de la spiritualité au-delà des apparences matérielles, dans Delaunay une proposition technique propre à servir son message. Aussi, du Rêve, de Destins des animaux et de la Tour des chevaux bleus parviendra-t-il à Tyrol (1913-14), où son âme généreuse s’épanouit en énergie pure.
August Macke
(Meschede 1887 - Perthes-les-Hurlus, Marne, 1914) est par excellence le peintre de la promenade sous les arbres, au bord de l’eau, au jardin zoologique ou devant les rutilantes vitrines de modes. Mais sa sensibilité à la couleur, avivée par l’exemple de Delaunay et un voyage en Tunisie, en 1914, avec Klee et le Suisse Louis Moilliet (1880-1962), va le conduire, à la veille de sa mort, à une abstraction éblouie.
Gabriele Münter
(Berlin 1877 - Murnau 1962) a gravement pâti, en tant qu’artiste, du fait d’avoir été jusqu’en 1914 la compagne de Kandinsky, dont elle était devenue l’élève en 1902. Ses paysages bavarois, solidement construits, sont d’un coloris à la fois intense et sourd. On dirait que le dynamisme introduit par Kandinsky dans les mêmes paysages l’a poussée à en souligner le côté hiératique et comme immuable.
Heinrich Campendonk
(1889 - 1957) se situe entre Chagall et Marc, mais il n’a ni l’élégance du premier, ni la sincérité du second. Il s’est installé à Amsterdam en 1933.
Paul Klee*,
en dépit de l’intérêt manifesté pour lui dès cette époque par Herwarth Walden, n’est encore que l’illustrateur ironique et léger de Candide. Mais nul doute que l’amitié de Kandinsky, de Macke et de Marc lui ait beaucoup apporté. Quant à Alfred Kubin, originaire de Bohême (1877-1958), son univers fantastique n’a rien de commun avec l’idéalisme du Blaue Reiter.