Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

Blanc (Louis) (suite)

Deux textes de Louis Blanc

Contre l’étatisme

L’État, devenu entrepreneur d’industrie et chargé de pourvoir aux besoins de la consommation privée, succomberait sous le poids de cette tâche immense... En supposant qu’il y pût suffire, ce qu’on risquerait de trouver au bout d’un pareil système, ce serait la tyrannie, la violence exercée sur l’individu, sous le masque du bien public, la perte de toute liberté, une sorte d’étouffement universel enfin.
(1847.)

Le socialisme héritier du christianisme et de 1789

Demande : Qu’est-ce que le socialisme ?

Réponse : C’est l’Évangile en action.

Demande : Comment cela ?

Réponse : Le socialisme a pour but de réaliser parmi les hommes les quatre maximes fondamentales de l’Évangile :
1o Aimez-vous les uns les autres ;
2o Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu’on vous fît à vous-même ;
3o Le premier d’entre vous doit être le serviteur de tous les autres ;
4o Paix aux hommes de bonne volonté.

Demande : Existe-t-il une formule qui résume la doctrine du socialisme ?

Réponse : Oui ; et cette formule est celle-ci : Liberté, Égalité, Fraternité.

Demande : D’où vient que dans la société actuelle le travail n’est point rétribué d’une manière suffisante ?

Réponse : Cela vient d’abord de ce que la somme des instruments de travail se trouve aux mains de quelques-uns, ce qui rend ceux qui les possèdent tout à fait maîtres de ceux qui ne les possèdent pas.

Cela vient ensuite de ce qu’au lieu de travailler en association les ouvriers vont chacun séparément à la conquête de leur pain.
(Catéchisme des socialistes, 1849.)

G. L.

➙ République (IIe) / Socialisme.

 J. Tchernoff, Louis Blanc (Soc. nouv. de librairie, 1904). / J. Vidalenc, Louis Blanc (P. U. F., 1948).

blanchiment

Action d’éliminer des matières textiles naturelles ou chimiques les impuretés colorées. Par extension, ensemble des opérations conduisant à l’élimination des impuretés colorées ou non (désensimage, désencollage, décreusage, débouillissage) et même toutes les opérations précédant la teinture et les apprêts.


Les impuretés se trouvant dans les fibres textiles sont, en règle générale, oxydées, et les réactifs les plus couramment mis en œuvre sont : l’hypochlorite de sodium, le peroxyde d’hydrogène, le chlorite de sodium et l’acide peracétique. La laine et la soie sont généralement blanchies au peroxyde d’hydrogène à froid. Un traitement subséquent réducteur avec de l’hydrosulfite de sodium permet l’obtention d’un blanc plus poussé. Pour le coton et la viscose, les agents de blanchiment les plus utilisés sont le peroxyde d’hydrogène, le chlorite de sodium, l’hypochlorite de sodium et l’acide peracétique. Les fibres synthétiques sont généralement blanchies au chlorite de sodium.

Les installations de blanchiment sont très diverses, suivant que la production nécessite un traitement discontinu ou un traitement à la continue.

• Le blanchiment discontinu est exécuté pour les tissus légers dans des barques à tourniquet, dans lesquelles le tissu se trouve en boyau, et pour les tissus lourds au large dans les jigger. Pour augmenter la productivité, les jigger peuvent être remplacés par une installation plus moderne consistant à foularder le tissu avec le bain de blanchiment, à le préchauffer à la vapeur ou aux rayonnements infrarouges et à l’enrouler dans une chambre de maturation maintenue à température et humidité constantes. Une telle installation est désignée par le terme « système Pad-Roll ».

• Le blanchiment à la continue est surtout appliqué aux tissus de coton. Les tissus légers peuvent être blanchis en boyau dans une installation comportant un saturateur, un J-box et une machine à laver. Une telle installation permet de blanchir à la continue jusqu’à 200 m de tissu par minute. Les tissus lourds sont blanchis au large à la continue dans des installations comprenant un foulard d’imprégnation, puis une chambre de stockage en phase vapeur et une machine à laver.

R. F.

 H. Rath, Lehrbuch der Textilchemie (Heidelberg, 1963). / W. Bernard, Praxis des Bleichens und Färbens von Textilien (Heidelberg, 1966). / E. R. Trotman, Textile Scouring and Bleaching (Londres, 1968).

Blanqui (Auguste)

Révolutionnaire français (Puget-Théniers 1805 - Paris 1881).


Son père, ancien Conventionnel girondin, est sous-préfet de Puget-Théniers. Auguste Blanqui fréquente le lycée Charlemagne, avant d’entreprendre des études de droit et de médecine ; mais, attiré par la politique militante, il ne les mène pas à leur terme. Révolté par l’exécution des quatre sergents de La Rochelle (21 sept. 1822), il s’affilie en 1824 à la Charbonnerie ; il est blessé lors de bagarres au Quartier latin. Après un séjour à l’étranger qui lui vaut de connaître les prisons sardes (Nice, où il est détenu, est redevenue sarde), il entre au journal le Globe comme sténographe parlementaire, dévore Saint-Simon, fait le coup de feu et se lance dans une série de complots insurrectionnels.


L’Enfermé

Vite déçu par la monarchie de Juillet, il adhère à la Société des amis du peuple, qu’anime Godefroy Cavaignac. Il est arrêté en 1831 : trois semaines de détention. Nouvelle condamnation en 1832, au procès des Quinze : il purge un an de prison à Versailles et à Sainte-Pélagie. À sa sortie, il entre en relation avec Buonarroti. En 1836, nouvelle incarcération pour fabrication de poudre. En 1838, on le trouve à la tête de la Société des saisons. Il conçoit et manque l’insurrection du 12 mai 1839 ; il est arrêté le 14 octobre et, en janvier 1840, est condamné à mort. Sa condamnation est commuée en détention à vie : on l’enferme au Mont-Saint-Michel, puis à Tours et à Blois.