Blanc (Louis) (suite)
Deux textes de Louis Blanc
Contre l’étatisme
L’État, devenu entrepreneur d’industrie et chargé de pourvoir aux besoins de la consommation privée, succomberait sous le poids de cette tâche immense... En supposant qu’il y pût suffire, ce qu’on risquerait de trouver au bout d’un pareil système, ce serait la tyrannie, la violence exercée sur l’individu, sous le masque du bien public, la perte de toute liberté, une sorte d’étouffement universel enfin.
(1847.)
Le socialisme héritier du christianisme et de 1789
Demande : Qu’est-ce que le socialisme ?
Réponse : C’est l’Évangile en action.
Demande : Comment cela ?
Réponse : Le socialisme a pour but de réaliser parmi les hommes les quatre maximes fondamentales de l’Évangile :
1o Aimez-vous les uns les autres ;
2o Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu’on vous fît à vous-même ;
3o Le premier d’entre vous doit être le serviteur de tous les autres ;
4o Paix aux hommes de bonne volonté.
Demande : Existe-t-il une formule qui résume la doctrine du socialisme ?
Réponse : Oui ; et cette formule est celle-ci : Liberté, Égalité, Fraternité.
Demande : D’où vient que dans la société actuelle le travail n’est point rétribué d’une manière suffisante ?
Réponse : Cela vient d’abord de ce que la somme des instruments de travail se trouve aux mains de quelques-uns, ce qui rend ceux qui les possèdent tout à fait maîtres de ceux qui ne les possèdent pas.
Cela vient ensuite de ce qu’au lieu de travailler en association les ouvriers vont chacun séparément à la conquête de leur pain.
(Catéchisme des socialistes, 1849.)
G. L.
➙ République (IIe) / Socialisme.
J. Tchernoff, Louis Blanc (Soc. nouv. de librairie, 1904). / J. Vidalenc, Louis Blanc (P. U. F., 1948).