Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

bismuth (suite)

Principaux dérivés

L’hydrure BiH3 se décompose spontanément dès la température ordinaire. Les halogénures de bismuth donnent facilement naissance à des ions complexes tels que (BiCl6)–3, (BiCl5)2, (BiBr6)3, etc., dérivant de Bi+3, alors que les ions complexes halogènes de l’antimoine dérivent de l’état d’oxydation V et que l’arsenic ne donne que rarement des complexes halogènes.

L’oxyde Bi2O3 est exclusivement basique, et cet oxyde, par l’action d’acide nitrique, donne un produit rouge, l’oxyde Bi2O5. Ce dernier corps se dissout dans les solutions aqueuses bouillantes de bases alcalines en donnant différents bismuthates, qui sont des oxydants.

Le caractère métallique correspond aussi à la formation de sels de bismuth tels que le nitrate Bi(NO3)3, de sels complexes tels que les sels alcalins de l’anion [Bi(SCN)6]–3, et de sels de bismuthyle tels que BiOCl ou BiO(NO3).

On utilise des sels de bismuth pour réaliser des « pansements gastriques » qui forment sur la paroi gastrique un film protecteur empêchant l’acide chlorhydrique de l’estomac d’exercer une action nocive : c’est le cas du sous-nitrate Bi(OH)2NO3, du carbonate ou de l’aluminocarbonate. On connaît quelques dérivés organiques tels que les bismuthines : la triméthylbismuthine a la formule (CH3)3Bi.

H. B.

Bison

Grand Bovidé sauvage, qui, autrefois, a constitué d’immenses troupeaux en Amérique du Nord et en Europe.



Description de l’espèce européenne

Le Bison est un grand Bovidé de 1,80 m de haut au garrot et d’un poids qui, chez les gros sujets, peut osciller entre 800 et 1 000 kg. Il en existe deux espèces : le Bison d’Amérique et le Bison d’Europe.

L’européen est plus fin, plus racé, mais moins trapu que l’américain. Il a un garrot très relevé par une bosse étroite formée par les longues apophyses des vertèbres cervicales. Cette bosse redescend en pente douce vers la croupe. Une énorme crinière va du front jusque sur le cou. Le poil est brun foncé. Le pelage est long, laineux et hirsute, et se détache par plaques et lambeaux dès la fin du printemps. La peau est alors rase sur la croupe. Les cornes, qui existent dans les deux sexes, sont en croissant. Le Bison d’Europe est actif à partir de la tombée du jour. Le troupeau se repose au milieu de la journée, sous la surveillance d’un mâle qui le domine. Une sous-espèce vivait dans les montagnes du Caucase ; elle est éteinte à l’état pur. Ces Bisons-là étaient moins gros, de taille plus petite, avec le poil de la crinière plus court et plus frisé.


Disparition et sauvetage du Bison d’Europe

Le Bison vivait autrefois en Europe, où il était très abondant. On le trouvait en Gaule, où il était chassé à courre avec chiens et chevaux (jusqu’au viie s.), en Suisse (jusqu’au xie s.), en Allemagne (jusqu’au xviie s.) et en Transylvanie (jusqu’au xviiie s.).

La Première Guerre mondiale devait lui porter le coup mortel. Les quelques spécimens qui se trouvaient dans la forêt de Białowieẓa (Pologne) disparurent en 1921, et ceux du Kouban (Caucase) dès 1919. Fort heureusement, une société pour sa sauvegarde fut créée en 1923 pour rechercher les quelques spécimens restés encore dans les zoos. On ouvrit un livre des origines et on sélectionna les spécimens qui étaient conformes au standard de la race. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, l’espèce paraissait sauvée. Les gouvernements polonais et allemands avaient fait des réserves, le premier, de nouveau, dans la forêt de Białowieẓa, le second à Berlin, à Waren, à Boitzenburg et à Wilhelmstahl. Toutes ces réserves furent plus ou moins anéanties. Dès 1945, l’élevage reprit ; à l’heure actuelle, l’espèce est sauvée de l’extinction.

L’observation de ces animaux a permis d’étudier leur alimentation. En hiver, celle-ci se compose d’écorces d’arbres, de brindilles de buissons ainsi que de feuilles sèches. En été, les Bisons mangent des feuilles de jeunes pousses d’arbustes variés et de l’herbe qu’ils vont brouter dans les clairières. Avec l’alimentation rationnelle qu’ils ont dans les réserves et les parcs zoologiques, ils se reproduisent facilement. La gestation dure neuf mois ; les naissances arrivent en mai-juin. À trois semaines, le petit Bison peut suivre le troupeau. Il a un pelage marron très clair ; il est allaité pendant sept mois. À sept ans, il a atteint sa taille définitive. La femelle peut produire à deux ans, mais bien souvent la première naissance ne survient qu’à quatre ans.


Description de l’espèce américaine

L’américain est aussi grand, mais un peu plus lourd que l’européen. On cite un poids de 1 350 kg pour un taureau du Kansas et souvent des poids de 900 à 1 100 kg pour des tailles de 1,90 à 1,98 m. Le Bison d’Amérique a une tête massive et plus grande que le Bison d’Europe ; les cornes, à section circulaire, sont en croissant, puis dirigées vers le haut et en avant. La crinière sur le dos et la tête est aussi plus fournie que celle de l’européen ; sa couleur est d’un brun plus roux que l’européen et elle est noire aux extrémités. La crinière est très longue et tombe au-dessous des genoux. Le jeune naît vers la fin du printemps ; il a un pelage jaune brillant ; à deux mois, sa bosse commence à apparaître. La longévité potentielle du Bison d’Amérique serait de vingt-cinq ans.


Disparition et sauvetage du Bison d’Amérique

Le Bison américain faillit disparaître au cours du siècle dernier, comme le Bison d’Europe. On estimait qu’à la fin du xviiie s. il y avait près de 60 millions de ces animaux sur le territoire nord-américain. À cette époque, la densité de la population humaine n’était pas forte et les tribus indiennes vivaient du Bison. La viande était soit mangée fraîche sur place, soit séchée ou réduite en poudre (le pemmican). Le sang, les intestins, le cœur, le foie, chaque organe, en somme, avait son utilisation bien déterminée. Les peaux servaient à faire des tentes, des vêtements, des lits, des couchettes. Le cuir tanné était utilisé pour confectionner des mocassins, des jambières, certaines embarcations. Avec les cornes, on fabriquait des arcs.