Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

Birmanie (suite)

Mais, malgré les énormes difficultés affrontées depuis la proclamation de l’indépendance en 1948 (rébellion karen depuis 1949 et kachin depuis 1964, crises gouvernementales et coup d’État), la nation birmane a sauvegardé son indépendance et préservé son territoire d’incursions étrangères de grande envergure. À partir de 1974, le régime du général Ne Win renonce à son isolationnisme pour tenter d’atténuer les grandes difficultés économiques du pays.

D. B.


Quelques biographies


Alaung Phaya,

héros national (1714-1760), fondateur de la dernière dynastie (dynastie Konbaung). Chef local à Moksobo (Môsshôpô), il dirige en 1752 la résistance birmane contre l’envahisseur môn dans son district, et remporte la victoire. Se proclamant prétendant au trône sous le nom d’« Alaung Phaya », il fait de sa petite ville une capitale royale Shwebo (Chwébô). En 1753, il assiège Ava, et, en janvier 1754, les Môns abandonnent la ville. Il reconquiert la haute puis la basse Birmanie (1755) et reprend Dagon (Dagong), qu’il nomme Rangoon (Rangoun). Dévastant le Manipur, il en obtient la soumission, ainsi que celle des États chans. Il prend Syriam (1756) et Pegu (1757). En 1759, il inflige une nouvelle défaite au Manipur et envahit le Siam, puis est blessé mortellement au siège d’Ayuthia (1760) après avoir reconstitué, à partir de quelques villages, tout le royaume de Birmanie en huit ans.


Aung San,

homme politique birman (Natmauk, district de Magwe, 1916-1947). Son grand-père, officier royal, est tué en se battant contre les Anglais. Il grandit dans la tradition de la résistance nationale. Il est membre de l’association Do Bama, puis des Thakins (Çakhings) ; un article injurieux contre les autorités, paru dans son journal, le fait exclure de l’université avec U Nu (1936) ; à la suite d’une grève des étudiants, il est réintégré. Il part pour le Japon au début de la guerre et fait partie des « trente camarades » qui reviennent par le Siam avec l’« armée d’Indépendance birmane » constituée par les Japonais. Ministre de la Défense sous l’occupation nippone, il entraîne, à la fin de la guerre, son armée hors de Rangoon et la soustrait aux Japonais. Après la guerre, il négocie l’indépendance de la Birmanie (1947) et est assassiné la même année.


Ne Win

(Thakin SHU MAUNG ou), général et homme d’État birman (Paungdale, près de Prome, 1911). Nationaliste de la première heure, membre de l’association Do Bama et des Thakins (Çakhings), il est parmi les « trente camarades » patriotes. Général depuis 1956, il est appelé à former un gouvernement à pouvoirs exceptionnels (1958) pour rétablir la paix intérieure et permettre les élections : le scrutin de 1960 replace U Nu à la tête du gouvernement. Aidé de l’armée, il prend le pouvoir par un coup d’État le 2 mars 1962 et instaure une sorte de dictature militaire à programme socialiste. La Constitution n’est plus appliquée depuis 1962.


U Nu,

homme d’État birman (Wakema, district de Myaungmya, 1907). Issu d’une famille de commerçants, il fréquente successivement l’école monastique, l’école d’État, une école nationale birmane — écoles fondées par des Birmans et non reconnues par l’État colonial — et l’université ; il devient directeur d’école près de Wakema. Marié en 1931, il entreprend des études de droit à Rangoon en 1934. Socialiste et nationaliste, membre de l’association nationaliste Do Bama puis des Thakins (Çakhings), enfin, en 1936, président de l’Union des étudiants, il est exclu de l’université, en même temps qu’Aung San. Les étudiants protestent par une grève. Il fonde le club littéraire du Dragon rouge. Au début de la guerre, U Nu est emprisonné par les Anglais ; bientôt relâché, il entre dans le gouvernement Ba Maw comme ministre des Affaires étrangères (1943-44) et de la Propagande (1944-45), sous l’occupation japonaise. Premier ministre de la Birmanie indépendante de 1948 à 1958 (avec une interruption volontaire du 12 juin 1956 au 13 mars 1957) et de 1960 à 1962, il est arrêté après le coup d’État du général Ne Win (2 mars 1962) et ne sera libéré qu’en octobre 1966.

 J. G. Scott, sous le pseudonyme de Shway Yoe, The Burman, His Life and Notions (Londres, 1882 ; 2 vol.) ; Burma, a Handbook of Practical Information (Londres, 1906 ; 3e éd., 1921) ; Burma and Beyond (Londres, 1932). M. et B. Ferrars, Burma (Londres, 1900). / H. Cordier, Bibliotheca Indosinica, Ire partie : « Birmanie, Assam, Siam, Laos » (Leroux, 1912). / The Glass Palace Chronicle of the Kings of Burma (trad. par Pe Maung Tin et G. H. Luce) [Londres, 1923]. / J. S. Furnivall, An Introduction to the Political Economy of Burma (Rangoon, 1931) ; The Fashioning of Leviathan ; the Beginnings of British Rule in Burma (Rangoon, 1939) ; The Governance of Modern Burma (Vancouver, 1958). J. R. Andrus, Burmese Economic Life (Stanford, Californie, 1948). / G. Coedès, les États hindouisés d’Indochine et d’Indonésie (de Boccard, 1948). / J. F. Embree et L. O. Dotson, Bibliography of the Peoples and Cultures of Mainland Southeast Asia (New Haven, Connecticut, 1950). / D. G. E. Hall, Burma (New York, 1950). / Burmese Encyclopedy (en birman) [Rangoon, 1954], / V. Vasiliev et Uzianov, la Birmanie contemporaine (en russe, Moscou, 1956). / H. Tinker, The Union of Burma (Londres, 1957). / G. H. Luce (sous la dir. de), Fiftieth Anniversary Publication of the Burma Research Society no 2 (Rangoon, 1960). / Min Naing, Races of Burma (en birman) [Rangoon, 1960], / Ch’o Fan, The Man Shu (traduit en anglais par G. H. Luce) [Ithaca, 1961]. / D. Woodman, The Making of Burma (Londres, 1962). / A. B. Griswold, C. Kim et P. H. Pott, Burma Korea Tibet (Londres, 1964). / E. J. A. Henderson, Tiddim Chin. A Descriptive Analysis of Two Texts (Londres, 1965). / M. Nash, The Golden Road to Modernity. Village Life in Contemporary Burma (New York, 1965). / R. Burling, Proto-Lolo Burmese (La Haye, 1967). / W. S. Cornyn et D. H. Roop, Beginning Burmese (New Haven, Connecticut, 1968). / D. Bernot, Bibliographie birmane. Années 1950-1960 (C. N. R. S., 1968). / C. Delachet et E. Guillon, Birmanie (Éd. du Seuil, coll. « Microcosme », 1975). / G. Lubeigt, la Birmanie (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1975).