Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

biopsie (suite)

La biopsie de la muqueuse utérine

Elle peut être faite avec une sonde métallique courbe, munie à son extrémité d’un petit racloir, et que l’on introduit dans le col utérin exposé par un spéculum. On peut aussi faire un curetage après dilatation du col utérin.


La biopsie chirurgicale

C’est une intervention faite pour prélever un fragment ou la totalité d’un organe ou d’une unité anatomique. Dans ce dernier cas, on parle de biopsie exérèse.

Cette technique est obligatoire pour examiner beaucoup de tissus : muscle, nerf, artère, pancréas, etc. Elle est préférée dans beaucoup de cas aux ponctions, biopsies à l’aiguille, voire à certaines biopsies sous endoscopie, lorsqu’elle permet un meilleur choix de la zone à biopser, un prélèvement mieux orienté, moins aveugle, et surtout parce qu’elle comporte moins de risques.

Il existe deux sortes d’indications à une biopsie chirurgicale :
1o l’intervention chirurgicale est faite uniquement pour faire la biopsie. Celle-ci doit permettre de confirmer ou d’infirmer un diagnostic. Ce diagnostic ne comporte pas obligatoirement une sanction chirurgicale, en tout cas pas forcément dans la zone de la biopsie ;
2o la biopsie doit guider l’intervention chirurgicale. Du résultat de la biopsie dépend la décision de faire l’intervention projetée ou de faire telle autre intervention. Dans ce cas, le résultat de l’examen histologique doit parvenir immédiatement, c’est-à-dire pendant l’intervention. Cela suppose la présence de l’anatomopathologiste à côté de la salle d’opération et l’utilisation par lui de méthodes rapides pour préparer la coupe et la rendre immédiatement lisible.

Il existe ainsi deux groupes de techniques de l’examen histologique, fondés sur deux principes optiques différents :
a) l’examen en lumière réfléchie d’une tranche de section parfaitement plane du fragment biopsé, et réalisé par l’« ultropak », microscope spécial initialement conçu pour l’examen des métaux. Pour faciliter les lectures, les tissus sont colorés rapidement par le bleu de toluidine phéniqué ;
b) l’examen en lumière transmise d’une coupe très mince pour pouvoir être transparente, et effectué au microscope ordinaire. Pour utiliser cette coupe, le fragment prélevé doit être congelé. Plusieurs procédés de coupe en congélation existent. Le plus élégant est celui qui utilise un cryostat à l’intérieur duquel un microtome débite automatiquement des coupes régulières.

L’examen à l’ultropak permet seulement une vue architecturale, tandis que l’étude des coupes à la congélation permet aussi l’étude cytologique. Ce dernier procédé peut par contre entraîner une altération cellulaire susceptible de gêner certaines études ultérieures. Le diagnostic anatomopathologique peropératoire a des limites que doit connaître non seulement l’anatomopathologiste, mais encore le chirurgien, qui en fin de compte prend la responsabilité des décisions qui découlent du résultat de cet examen. Ainsi cet examen est souvent d’interprétation difficile dans les tumeurs osseuses, primitives, ou dans les tumeurs thyroïdiennes.

J. T.

biosphère

Couche particulière de notre planète, constituée par l’ensemble des êtres vivants et par les milieux favorables à leur développement.



Situation et limites

Définie par analogie avec les autres grandes masses concentriques de la Terre, atmosphère, hydrosphère, lithosphère, etc., la biosphère s’en distingue radicalement du fait qu’elle n’occupe pas un espace qui lui soit propre, mais qu’elle pénètre et imprègne de façon discontinue une partie de l’atmosphère, de l’hydrosphère et de la lithosphère. Le terme se justifie cependant, car de façon globale on rencontre le monde vivant au sommet de la lithosphère, à la base de l’atmosphère et au sein de l’hydrosphère, dont il se distingue d’ailleurs mal dans la mesure où aucun être vivant ne peut se développer en l’absence complète de l’eau. On peut également, de façon approchée, définir la biosphère comme la région où coexistent de l’oxygène libre (comburant) et des substances oxydables (combustibles), car la vie ne se développe que traversée par un flux énergétique incessant, étroitement dépendant d’oxydations complexes.

Le Soleil étant, en dernier ressort, la seule source d’énergie de notre planète dont les êtres vivants puissent tirer parti, la biosphère obscure (sciasphère) dépend entièrement, pour sa survie, de la biosphère éclairée (héliosphère). Seule, en effet, la photosynthèse* réalisée à la lumière par les plantes vertes fabrique massivement de la nouvelle matière vivante. La chimiosynthèse des Bactéries ne peut s’exercer que dans des milieux extrêmement limités (sources sulfureuses ou ferreuses par exemple), car la lithosphère dans son ensemble est saturée en oxygène combiné et dépourvue de tout potentiel énergétique, les exceptions étant la houille et le pétrole, dont l’accumulation massive prouve suffisamment qu’aucune espèce, avant l’Homme, n’avait appris à les détruire pour en tirer de l’énergie. Il en résulte que la biosphère ne peut pas sortir des limites de l’héliosphère, sauf dans les lieux obscurs particuliers jusqu’où parviennent les aliments et l’oxygène en provenance de l’héliosphère : abysses océaniques, grottes, interstices du sol. (La réciproque n’existe pas : tout milieu éclairé favorable à certaines plantes vertes l’est aussi, par voie de conséquence, à certains animaux.) Si nous ajoutons que l’extrême compacité physique de la lithosphère est à elle seule un obstacle décisif aux échanges matériels rapides, on comprendra que la vie ne puisse guère, vers le bas, s’éloigner de la surface même des socles rocheux.

Et vers le haut ? L’atmosphère est fort riche en spores, en graines, en Insectes minuscules ; les moucherons y sont gobés par les Hirondelles. Mais l’on sait que, les jours d’orage, celles-ci « volent bas ». Cela signifie simplement que la matière vivante ne peut pas avoir une densité inférieure à celle de l’eau, que les moucherons ont besoin de prendre appui sur un air suffisamment dense pour supporter leur propre densité, et que c’est en définitive la pesanteur qui limite l’altitude atteinte par les vivants, la durée de leur séjour dans l’atmosphère et la variété des activités vitales auxquelles ils peuvent s’y livrer. (C’est ainsi qu’aucune espèce animale ou végétale ne se reproduit en pleine atmosphère.)