Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

bionique (suite)

Effecteurs

Tout le système musculaire est un miracle de rendement thermodynamique ainsi que de contrôle de l’action. Pouvoir en reproduire les mécanismes serait extrêmement avantageux.


Mécanismes chimiques organiques

Au-delà de ces thèmes, un aspect de la bionique non encore reconnu comme tel pourrait être l’exploration des mécanismes des cellules et des organelles : très probablement, la chimie et la chimie physique pourraient trouver de cette façon des inspirations extrêmement profitables, soit dans le domaine des synthèses organiques de haute complexité, soit dans celui des réactions chimiques à température ambiante, c’est-à-dire sans échange important d’énergie thermique.


Reproduction des performances

Un projet moins ambitieux, mais qui, lui, se retrouve tout au long de l’histoire de l’humanité, est celui de reproduire les performances d’un appareil biologique, sans s’occuper du mécanisme qui l’anime. Il s’agit de la construction soit de machines proprement dites, avions, sous-marins par exemple, soit de simulateurs de cerveau, de rétine, de neurone, etc. Mais cela n’est plus de la bionique.


Limites de la bionique

Celle-ci a ses limites, car, en admettant, ce qui est vraisemblable, que les solutions de la vie soient optimales pour résoudre la globalité du problème posé par sa propre vie à l’ensemble d’un être vivant, il n’est pas dit que pour un problème restreint posé par l’industrie de l’homme une autre solution ne soit pas meilleure, comme il en a été pour le vol, la mise en mémoire stricte, les travaux de force et les communications.

J. S.

 R. L. Wells, Bionics, Nature’s Way for Man’s Machine (New York, 1966 ; trad. fr. la Machine à l’école de la nature, Istra, 1969). / L. Gérardin, la Bionique (Hachette, 1968).

biopsie

Étymologiquement, prélèvement d’un fragment de tissu vivant dans le but de l’examiner optiquement. En pratique, on réserve ce terme aux prélèvements qui, d’une part, permettent un examen histologique, c’est-à-dire emportent un fragment de tissu solide et respectent son architecture, et, d’autre part, sont faits dans le but d’établir ou de préciser un diagnostic. La biopsie est un geste souvent indispensable pour prendre une décision thérapeutique.


Destiné à être examiné au microscope par un anatomopathologiste, le fragment biopsie doit être prélevé et préparé selon certaines règles : prélèvement à cheval sur zone saine et pathologique pour permettre l’étude de la zone frontière ; immersion immédiate dans un fixateur. Deux fixateurs sont d’usage courant, le formol (en solution à 10 p. 100) et le liquide de Bouin, qui contient en plus du formol de l’acide acétique et de l’acide picrique. Après inclusion dans la paraffine, les fragments prélevés et fixés sont débités au microtome, et les coupes font l’objet de l’examen au microscope après coloration.

Les techniques de biopsie sont très nombreuses, et adaptées à la situation ou à la structure du viscère où a lieu le prélèvement.


Les biopsies à la pince

Elles sont facilement pratiquées sur la peau au niveau des orifices naturels (lèvres, paupières, anus, vulve) et dans les cavités naturelles d’accès aisé (bouche, narine, vagin). Elles peuvent aussi être pratiquées au cours de la plupart des endoscopies grâce à un ingénieux appareillage annexe. Les mâchoires, ou mors, de ces pinces ont des bords tranchants. Les deux bords peuvent être articulés mobiles symétriquement et commandés par tige ou câble, ou bien les deux bords peuvent être rapprochables par glissement d’une gaine. Le plus souvent, une seule mâchoire est mobile, ce qui permet des prises plus appuyées, donc plus profondes.


La biopsie percutanée à l’aiguille

Elle porte sur les viscères ponctionnables (foie, rein, sein, thyroïde, plèvre, prostate, synoviale, os, etc.). Il existe un grand nombre d’aiguilles, ou trocarts, désignées par des éponymes et adaptées à chaque cas. On peut en distinguer quatre types :
— le trocart à fenêtre latérale. Il est introduit muni de son mandrin, puis le mandrin est retiré, un fragment de tissu est attiré dans la fenêtre par une pression extérieure sur l’organe ou un mouvement d’inclinaison latérale. Le mandrin creux tranchant est alors introduit et sectionne le fragment attiré dans la fenêtre ;
— l’aiguille tranchante pour aspiration. Simple trocart à mandrin pointu, elle est enfoncée dans l’organe après ablation du mandrin. Une « carotte » de tissu est ainsi prise dans la lumière de l’aiguille et aspirée à la seringue ;
— la « drill biopsie ». Elle utilise aussi un mandrin tranchant, mais, une fois enfoncé dans la tumeur, celui-ci est mis en rotation à 20 000 tours par minute environ, ce qui détache la carotte de tissu des tissus voisins ;
— l’aiguille à mandrin bivalve. C’est un cylindre creux mis en place grâce à un mandrin plein. Le mandrin bivalve, qui se termine par deux fines lames tranchantes, est mis à la place de ce mandrin plein. Il doit dépasser l’extrémité de la gaine. Sa rotation lui fait tailler une carotte de tissu. En enfonçant ensuite la gaine on retient le fragment prisonnier entre les deux lames resserrées.

Un type d’aiguille plus récemment mis au point pour les biopsies pulmonaires comporte une gaine tranchante et un mandrin muni d’un couteau circulaire à inclinaison rétrograde. La rétraction du mandrin dans la gaine découpe un fragment de poumon.


Les biopsies de muqueuses de l’intestin grêle

Elles peuvent être effectuées sans contrôle visuel par une sonde ou par une capsule. La sonde à biopsie est un tube souple introduit à travers le nez, l’œsophage et l’estomac jusque dans le jéjunum ou l’iléon. Lorsque l’on a vérifié par radioscopie que la sonde était placée dans l’intestin à la hauteur désirée, on pratique la biopsie. Pour cela, l’extrémité de la sonde est munie d’un orifice latéral où la muqueuse est attirée par aspiration et sectionnée par un petit couteau commandé par câble, ou mieux par la pression hydraulique d’un jet de liquide, qui sert en même temps à ramener le fragment à l’extérieur à travers une deuxième lumière de la sonde.

Des capsules libres dont l’ouverture est télécommandée ont également été conçues. Elles sont avalées par le malade et recueillies dans les selles.